WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Présidentielle
Sarkozy veut croiser le fer avec Hollande
Mis à jour le 26/02/2012 à 23:59 | publié le 26/02/2012 à 20:49
Nicolas Sarkozy a inauguré samedi la 49 e édition du Salon de l'agriculture qu'il a visité pendant quatre heures.
Le président sortant parie sur son face-à-face avec le candidat socialiste pour sortir du référendum anti-Sarkozy que son adversaire cherche à imposer.
François Hollande avait gagné, au finish, la bataille de l'opinion du mois de janvier. Qui gagnera le mois de février? Dans l'esprit de Nicolas Sarkozy, qui réunissait ses proches à La Lanterne ce dimanche, la réponse est claire: «Ça embraye», a-t-il dit à ses proches. Même si les résultats discordants entre les instituts de sondages ne permettent pas encore de trancher, il est clair désormais que Nicolas Sarkozy est sur une tendance haussière au premier tour et qu'il se rapproche doucement du candidat socialiste. «Il est passé de l'enfer au purgatoire», résume l'un de ses habituels visiteurs. Le président sortant a réussi à imposer le match avec le favori des sondages, alors qu'il n'y a pas si longtemps la question était de savoir s'il serait dépassé par Marine Le Pen ou François Bayrou.
Le chef de l'État a aussi réussi à supprimer la kyrielle des candidats dissidents dans son camp. Désormais, l'hypothèse d'une «pole position» de Sarkozy au premier tour, devant Hollande, est devenue crédible. En revanche, le deuxième tour a toujours des airs de référendum anti-Sarkozy. «Même si Hollande perd la bataille du premier tour, on gagnera le référendum anti-Sarko au deuxième», faisait valoir récemment un éléphant du PS, comme s'il abandonnait déjà la perspective d'une victoire au premier tour.
Distiller les idéesLe PS, constate l'Élysée, paraît prêt à tout pour durcir la stratégie de consolidation du front anti-sarkozy. «Chez Sarkozy, une seule stratégie de campagne s'impose: mentir et tricher. Le vrai modèle de Nicolas Sarkozy n'est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique de l'un et la brutalité des méthodes de l'autre», a attaqué hier l'un des porte-parole de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem. Pourtant, le président sortant est convaincu que le face-à-face avec Hollande va lui permette d'échapper à ce réflexe anti-sarkozyste qui s'est imposé jusqu'alors dans les enquêtes d'opinion.
Comme l'Élysée l'espère depuis longtemps, on va «enfin comparer en valeur relative les deux projets, et les deux personnalités». Pour y parvenir, Nicolas Sarkozy veut continuer à dérouler son projet, diffuser ses idées, mais «sans paraître agité ou pressé». «Il faut distiller les idées les unes après les autres», résume-t-on. Après le départ pétaradant des premiers jours, il n'est donc pas question d'accélérer le rythme. «Comment le pourrait-il, d'ailleurs?», se demande un conseiller. La semaine qui vient va donc dévoiler un candidat en vitesse de croisière, qui va même opérer un retour vers son «job» de président en participant jeudi et vendredi au Conseil européen de Bruxelles.
En réserve, Nicolas Sarkozy a aussi le grand meeting de Villepinte, du 11 mars prochain, et dans la même semaine une émission de télévision sur France 2 - «Des paroles et des actes». Ce week-end, il a encore travaillé sur son livre. Le président n'a pas décidé le moment de sa probable publication: peut-être à la mi-mars, pour nourrir une campagne qui sera corsetée par les temps de parole officiels après le 20 mars. Ce lundi matin, le président sera pendant une heure l'invité de RTL, avant de livrer demain son projet pour l'éducation, lors d'un meeting à Montpellier (Hérault). Le président sortant devrait notamment annoncer, «à l'euro près, de combien les professeurs seront augmentés», grâce à sa réforme du collège unique, selon un proche. Ce sera évidemment une nouvelle occasion pour Nicolas Sarkozy de croiser le fer avec François Hollande, qui a proposé d'embaucher 60.000 professeurs supplémentaires sur cinq ans.
Le chef de l'État annoncera aussi l'évolution du collège unique. En attendant, Nicolas Sarkozy continue à préciser son organisation de campagne. Il a refusé que soient créés des postes de porte-parole adjoints, aux côtés de Nathalie Kosciusko-Morizet - les «orateurs nationaux» seront sollicités au coup par coup. Le président a également décidé de transférer au QG de campagne les petits déjeuners de la majorité qui se tenaient jusqu'à présent à l'Élysée.