Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 12.03.2014 à 10h25 • Mis à jour le 12.03.2014 à 11h10
La ministre de la justice Christiane Taubira, le 9 janvier à Douai.
Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a réclamé, mercredi 12 mars, la démission de la garde des sceaux, Christiane Taubira. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu la veille que l'exécutif était au courant de cette procédure depuis le 26 février, date de l'ouverture d'une information judiciaire visant l'ex-président.
« C'est donc que la garde des sceaux a menti. Dans ce contexte, il n'est pas possible qu'elle reste en fonction. Sa démission face à ce mensonge est inéluctable », estime le chef de l'opposition dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
François Hollande devra également « s'expliquer devant les Français», selon Jean-François Copé. « Je tiens à dire qu'il ne va pas s'en sortir avec simplement l'annonce ingénue d'une nouvelle commission censée faire toute la lumière et améliorer les procédures. »
L'ancienne ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, pourtant débarquée du gouvernement en 2011 pour ses liens mal assumés avec un homme d'affaire proche de l'ancien dictateur tunisien, n'a pas hésité à embrayer. « C'est grave pour un ministre de mentir, a-t-elle déclaré sur i-Télé. C'est encore plus grave pour un premier ministre de dire “le ministre a menti mais ça n'a pas d'importance”. Jean-Marc Ayrault devrait tirer toutes les conséquences de ce qui apparaît de sa part comme une curieuse conception de l'éthique politique ».
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« ENFUMAGE POLITIQUE »
Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, a défendu mercredi Christiane Taubira. « Je voudrais féliciter l'UMP. Franchement, moi qui suis depuis longtemps observateur de la vie politique, je pense que c'est une des plus belles opérations d'enfumage politique et médiatique qui ait été réussie depuis bien longtemps, s'est emporté M. Vidalies sur LCI et Radio Classique. Le résultat de ce que fait l'UMP est encore plus fort car le mal est dans les esprits. Qu'on ne puisse pas avoir de rupture dans ce pays, dire que dorénavant il n'y a plus d'instruction, il n'y a plus de suivi des dossiers, il y a le respect de l'indépendance de la magistrature, même quand on le fait, on ne nous croit pas. »