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Premiers combats en Syrie depuis le cessez-le-feu
Mis à jour le 13/04/2012 à 17:34 | publié le 13/04/2012 à 10:25 Les violences ont repris vendredi matin en Syrie.
Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait adopter vendredi une résolution autorisant l'envoi d'une équipe d'observateurs internationaux. Cinq civils ont été tués tandis que des dizaines de milliers de manifestants défilaient.• Rupture du cessez-le-feuLe cessez-le-feu instauré jeudi en Syrie n'aura duré que quelques heures. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, a signalé vendredi matin les premiers combats depuis la trêve dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. «Des combats à la mitrailleuse lourde se déroulent à Khirbet al-Joz, située à la frontière turque, entre soldats du régime et déserteurs», a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.
Robert Modd, le conseiller technique de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, a déclaré vendredi midi que la Syrie avait un besoin pressant d'«aide humanitaire massive». Plus tôt, Kofi Annan avait demandé l'ouverture d'un «accès humanitaire» dans des propos rapportés par Ahmad Fawzi, son porte-parole.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, il constatait que «la cessation des hostilités semblait être respectée», vingt-quatre heures après l'entrée en vigueur du plan de paix. L'ancien secrétaire général de l'ONU a toutefois souligné la fragilité de la trêve alors que les forces gouvernementales syriennes n'avaient pas quitté les agglomérations, contrairement à ce que prévoyait le plan. Cette nuit-là, l'agence officielle syrienne Sana avait annoncé la mort par des rebelles d'un officier à Jaramana, dans la banlieue de Damas.
Jeudi, les affrontements ont fait dix morts, dont sept civils. Depuis le début des contestations, en mars 2011, la répression des forces de Bachar el-Assad a fait plus de 10.000 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH.
• Des marches contestataires organisées, trois mortsVendredi, la situation a basculé: des grandes manifestations à l'appel de l'opposition se tiennent dans tout le pays pour faire pression sur le président Bachar el-Assad. Le ministère syrien de l'Intérieur avait fait savoir que seules les manifestations autorisées par la police pourraient avoir lieu. Cinq civils ont d'ailleurs été tués par les forces de sécurité selon un dernier bilan. Un manifestant a été abattu à Hama (centre), à Nawa dans la province de Deraa (sud) et à Salqine dans la province d'Idleb. Un cinquième civil a été tué par une balle perdue tirée par les forces de sécurité à Daraya, une banlieue de Damas. A Alep (nord), deuxième ville de Syrie, un jeune homme a été grièvement blessé par des tirs sur des manifestants dont 17 ont été arrêtés. Des dizaines de milliers de manifestants défilaient alors dans tout le pays. Un militant des comités locaux de coordination, qui animent la contestation, avait parlé d'un «vrai test pour voir si les forces du régime vont tirer sur la foule».
• Une résolution de l'ONU pourrait être adoptée vendrediLe Conseil de sécurité de l'ONU pourrait adopter vendredi sa première résolution sur la Syrie en autorisant l'envoi d'une équipe d'observateurs internationaux. Les ministres des Affaires étrangères du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) réunis à Washington ont réclamé une action «immédiate». Ce projet, à l'initiative de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, prévoit l'envoi d'«une équipe avancée de quelques dizaines d'observateurs dans les jours qui viennent et dans la foulée d'une force qui pourrait être de plusieurs centaines» d'observateurs au cas où Damas «ne respectait pas ses engagements».
• Des «preuves» de crimes contre l'humanitéAlain Juppé avait affirmé jeudi à l'issue d'une réunion du G8 que la France disposait d'«éléments de preuve» de crimes contre l'humanité commis par le régime syrien. Des preuves sans doute suffisantes pour envisager une saisine de la justice internationale.
Une position que partage le président français, Nicolas Sarkozy, qui a dit vendredi sur i-Télé qu'il ne croyait ni à la sincérité de Bachar el-Assad ni au cessez-le-feu théorique instauré depuis jeudi. «Je pense, et c'était l'objet de la discussion que nous avons eue avec Barak Obama jeudi soir, qu'il faut absolument déployer des observateurs, au minimum pour que l'on sache ce qui se passe», a-t-il déclaré.
La Russie et la Chine ont indiqué qu'elles soutiendraient cette initiative. Depuis le début de la crise syrienne, il y a treize mois, les deux pays ont mis leur veto à deux résolutions du Conseil de sécurité.