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 Le Mali s'enfonce dans la crise

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Jamel
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Jamel


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MessageSujet: Le Mali s'enfonce dans la crise   Le Mali s'enfonce dans la crise Icon_minitimeLun 2 Avr - 21:18

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Le Mali s'enfonce dans la crise

Mis à jour le 02/04/2012 à 23:02 | publié le 02/04/2012 à 19:57

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Des militaires putschistes en position vendredi devant l'aéroport de Bamako.

Les chefs d'État d'Afrique de l'Ouest ont décidé, lundi, un embargo total contre la junte au pouvoir à Bamako. Tombouctou est désormais sous le contrôle d'un leader islamiste touareg.

Le Mali s'enfonce dans une crise sans nom et plus personne ne le nie. Dimanche, le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte au pouvoir depuis le 22 mars, date du putsch contre le président Amadou Toumani Touré, l'a reconnu en ordonnant le rétablissement sans délai de la Constitution et des institutions. En réponse à cette première concession, on s'attendait à ce que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunie lundi en sommet à Dakar, lève, au moins provisoirement, les menaces de sanctions économiques pesant sur le Mali. Mais il n'en a rien été.

«Organisme de transition»

L'organisation régionale a décidé lundi un «embargo total» contre la junte au pouvoir à Bamako, a annoncé à l'issue d'un sommet à Dakar le chef d'État ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao. «Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd'hui (lundi) et ne seront levées que quand l'ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli», a déclaré le président ivoirien, ajoutant: «Nous avons demandé que l'embargo soit total».

La Cédéao exige donc que le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDRE), ainsi que se dénomme la junte, rende sans délai le pouvoir aux civils. Dimanche, le capitaine Sanogo a certes promis de mettre en place «un organisme de transition». Mais il est resté très flou sur les détails ou le calendrier. «Il semblerait que le CNRDRE soit d'accord pour laisser les civils reprendre la main tout en gardant le contrôle des affaires militaires», assure un diplomate. Le Front du refus, une coalition de l'immense majorité des partis politiques maliens, qui est hostile aux putschistes, a accepté de participer à un tel «organisme». Le Mali, pays enclavé, dépend grandement des importations pour assurer son quotidien. Bamako n'a que quinze jours d'essence en réserve.

Homme providentiel

Lundi, à Bamako, on s'interrogeait pour donner une vague réalité à cette transition. Le retour au pouvoir du chef d'État déchu semblant totalement écarté, c'est le président de l'Assemblée nationale qui devrait théoriquement lui succéder. Mais la personnalité controversée du titulaire du poste, Dioncounda Traoré, est loin de faire l'unanimité. Une session du Parlement devait être organisée en urgence lundi pour évoquer ces questions. «Il doit être possible de trouver rapidement un homme consensuel», assurait un homme politique malien.

Cet homme providentiel devra agir vite pour éviter au Mali d'imploser et de plonger dans la guerre civile. Sous les coups du MNLA et de ses alliés, l'armée malienne s'est de fait littéralement «débandée», fuyant en désordre dans les villes de Mopti ou même à Bamako. «Rien n'empêche les rebelles d'atteindre la capitale s'ils le voulaient», reconnaît un officier.

Le leader du groupe islamiste armé touareg Ansar Dine (défenseur de l'Islam), Iyad Ag Ghaly, a ainsi pris le contrôle de la ville de Tombouctou et en a chassé les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). «Iyad est venu lundi matin avec cinquante véhicules. Ils ont pris la ville, chassé les gens du MNLA qui étaient là, ont brûlé le drapeau du MNLA et ils ont mis leur drapeau au camp militaire de la ville», a affirmé Moussa Haïdara, un caméraman qui a filmé l'entrée dans la ville de Iyad Ag Ghaly. L'information a été confirmée par des habitants de la ville, dont le responsable d'un des principaux hôtels de Tombouctou.

Mise en garde de la France à ses ressortissants

Devant la dégradation de la situation, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mardi, à la demande de la France, pour examiner la crise au Mali. Selon un diplomate occidental, les 15 pays membres du Conseil - dont la présidence tournante est assurée en avril par les Etats-Unis - devraient adopter mardi une déclaration sur la situation au Mali. Le Conseil doit «réagir de façon énergique face à l'effondrement du gouvernement et la chute des trois villes du Nord», a-t-il ajouté.

Le Quai d'Orsay a demandé lundi à ses ressortissants de quitter le Mali. De son côté, le CNRDRE a envoyé des émissaires au Nord pour tenter de négocier un cessez-le-feu et de demander l'aide militaire des pays voisins. Le MNLA s'est contenté, dans un communiqué, de se dire ouvert aux négociations non sans poser, en préalable, une imposante liste de revendications. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé «la mise en place» immédiate des 2 000 hommes des forces d'intervention de la Cédéao.
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MessageSujet: Paris conseille aux Français de quitter le Mali   Le Mali s'enfonce dans la crise Icon_minitimeMar 3 Avr - 6:53

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Paris conseille aux Français de quitter le Mali

Mis à jour le 02/04/2012 à 15:05 | publié le 02/04/2012 à 11:48

Le Mali s'enfonce dans la crise Ee73adde-7ca7-11e1-bb0e-967aff7faa61-493x328
La situation militaire se dégrade rapidement dans le nord du Mali, plaçant la junte au pouvoir à Bamako dans une position délicate.

En raison de l'instabilité qui règne désormais dans tout le pays, le Quai d'Orsay conseille aux ressortissants français de ne pas s'y rendre.

Le Quai d'Orsay conseille aux ressortissants français «d'éviter tout déplacement au Mali jusqu'à nouvel ordre». «Compte tenu de l'instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement et notamment à Bamako», le site Internet du ministère des Affaire étrangères recommande en outre aux «compatriotes dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement le pays».

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Quelque 5000 Français sont actuellement recensés au Mali. La mise en garde du gouvernement intervient alors que les rebelles touaregs et des groupes armés islamistes progressent vers le sud du pays après avoir pris le contrôle de sa partie nord. Quant à Bamako, la capitale située dans le sud du pays, la situation y est pour le moins incertaine depuis le putsch qui a débarqué le pouvoir en place il y a deux semaines.

Série d'événements tragiques depuis 2010

Avec ses voisins sahéliens, le Mali faisait déjà partie des pays où la France déconseillait à ses ressortissants de se rendre, en raison des risques d'enlèvement et de la menace terroriste. Depuis l'été 2010, une série d'événements tragiques se sont en effet succédé dans la région. Le site du Quai d'Orsay liste «la mort d'un ressortissant français en juillet 2010, l'enlèvement de cinq Français à Arlit (Niger) en septembre 2010, l'attentat contre l'ambassade de France à Bamako (Mali) et le décès de deux Français au Niger en janvier 2011», ainsi que l'enlèvement de «deux de nos compatriotes le 24 novembre 2011 à Hombori (Mali)».

Ex-puissance coloniale, la France s'en remet jusqu'à présent dans la crise malienne à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour rétablir l'ordre constitutionnel et garantir l'intégrité du pays. Un sommet de la Cédéao, associant des représentants de la communauté internationale, se tient ce lundi à Dakar en marge de l'investiture du nouveau président Macky Sall.

Présent à Dakar, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a d'ores et déjà prévenu que «la France ne s'engagera pas militairement» au Mali. «La situation est dangereuse (et) se dégrade très rapidement, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à nos ressortissants dont la présence n'est pas indispensable de quitter le pays», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter: «Nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n'est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali.»
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