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Affaire du Carlton : DSK mis en examen par les juges de Lille
Publié le 26.03.2012, 17h51 | Mise à jour : 22h19
ARCHIVES. DSK esy en cours d'audition chez les juges d’instruction de Lille plus tôt que prévu. Il pourrait être mis en examen pour «recel d’abus de biens sociaux » et, ou « complicité de proxénitisme aggravé ».
Dominique Strauss-Kahn entendu à Lille (Nord) chez les deux juges d’instruction saisis de l’affaire de proxénétisme dite du Carlton a été mis en examen lundi soir pour "proxénétisme en bande organisée". Il était entendu depuis le « début d’après-midi », a précisé une source judiciaire. Il était à l’origine convoqué pour le mercredi 28 mars, mais cette convocation a été avancée.
«Il déclare avec la plus grande fermeté n'être coupable d'aucun de ces faits et n'avoir jamais eu la moindre conscience que les femmes rencontrées pouvaient être des prostituées», a affirmé l'un de ses avocats, Me Richard Malka, dont le client est ressorti peu après 22 heures du palais de justice de Lille. En fin de journée, l'audition de DSK se poursuivait à l'intérieur du palais de justice de Lille, selon une source judiciaire.
A l'issue de deux journées et d'une nuit en garde à vue dans une caserne de gendarmerie à Lille il y a un mois, il s'était vu délivrer une convocation aux fins de mise en examen pour «complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée» et «recel d'abus de biens sociaux». Des infraction passibles de vingt ans de réclusion criminelle et cinq ans d'emprisonnement.
Il était convoqué le 28 mars, journée lors de laquelle doit avoir lieu de l'autre côté de l'Atlantique une première audience au civil dans le cadre de l'affaire Diallo, mais aucune précision sur les raisons pour lesquelles son audition lilloise a été avancée n'a pu être fournie. La mise en examen n'est toutefois pas absolument inéluctable. Les juges peuvent entendre DSK sous le statut de témoin assisté, selon une source proche du dossier.
Les magistrats cherchent à déterminer si l'ancien directeur général du FMI savait que les participantes à des soirées libertines auxquelles il avait pris part, notamment à Paris et Washington, étaient rémunérées. Certaines d'entre elles ont soutenu qu'il ne pouvait l'ignorer ou qu'il le savait, ce que DSK a réfuté lors de sa garde à vue, a-t-on affirmé de source proche du dossier. Si certains protagonistes ont soutenu qu'il n'était pas au courant, d'autres éléments laisseraient penser le contraire, à l'instar d'un SMS qu'aurait envoyé DSK à l'un de ses proches en lui recommandant une de ses partenaires.
DSK a soutenu devant les enquêteurs qu'il ne pouvait imaginer que ces jeunes femmes puissent être des prostituées car certaines «lui ont été présentées par des responsables policiers», selon une source proche de l'enquête. Des fonctionnaires de l'IGPN (l'Inspection générale de la police nationale, la police des polices) avaient interrogé DSK sur le volet policier du dossier, dans lequel l'ancien chef de la Sûreté départementale du Nord, le commissaire Jean-Christophe Lagarde, est mis en examen.
L'enquête a fait ressortir que plusieurs déplacements de protagonistes du dossier, accompagnés de prostituées, avaient été organisés et financés par deux entrepreneurs du Pas-de-Calais, Fabrice Paszkowski, responsable d'une société de matériel médical, et David Roquet, ancien directeur de Matériaux enrobés du Nord, une filiale du groupe de BTP Eiffage.
Les deux hommes, qui font partie des huit personnes mises en examen, ont affirmé qu'il n'y avait eu aucune contrepartie à l'organisation de ces escapades, selon leurs avocats. Si les juges estimaient que DSK connaissait l'origine frauduleuse de ces dépenses, il pourrait être poursuivi pour recel d'abus de biens sociaux. Le dernier de ces voyages a eu lieu du 11 au 13 mai 2011 dans la capitale américaine, à la veille de l'arrestation de DSK à New York après les accusations d'agression sexuelle de la femme de chambre Nafissatou Diallo.
Dans cette affaire du Sofitel, les poursuites pénales ont été abandonnées par la justice américaine. Mais au civil, se tiendra mercredi devant la Cour suprême du Bronx une première audience sur la motion des avocats de DSK - qui comme Mme Diallo n'est pas tenu d'être présent - demandant que la plainte soit classée. Les conseils de l'ancien directeur général du FMI affirment qu'il ne peut être poursuivi car il bénéficiait au moment des faits d'une immunité diplomatique totale.