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Délocalisations : Montebourg rappelle à l'ordre Huchon
Mis à jour le 27/07/2012 à 09:38 | publié le 27/07/2012 à 08:31
Le président du Conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon
Le ministre du Redressement productif a demandé, sur Europe 1, au président du conseil régional d'Ile-de-France de revenir sur sa décision de délocaliser un centre d'appels de la région au Maroc.L'information ne pouvait pas plus mal tomber pour le gouvernement et notamment pour Arnaud Montebourg. Alors que le ministre du Redressement productif s'est engagé à lutter contre les délocalisations en France l'Ile-de-France songerait à délocaliser un centre d'appels à un sous-traitant installé au Maroc, selon
Le Parisien-Aujourd'hui en France . Cette décision aurait été prise le 11 juillet, selon le journal. L'information est d'autant plus dure à encaisser par le gouvernement que la région est présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon. «Nous ne sommes pas en mesure de confirmer cette information», a réagi dans le quotidien Philippe Sainsard, un administrateur du Stif.
Le Stif «va se pencher sur la question»Sur Europe 1, ce vendredi, le ministre du Redressement productif, a demandé au président du Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France) de revenir sur sa décision. «J'ai dit à monsieur Jean-Paul Huchon qu'il était utile de reconsidérer la décision, en remettant l'appel d'offre sur le métier», a réagi le ministre. Et d'ajouter: «Nous nous battons pour relocaliser les emplois, ce n'est pas pour qu'on les délocalise». Contacté par LeFigaro.fr, le Stif «va se pencher sur la question et voir ce que l'on peut faire et ne pas faire».
Dès le 1er février prochain, tous les appels destinés à l'Agence solidarité transport seront pris en charge par des téléconseillers marocains. Le co-président de Webhelp, qui détenait le marché depuis 2006, accuse le coup: «C'est la première fois qu'un marché public de relation client va partir à l'étranger, à l'heure où le gouvernement essaie de rapatrier les opérateurs télécoms en France», affirme Frédéric Jousset.
«Tous les critères du Code des marchés publics ont été respectés»Cette société travaillait pour le Stif dans le cadre d'un marché public de trois ans, renouvelé en 2009. Elle possède deux centres téléphoniques employant 80 personnes assurant les relations avec les clients ayant droit à des réductions ou à la gratuité des transports en Ile-de-France via un numéro azur. Ces centres sont situés à Saint-Avold (Moselle) et Fontenay-le-Comte (Vendée), deux villes de moins de 20.000 habitants. «Nous n'avons pas le choix que d'envisager un plan social, s'emporte-t-il. Nous n'avons quasiment aucune chance de trouver en cinq mois un contrat qui nous permettra de compenser les 2 à 3 millions d'euros de chiffre d'affaires que générait cette activité».
Pour Frédéric Jousset «leur premier critère (du Stif) pour sélectionner le dossier, c'est le prix. Une heure de centre d'appels au Maroc coûte 28 euros en France contre 14 au Maroc». Webhelp réclame à présent la prolongation de cet appel d'offres. Le Stif répond qu'il ne reviendra pas sur cette décision. «Tous les critères du Code des marchés publics ont été respectés».
Quoi qu'il en soit, il s'agirait d'un nouveau coup dur pour le gouvernement qui, après son plan d'aide au secteur automobile, doit annoncer en septembre un train de mesures pour relancer les investissements et éviter les délocalisations dans le secteur des télécoms.