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Israël et le Hamas annoncent un cessez-le-feu
Mis à jour le 21/11/2012 à 23:22 | publié le 21/11/2012 à 22:08
Hillary Clinton au côté du ministre égyptien des Affaires étrangères.
Une trêve est entrée en vigueur mercredi soir, après huit jours de combats qui ont fait plus de 150 morts.Israël et le Hamas, après avoir négocié jusqu'au dernier moment chaque détail de l'accord, ont annoncé mercredi soir la conclusion d'un cessez-le-feu «garanti» par l'Égypte. Cette trêve, qui est entrée en vigueur à 20 heures, intervient après huit jours de combats qui ont fait 154 victimes côté palestinien et 5 morts israéliens. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou, soumis à une forte pression internationale, a accepté de «donner une chance» à la médiation égyptienne sans pour autant renoncer au blocus de la bande de Gaza. Le président américain Barack Obama lui a adressé mercredi soir ses «remerciements».
Pourtant, des activistes palestiniens ont tiré 12 roquettes sur Israël dans l'heure qui a suivi l'entrée en vigueur de la trêve, a annoncé le porte-parole de la police israélienne. Selon ce dernier, les 12 projectiles sont tombés sur des zones non ou peu habitées et n'ont provoqué ni victimes ni dégâts.
Quelques heures plus tôt, alors qu'une sortie de crise semblait se profiler, les violences ont redoublé à Gaza comme en Israël. Une nouvelle étape a été franchie lorsqu'un attentat à la bombe a frappé un autobus à Tel-Aviv, faisant une vingtaine de blessés, dont deux graves. Tandis que l'aviation israélienne multipliait ses raids à Gaza, les Palestiniens ont continué de pilonner le sud d'Israël avec des dizaines de roquettes. Mais l'armée de terre israélienne est restée l'arme au pied, sans mettre à exécution ses menaces d'offensive terrestre de grande envergure.
Alléger le blocusSelon Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, le gouvernement israélien ne pouvait se permettre de donner le feu vert à une opération terrestre à Gaza «deux mois avant les élections» législatives du 22 janvier. «Nous devons laisser cette décision au prochain gouvernement», a ajouté Avigdor Lieberman, membre de la troïka qui «gère» le conflit côté israélien. Lieberman ne se contente toutefois pas d'une accalmie «d'une ou deux semaines». «Nous voulons, a-t-il dit, au moins cinq ou six ans de calme, de stabilité et de sécurité».
Cette exigence risque d'être difficile à satisfaire. L'accord sur le cessez-le-feu a certes été discuté lors d'échanges indirects entre Israël et le Hamas menés par l'intermédiaire du président égyptien Mohammed Morsi, en présence de la secrétaire d'État américaine. «Hillary Clinton, qui effectue sans doute une de ses dernières tournées dans la région, ne peut pas se permettre de repartir sans un accord», confiait mercredi un diplomate israélien.
Selon les médias israéliens, les parties préparaient un accord applicable en deux étapes. Une fois le cessez-le-feu proclamé au Caire, des discussions devraient se dérouler durant 72 heures sur les arrangements à plus long terme. Israël pourrait s'engager à ne plus livrer d'attaques et à ne plus recourir à des «liquidations ciblées» de responsables du Hamas. En échange, le Hamas accepterait de mettre un terme aux attaques visant les civils comme les militaires israéliens, ainsi que d'imposer un arrêt total des tirs de roquettes à tous les autres groupes armés - Djihad islamique et factions djihadistes. De son côté, l'Égypte pourrait faire un geste envers le Hamas en acceptant de faciliter la libre circulation des Palestiniens par le poste frontière de Rafah, tout en s'engageant auprès d'Israël à agir pour empêcher le trafic d'armes en faveur du Hamas. Le Caire serait également chargé de superviser l'application des arrangements conclus.
Détail important, cet accord ne devrait pas être signé en bonne et due forme. Israël refuse en effet de négocier officiellement avec le Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste. Aucun commentateur ni responsable politique israélien ne se fait d'ailleurs la moindre illusion sur la fiabilité à terme de cette trêve militaire, qui risque, comme celles qui l'ont précédée, d'être rapidement violée ou enterrée.