Nucléaire iranien : Obama veut ménager une solution diplomatique

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Nucléaire iranien : Obama veut ménager une solution diplomatique

Publié le 05.03.2012, 17h35 | Mise à jour : 19h41


WASHINGTON, 5 MARS 2012. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama ont discuté à la Maison Blanche de la question délicate du programme nucléaire iranien.

Les relations entre eux n'ont pas toujours été simples, mais Barack Obama a tenté de rassurer Benjamin Netanyahu. Recevant le Premier ministre israélien lundi à la Maison Blanche, pour parler de la question délicate du programme nucléaire iranien, le président américain a réaffirmé que l'engagement des Etats-Unis envers Israël était «solide comme un roc». A la mi-février, le leader iranien Mahmoud Ahmadinejad s'était vanté d'avancées dans ce secteur stratégique, développé selon Téhéran, à «des fins civiles».

La rencontre au sommet américano-israélienne s'est ouverte dans un contexte marqué par les menaces de l'Etat hébreu d'attaque «préventive» contre Téhéran. «Israël doit toujours avoir la capacité de se défendre par lui même, contre toute menace», a réaffirmé Benjamin Netanyahu devant les caméras depuis le Bureau ovale. «Ma responsabilité suprême, en tant que Premier ministre israélien, est de veiller à ce qu'Israël reste maître de son destin», a-t-il poursuivi.

Obama : «Il y a encore une chance pour une résolution diplomatique»

Les liens «entre nos deux pays sont inaltérables», a déclaré Barack Obama. «Nous savons tous qu'il est inacceptable d'un point de vue israélien d'avoir un pays avec l'arme nucléaire qui appelle à la destruction d'Israël», a ajouté le président américain. «Je me réserve toutes les options... », a-t-il continué.

Le président US a néanmoins souligné «qu'il y a encore une chance pour une résolution diplomatique de cette question». Pour Barack Obama, l'Iran n'a pas encore entrepris de mettre au point l'arme atomique. Dimanche, il avait critiqué de façon à peine voilée la multiplication des menaces israéliennes d'attaquer l'Iran. Selon des analystes israéliens, Netanyahu espérait obtenir lors de cette rencontre une promesse d'opération militaire américaine contre l'Iran ou à défaut, un accord tacite pour une attaque israélienne.

Des «activités» en cours sur un site iranien

Au même moment, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano, a indiqué que des «activités» étaient en cours sur le site militaire iranien de Parchin. L'AIEA soupçonne la présence d'un conteneur susceptible de servir à tester des modèles d'explosion applicables à des armes atomiques. Ces activités nous «font croire qu'il serait préférable d'y aller tôt plutôt que tard», a-t-il déclarédans son discours d'ouverture de la réunion du conseil des gouverneurs, qui doit se tenir jusqu'à vendredi à huis-clos à Vienne, siège de l'agence. «Pour trouver une solution, les opinions des pays membres sont d'une importance vitale», a ajouté Yukiya Amano .

En novembre, le conseil des gouverneurs de l'AEIA avait voté, à une large majorité, une résolution condamnant la République islamique et lui demandant de coopérer pleinement avec l'agence. Cela n'avait pas empêché l'Iran d'augmenter sa capacité d'enrichissement d'uranium. L'Iran enrichit de l'uranium jusqu'à 20%, ce qui le rapproche de la technologie qui lui permettrait d'aller jusqu'à 90%, le niveau de pureté nécessaire pour fabriquer une bombe atomique. Téhéran nie tout projet en ce sens.

L'éventualité d'une nouvelle résolution, évoquée en amont de la réunion par des délégations occidentales, semblait s'éloigner lundi, essentiellement en raison des réticences de la Chine et de la Russie, toujours plus souples envers Téhéran.