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Mali : Aqmi diffuse une vidéo de deux otages français
Dans une vidéo tournée le 22 février dernier, deux otages français au Mali retenus par Al-Qaïda au Maghreb appellent les autorités à négocier avec leurs ravisseurs. «Aqmi est ouvert à la négociation», affirment-ils.
Publié le 14.04.2012, 20h19 | Mise à jour : 21h51
Photo des deux otages diffusée en décembre 2012 par Aqmi.
Une vidéo tournée fin février montre les deux Français enlevés en novembre 2011 au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon un journaliste de l'AFP à Ouagadougou qui a pu la visionner samedi. Un document diffusé alors que le Nord du Mali est passé il y a deux semaines sous le contrôle de rebelles touareg et de groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui multiplie les rapts, essentiellement d'Occidentaux, depuis plusieurs années.
Sur cette vidéo tournée le 22 février, envoyée aux autorités du Burkina Faso qui l'auraient ensuite transmise au gouvernement français, selon une source sécuritaire burkinabée, on voit les deux otages, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés le 24 novembre 2011 dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali), assis sur le sable devant une tente, le visage découvert et entouré d'un turban.
«Aqmi est ouvert à la négociation»Visiblement affaibli, mais parlant d'une voix claire, Philippe Verdon dit être «ici dans le désert avec Aqmi dans des conditions extrêmement difficiles, notamment pour des raisons de santé». «Je suis dans un état d'affaiblissement très, très important, je suis très inquiet», dit-il, ajoutant: «je sais que je ne vais pas tenir longtemps».
Philippe Verdon lance un appel à «Nicolas Sarkozy: je lui demande de faire tout ce qui est en sa possibilité pour essayer de dénouer cette situation». «Les hommes d'Aqmi nous disent que les portes ne sont pas fermées dans les discussions et les négociations», ajoute-t-il. «Visiblement, ils me disent qu'il y a des moudjahidine qui sont emprisonnés en Mauritanie et au Mali. Je constate, j'ai clairement compris, qu'il y a une volonté d'apaisement de la part d'Aqmi, (...) une volonté de trouver une solution qui soit dans l'intérêt de toutes les parties», affirme-t-il.
«Aujourd'hui, nous sommes le 22 février 2012, nous sommes dans le désert et je voudrais adresser un message à ma famille, à mes enfants, à leur mère, à mon épouse, pour leur montrer que je suis vivant, qu'il ne faut pas perdre espoir et que si les bonnes volontés se mettent en marche (...) je serai très prochainement avec vous tous», ajoute Philippe Verdon.
Le Quai d'Orsay ne confirme pas l'existence de cette vidéoSerge Lazarevic, qui paraît mieux se porter que Philippe Verdon, mais parle d'une voix moins claire et moins longtemps, tient des propos similaires. «Je demande à la France, au président Sarkozy, aux associations françaises, internationales et au peuple français, s'ils peuvent nous aider. Toute aide est la bienvenue, Aqmi est ouvert à la négociation», dit-il. «Je remercie aussi M. Sarkozy s'il peut faire quelque chose pour nous», insiste-t-il. «Je voudrais dire bonjour à ma famille (...) et à tous ceux que je connais pour leur dire que je suis bien vivant», dit-il.
Le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé samedi à confirmer l'existence de cette vidéo. «Dans ce type de situation particulièrement délicate, il s'agit avant tout de préserver le sort de nos compatriotes. L'expérience nous a démontré que l'efficacité de notre action repose sur la discrétion», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Bernard Valero. Il a une nouvelle fois assuré que les autorités françaises étaient «pleinement mobilisées» pour faire libérer les otages.
Les deux hommes sont présentés comme des géologues travaillant pour une société malienne. Quatre autres otages français, collaborateurs du groupe nucléaire Areva et de son sous-traitant Satom, capturés au Niger le 16 septembre 2010, sont aussi détenus au Sahel par Aqmi.