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Salon de l'Agriculture : Hollande veut un étiquetage obligatoire des plats cuisinés
Sur fond de crise de la viande de cheval, le 50ème salon de l'agriculture ouvre pour neuf jours à la Porte de Versailles (Paris) jusqu'au 3 mars, 700 000 visiteurs sont attendus. Le chef de l'Etat visite ce samedi la plus grande ferme de France.
Publié le 23.02.2013, 07h04 | Mise à jour : 09h59
Lors de l'inauguration du salon de l'agriculture, François Hollande tout en se félicitant de la qualité de la production française souhaîte la mise en place d'un étiquetage obligatoire sur les produits cuisinés.
Alors qu'il avait passé l'an dernier, en tant que candidat à la présidentielle, plus de 11 heures dans les allées du salon de l'Agriculture, François Hollande est arrivé, ce samedi matin, pour rencontrer les producteurs et éleveurs en compagnie des ministres Stéphane Le Foll (Agriculture), Guillaume Garot (Agroalimentaire) et Benoît Hamon (Consommation).
Le Président de la République va débuter sa journée par la traite des vaches avant de prendre un petit-déjeuner avec des représentants syndicaux. Il devrait achever son parcours en milieu d'après-midi, après huit heures de visite.
Vers 8 h 45, lors de son discours d'inauguration, le Président de la République a souhaité après le scandale de viande de cheval la mise en oeuvre d'un étiquetage obligatoire sur les plats cuisinés.Selon lui, il faut faire en sorte que «le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu'il consomme et notamment des viandes».«D'ici là, je soutiendrai avec le ministre de l'Agriculture et les ministres concernés toutes les initiatives qui seront prises pour des démarches volontaires d'étiquetage», a-t-il ajouté.
Une aide particulière pour les producteurs En outre, il a souhaité une meilleure répartition des aides européennes pour les producteurs. Une aide particulière devrait être apportée à ceux touchés par la crise de la viande.
Lors de sa visite des pavillons régionaux et agricoles, le Chef d'Etat a donc fait de la question de la traçabilité alimentaire une priorité après la fraude géante à la viande de cheval où 4,5 millions de plats cuisinés ont été écoulés avec de la viande qui n'était pas du boeuf. Un scandale a amené à des retraits de produits un peu partout en Europe. Elle a surtout éclaboussé les industriels, la grande distribution et la restauration collective. Dernier épisode en date, la Sodexo vient de rétirer des plats cuisinés en Grande Bretagne.
De la viande française dans les plats cuisinésMais cette crise touche surtout les éleveurs, qui craignent que le public ne se détourne encore davantage des produits carnés, alors que la consommation de viande a déjà baissé d'environ 10% en dix ans. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a promis de mettre à l'honneur «les filières de viandes françaises qui produisent et vendent de la viande en France parfaitement tracée».
D'ailleurs en marge de la visite de François Hollande, le ministre de l'agriculture et Benoît Hamon ont annoncé que Findus, Intermarché ou Carrefour se sont engagés, désormais, à ne mettre que de la viande bovine d'origine française dans les plats cuisinés.
Les agriculteurs dénoncent des inégalités entre éleveurs et céréaliersLes agriculteurs devraient interpeller François Hollande sur leurs difficultés: manque de compétitivité, coûts de la main d'oeuvre trop élevés, normes environnementales contraignantes, volatilité des prix des matières premières,... Vendredi déjà, les éleveurs laitiers réclamaient des «solutions concrètes». «Jamais de mémoire de paysan nous n'avons vécu une telle augmentation de nos coûts de production. Les raisons en sont connues: l'envolée du prix des céréales et du soja entrant dans l'alimentation de nos animaux», expliquait l'un des représentants de cette filière.
Dès son arrivée, à la question d'un producteur sur les normes trop importantes, le président de la République lui a répliqué. «Quand il n'y a pas de normes, on voit ce qui arrive...»
Enfin les éleveurs dénoncent les inégalités qui ne cessent de s'accroître dans le monde agricole avec d'un côté les céréaliers qui n'ont jamais gagné autant d'argent et de l'autre les éleveurs qui parviennent difficilement à joindre les deux bouts. Pour Stéphane Le Foll, il faut des «mesures qui favorisent l'élevage» avec «des aides spécifiques» et une redistribution des aides de la Politique agricole commune (PAC) qui prime les premiers hectares, les élevages ayant des surfaces réduites par rapport aux grandes cultures. Le budget de la PAC pour 2014-2020 est fixé à 373,2 milliards d'euros dont 56 milliards d'euros constants pour la France, principal bénéficiaire de cette manne.