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Sarkozy, «sale mec» : l'UMP veut des excuses de Hollande
Publié le 04/01/2012 à 18:22
Selon le journal Le Parisien, François Hollande aurait ainsi qualifié le chef de l'Etat lors d'un déjeuner avec des journalistes. Des propos sortis de leur contexte selon plusieurs participants mais qui ont provoqué la colère de la majorité.Il aura suffi d'une courte citation de trois mots enfouie au milieu d'un article pour embraser la majorité. Plusieurs ténors de l'UMP ont réclamé mercredi à François Hollande des excuses publiques vis-à-vis du chef de l'Etat qu'il aurait traité de «sale mec». Des paroles qui se sont finalement révélées retranscrites incorrectement. La polémique est née d'un article du
Parisien, daté de mercredi. Le quotidien relate un déjeuner, mardi midi, entre François Hollande et six journalistes, dont l'auteur de l'article. «Pour Hollande, il n'y a pas de mystère: c'est bien le chef de l'Etat, ‘un président en échec', ‘un sale mec', qui se cache derrière les formules de l'UMP'», écrit le quotidien qui évoque les attaques des élus de la majorité sur la personne du député de Corrèze.
Ces propos rapportés n'ont pas tardé à susciter l'ire l'UMP. La ministre de l'Apprentissage
Nadine Morano et la députée
Valérie Rosso-Debord, ont exigé des «excuses publiques». La première a jugé les propos prêtés au candidat socialiste d'«intolérables et inqualifiables». «C'est carrément carton rouge, on n'insulte pas le président de la République», a affirmé la seconde. Le maire de Nice,
Christian Estrosi, a lui dénoncé un «comportement indigne d'un candidat à la présidence de la République», évoquant une attitude «abjecte sur le plan personnel mais également dangereuse sur le plan politique car elle abaisse la fonction présidentielle». «Hollande a commis une erreur. Si on n'est pas mauvais, on peut monter cela en épingle», a décrypté au
MondeBrice Hortefeux. «Soit il s'excuse, et souligne sa faute. Soit il persévère, soulignant son absence de crédibilité, car il n'est pas capable de respecter les hommes et les institutions». «Quand on dit une connerie, c'est très difficile de savoir comment on s'en sort. C'est un spécialiste qui vous parle», relevait l'ancien ministre de l'Intérieur.
«C'est quelque chose qui est intolérable», a jugé l'actuel locataire de la place Beauvau,
Claude Guéant. «J'observe que beaucoup de gens qui travaillent avec lui se laissent aller à des propos violents, mensongers, à des insultes». «François Hollande est un mauvais candidat qui rend la campagne médiocre», a déploré
Gérard Longuet, ministre de la Défense. «La France mérite mieux que ce type de formule». «En démocratie, il est bon qu'il y ait des propositions, pas des attaques personnelles. À mon avis, il a fait une grosse erreur», tranchait de son côté
Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur.
Le Parisien se justifiePlus nuancée, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement,
Valérie Pécresse a souligné que si ces propos «ont été tenus, ils sont inqualifiables, c'est à François Hollande de s'expliquer et de les retirer». Or justement, l'entourage du prétendant socialiste à l'Elysée comme les journalistes ayant assisté au repas démentent la version dépeinte par
Le Parisien. François Hollande n'a pas traité Nicolas Sarkozy de «sale mec» au cours de cette discussion en off. Il s'est en fait mis dans la peau du chef de l'Etat. Le député de Corrèze, qui sortait d'une longue explication sur la TVA sociale, a parodié un président venant devant les Français pour expliquer le sens d'une candidature à un second mandat: «Je suis le président de l'échec, je suis un sale mec, mais dans cette période difficile, je suis le seul capable, j'ai le courage...». «Il va se présenter comme le capitaine courage recherchant l'impopularité», concluait François Hollande.
«François Hollande a pris la voix de Nicolas Sarkozy», a confirmé Thomas Legrand, éditorialiste politique à France Inter. Le journaliste estime que son confrère du
Parisien a «soit mal entendu, soit mal interprété, soit mal écrit sa phrase». Face à la controverse grandissante, l'auteur de l'article a fini par réagir. «Le candidat socialiste n'a donc pas officiellement traité le chef de l'Etat de «sale mec». Mais le choix de ce qualificatif pour appuyer son raisonnement en dit long sur l'estime qu'il porte à son adversaire», précise Matthieu Croissandeau mercredi après-midi. «Raison pour laquelle nous avons décidé, ce matin, de le publier», conclut le journaliste.