WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Société
Éthylotest obligatoire : le mode d'emploi
Mis à jour le 02/03/2012 à 23:55 | publié le 02/03/2012 à 18:31 À partir du 1er novembre 2012, le défaut de possession d'un éthylotest sera sanctionné par une amende de 11 euros.
À partir du 1er juillet, tous les automobilistes devront en être équipés.
À compter du 1er juillet, automobilistes et usagers des deux-roues devront obligatoirement avoir un éthylotest avec eux. Selon un décret publié cette semaine, le défaut de possession sera sanctionné par une amende de 11 euros à partir du 1er novembre 2012. Mode d'emploi de cette mesure qui avait été annoncée le 30 novembre dernier par Nicolas Sarkozy.
Qui est concerné?Les automobilistes et les usagers des deux-roues sont concernés. Précisons que les conducteurs de véhicules électriques ou sans permis devront aussi se procurer un éthylotest. Seuls les détenteurs de cyclomoteurs (ne dépassant pas les 50 cm³ et 45 km/h) échappent à cette obligation.
• Éthylotest chimique ou électronique?L'usager de la route peut recourir aussi bien à l'éthylotest chimique - traditionnellement appelé le ballon et à usage unique - ou à l'éthylotest électronique. Le premier qui est d'une durée de vie de deux ans, coûte environ 1,50 euro. Pour le second, il faut compter entre 100 et 200 euros. Dans un premier temps, le prix guidera le choix des usagers de la route qui vont surtout acheter du matériel chimique. Mais si le conducteur contrôle fréquemment sa consommation, il aura tout intérêt à investir dans un équipement électronique, comme le souligne Jean-Pierre Marchandise, responsable des ventes chez Alcolock-France, spécialisé dans ce genre de matériel.
• Quelle marque se procurer?«À ce jour, les produits sur le marché français sont coréens, chinois, canadiens, français, allemands ou américains», indique Daniel Orgeval, président de l'Association nationale pour la promotion du dépistage d'alcoolémie et des drogues. Comment faire son choix? La seule obligation faite à l'usager est d'acheter un produit certifié «NF». Une marque qui garantit la justesse de la mesure. «Attention aux commandes faites sur Internet: le matériel n'a pas toujours cette certification», met en garde Daniel Orgeval.
• Peut-il y avoir un risque de pénurie?Avec cette annonce, les carnets de commandes des fabricants explosent littéralement. La société Contralco, numéro un mondial des éthylotests chimiques, reconnaît même avoir des difficultés pour faire face à la demande. «On fabriquait 12 millions d'éthylotests en 2010 avec 67 salariés, cette année on devrait en fabriquer 50 millions avec 140 personnes», explique son directeur du marketing, Guillaume Neau. Par ailleurs, les points de vente se multiplient: «10 % des pharmacies vendaient des éthylotests en 2010, elles sont 70 % actuellement, et les tabac-presse commencent à vendre ces produits», signale le même responsable. Mais, déjà, de nombreuses pharmacies parisiennes sont en rupture de stock.
• Comment s'en servir?Après une consommation d'alcool, il est impératif de patienter entre 30 minutes environ avant d'utiliser l'éthylotest. Un temps nécessaire pour que l'alcool passe dans le sang. En ne respectant pas cette attente, le risque est d'être «négatif» au moment de prendre la route et d'être déclaré positif une demi-heure plus tard par les forces de l'ordre, en cas de contrôle.
• Pourquoi une telle mesure?Devenu depuis 2006 première cause de mortalité avant la vitesse sur nos routes, l'alcool est à l'origine de 31 % des accidents mortels en France. Un chiffre qui, selon le délégué interministériel à la Sécurité routière, Jean-Luc Névache, n'a pas évolué depuis 10 ans. À titre de comparaison, cette proportion est de 17 % chez les Anglais et 10 % chez les Allemands. D'après les services de la Sécurité routière, si le taux légal (0,5 g par litre de sang) avait été respecté par tous, 1150 vies auraient été sauvées en 2010.