Syrie : l'espoir d'un cessez-le-feu s'amenuise

WEB - GOOGLE - Actualité > International

Syrie : l'espoir d'un cessez-le-feu s'amenuise

Publié le 10.04.2012, 07h43 | Mise à jour : 10h06


Un soldat sur un char de l'armée syrienne. Image issue d'une vidéo mise en ligne sur You Tube le 9 avril 2012.

A Homs, plus au sud, des obus de mortier ont été tirés mardi matin sur les vieux quartiers de cette ville du centre du pays. Les forces du régime bombardaient aussi, mardi matin, Mareh, une localité de la province d'Alep dans le nord, selon une ONG syrienne et un militant. «Les chars de l'armée bombardent la localité de Mareh qui est également survolée par des hélicoptères», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Kofi Annan devrait se rendre dans la soirée dans les camps des réfugiés, installés aux frontières, dans le sud de la Turquie.

Lundi soir, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un dernier appel au régime syrien pour qu'il stoppe les violences, mais l'espoir d'un cessez-le-feu s'amenuise. Au moins 101 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lundi. L'armée syrienne a pilonné des localités de la province de Hama et ouvert le feu sur un camp de réfugiés syriens en Turquie, provoquant l'indignation. «Il s'est produit une très claire violation de la frontière, c'est avéré (...) Nous prendrons évidemment les mesures nécessaires», a déclaré mardi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan depuis la Chine où il se trouve en visite. Son pays «usera de tous ses droits découlant du droit international», a-t-il ajouté. «Cet incident est encore une indication du fait que le régime ne semble pas prêt à tenir les engagements qu'il a pris auprès de Kofi Annan», a déclaré lundi une porte-parole du département d'Etat américain.

La Chine, qui soutient pourtant Damas, exprime sa «préoccupation»

Un caméraman libanais a par ailleurs été tué lundi par des tirs syriens à la frontière avec le Liban. Le Liban a condamné la mort de ce caméraman et réclamé une enquête à Damas. Dimanche, le bilan s'est élevé à au moins 51 morts, au lendemain d'une journée de samedi particulièrement meurtrière avec au moins 128 tués.

La Chine, qui soutient pourtant Damas, exprime sa «préoccupation». Pékin a exhorté lundi le régime de Damas et l'opposition syrienne à respecter leurs «engagements»en faveur d'un cessez-le-feu et d'un retrait militaire dans le cadre du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. La Chine a, ces derniers jours, plusieurs fois dit espérer une solution à la crise.

Le plan de sortie de crise, accepté par Damas le 2 avril et entériné par l'ONU, prévoit le retrait des troupes des villes ce mardi 10 avril pour un cessez-le-feu le 12 avril. Dimanche, le régime syrien a posé de nouvelles conditions pour s'exécuter, refusant de retirer ses troupes des villes sans «garanties écrites» de l'opposition. Ce qui a été aussitôt rejeté par la rébellion.