LE MONDE | 15.04.2014 à 08h44 • Mis à jour le 15.04.2014 à 09h06 | Par Béatrice Jérôme
Jean-Vincent Placé, le 12 mars à Paris
Selon le cabinet de Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France, Jean-Vincent Placé a bien, comme il l'affirme, réglé l'intégralité de ses contraventions de stationnement, soit 18 000 euros, au Trésor public. Le patron des écologistes au Sénat, conseiller régional d'Ile-de-France a laissé éclaté sa colère, dimanche sur le plateau de Canal+ en découvrant, à l'antenne un reportage qui tendait à prouver le contraire.
Le Canard enchaîné avait révélé, en décembre 2013, que le sénateur (EELV) de l'Essonne restait redevable d'une amende de 18 000 euros à la suite d'une centaine d'infractions routières commises entre 2004 et 2010 avec une voiture de fonction du conseil régional. « J'ai présenté des excuses, j'ai payé », avait déclaré, en janvier, M. Placé, assurant avoir « réglé l'ensemble du dossier ». « C'était une période où j'étais pas bien, j'ai fait un peu n'importe quoi », s'était-il justifié sur France 2.
Mais dimanche 13 avril dans l'émission « Le Supplément politique », Canal+ a diffusé les déclarations de Michèle Sabban, vice-présidente (PS) de la région chargée du personnel, de l'administration générale et des marchés publics, affirmant que le sénateur de l'Essonne « en aurait payé 7 000 [euros], mais [qu']il reste encore des PV à payer ». « C'est un acte de civilité et, en plus, quand on est élu, il est important de le remplir », ajoutait Mme Sabban dans la séquence.
DEUX COURRIERS ÉLECTRONIQUES
Découvrant ces propos, M. Placé s'est vertement défendu : « C'est faux », « Tout est réglé » ; puis a quitté le plateau, furieux, en lançant : « Je trouve ça honteux, je me tire, d'ailleurs, vous me faites chier. »
Jean-Vincent Placé quitte le plateau de Canal+, le 14 avril.
Interrogé lundi par Le Monde, le cabinet de M. Huchon apporte des éléments qui semblent attester que M. Placé s'est bien acquitté des sommes dues. « Nos services ont reçu à la mi-janvier un mail du Trésor public de Paris indiquant que M. Placé avait réglé plus de 7 000 euros, affirme l'entourage du président de la collectivité. Nous avons reçu mi-février un autre mail du Trésor public de l'Essonne qui stipule qu'il a réglé plus de 10 000 euros . »
Dans les deux cas, ces courriers électroniques des agents de l'Etat à la région étaient destinés « à savoir à quel véhicule correspondent les sommes versées afin de régulariser le dossier », précise le cabinet de M. Huchon, qui ajoute : « Dans cette affaire, la région n'est qu'une boîte aux lettres. »
Sollicitée, de son côté, par la rédaction de Marianne, Mme Sabban a réagi, lundi, en déclarant : « Je ne suis pas une menteuse ni une irresponsable, et je ne retire rien de de ce que j'ai dit. »