Le Monde.fr | 20.02.2014 à 15h18 • Mis à jour le 20.02.2014 à 16h15
Catherine Ashton (chef de la diplomatie européenne) et Mohammad Javad Zarif (ministre des affaires étrangères iranien) le 20 février à Vienne.
L'Iran et les grandes puissances ont franchi une nouvelle étape vers le règlement définitif de leur désaccord sur le programme nucléaire de Téhéran en s'accordant, jeudi 20 février, sur un « cadre » de négociations futures.
« Nous avons eu trois jours très productifs au cours desquels nous avons identifié toutes les questions auxquelles nous devrons répondre (...) Il reste beaucoup à faire. Cela ne sera pas facile, mais nous avons fait un bon début », a commenté Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, à l'issue d'une rencontre de trois jours qui s'est tenue à Vienne. Un point de vue partagé par le Quai d'Orsay, qui a qualifié ces discussions d'« utiles ».
Lire : Les négociations commencent vraiment sur le nucléaire iranien
http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/18/nucleaire-iranien-ouverture-des-negociations_4368438_3210.html
CATHERINE ASHTON À TÉHÉRAN
Dans le même temps, le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a précisé sur sa page Facebook être tombé d'accord avec Catherine Ashton « pour tenir plusieurs réunions à notre niveau sur une base mensuelle entre maintenant et le début du mois de khordad » qui commence le 22 mai. Selon lui, la prochaine rencontre à Vienne aura lieu le 17 mars, tandis que Catherine Ashton doit se rendre auparavant à Téhéran.
La sous-secrétaire d'Etat américaine pour les affaires politiques, Wendy Sherman, ira quant à elle prochainement à Jérusalem, Riyad, Abou Dhabi et Dubaï pour rendre compte des dernières discussions.
TRANSFORMER L'ESSAI
Le 24 novembre, l'Iran avait conclu avec les grandes puissances un plan d'action sur six mois, appliqué depuis le 20 janvier sous la surveillance attentive de l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'accord prévoyait un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d'une petite partie des sanctions qui étranglent l'économie iranienne.
Lire : Les points de l'accord du 24 novembre ur le nucléaire iranien
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/11/24/ce-que-prevoit-l-accord-sur-le-nucleaire-iranien_3519404_3218.html
Les négociateurs du groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont désormais la tâche délicate de transformer ce plan en accord global, qui doit garantir de manière incontestable la nature pacifique du programme nucléaire iranien.
Pour parvenir à ces résultats, les analystes estiment que l'Iran devra probablement fermer son site d'enrichissement de Fordo, réduire le nombre de ses centrifugeuses destinées à l'enrichissement d'uranium (il y en a environ 19 000 actuellement), et abandonner définitivement son projet de réacteur à eau lourde d'Arak, dont il pourrait tirer du plutonium utilisable dans la mise au point d'une bombe.