Le Monde.fr | 13.03.2014 à 18h24 • Mis à jour le 13.03.2014 à 18h26
Retrouvez tous les week-ends la sélection du "Monde des Livres"
L'équipe du Monde des livres a sélectionné cette semaine pour vous deux romans et un essai.
Les Douze Enfants de Paris, de Tom Willocks
Le Britannique Tim Willocks poursuit sa trilogie inaugurée avec La Religion (Sonatine, 2009). Son héros, Matthias Tannhauser, marchand d'armes et d'opium, s'enfonce dans la nuit de la Saint-Barthélemy. Secondé par des enfants rencontrés au hasard, alliés de circonstance, il cherche à déjouer un complot qui vise sa famille au cœur de l'effroyable massacre des huguenots perpétré par les troupes du duc de Guise et les milices populaires. Trente-six heures de folie et carnage contées en plus de 900 pages. Une fresque sanglante et romanesque servie par une prodigieuse érudition.
Les Douze Enfants de Paris, de Tim Willocks, traduit de l'anglais par Benjamin Legrand. Sonatine, 944 p., 23 €.
Lire la critique : Tim Willocks, d'amour et de sang
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Vox Populi. Une histoire du vote avant le suffrage universel, d'Olivier Christin
Le vote n'a pas toujours fait la démocratie. C'est la leçon du passionnant ouvrage d'Olivier Christin. Dans Vox populi, l'historien rappelle qu'on a voté partout, en Europe, du XIIe au XVIIIe - dans les institutions communales, dans les associations et les confréries, dans mais surtout dans l'Eglise, depuis la désignation des abbés jusqu'au conclave - sans pour autant qu'il s'agisse d'une préfiguration de la démocratie. Et non seulement on a voté mais on a débattu sur les meilleures procédures à adopter, les moyens de les améliorer ou d'en imaginer des alternatives. A l'heure où l'on fait le diagnostic d'une « mal-représentation » , cette analyse qui rompt avec le grand récit d'une démocratie représentative construisant progressivement sa légitimité sur le vote majoritaire, vient à point nommé pour renouveler la réflexion.
Vox populi, Une histoire du vote avant le suffrage universel, d'Olivier Christin, Seuil « Liber », 280 p., 20 €.
Lire la critique: L'élection, une histoire et une anthropologie
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Mailman, de J. Robert Lennon
Avant de distribuer leur courrier aux habitant de Nestor, Alfred Lippincot, dit « Mailman » - le facteur - lit en douce ces missives, et tarde, du coup à les remettre. Quand un jeune homme auquel il n'a pas déposé la lettre réconfortante d'un ami se suicide, Mailman culpabilise et déraille. Tout fout le camp, jusqu'à sa santé, tandis qu'il se remémore les grandes et petites erreurs de son existence. Celles qui l'ont mené là, à 57 ans, au bord du désastre. Celles qui font de lui un anti-héros inoubliable et de Mailman, ce roman tragiquement drôle, d'une noirceur joyeuse, l'une des belles découvertes de ce début d'année.
Mailman, de J. Robert Lennon, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie Chabin, Monsieur Toussaint Louverture, 672 p., 23 €.
Lire la critique : Le facteur était bien sonné
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