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 Ecoutes : les pressions de Sarkozy sur le patron du contre-espionnage

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Petrus.m

Petrus.m


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MessageSujet: Ecoutes : les pressions de Sarkozy sur le patron du contre-espionnage   Ecoutes : les pressions de Sarkozy sur le patron du contre-espionnage Icon_minitimeVen 16 Mai - 8:47

LE MONDE | 15.05.2014 à 11h50 • Mis à jour le 15.05.2014 à 15h39 | Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
http://splashurl.com/ljdcx5s
En ce début d'été 2013, Nicolas Sarkozy est fébrile. Inquiet. Des bribes d'informations alarmantes lui parviennent. La justice est sur la piste d'un éventuel financement occulte par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007. Deux juges parisiens, Serge Tournaire et René Grouman, traquent depuis avril 2013 les ex-dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi, identifient les filières… Ils décident même en secret de mettre sur écoute le téléphone portable de Michel Gaudin, le directeur du cabinet de M. Sarkozy.

Ces interceptions, Le Monde les révèle aujourd'hui. Elles mettent au jour un système. Une méthode. Elles montrent un ex-président de la République qui fait pression sur des hauts fonctionnaires, à la limite du trafic d'influence, les poussant à violer le secret auquel ils sont astreints. Elles donnent l'impression d'un homme aux abois. Ulcéré d'être accusé de basses manoeuvres financières, qu'aucun élément matériel n'a établi jusqu'ici.

Lire la retranscription de trois écoutes de conversations entre Michel Gaudin et Nicolas Sarkozy
http://splashurl.com/mnkgg2v

Au mois de juin 2013, donc, l'entourage de M. Sarkozy ne sait pas encore qu'il est placé sur écoute. M. Gaudin est bavard. Cet ancien directeur général de la police nationale sait tout du système judiciaire. Il est l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy. L'enquête des juges Tournaire et Grouman, ouverte pour « corruption », « blanchiment », « trafic d'influence » et « abus de biens sociaux » paraît progresser. Trop vite. A l'Elysée, M. Sarkozy n'ignorait rien des dossiers sensibles. Tout remontait à lui. Ce n'est plus le cas. Il va donc devoir se découvrir.

« JE VEUX PAS PARLER AU TÉLÉPHONE »

Car le jeudi 20 juin 2013, le magazine « Complément d'enquête », sur France 2, diffuse une interview de Moftah Missouri, ex-interprète du « Guide » libyen. Il y affirme notamment : « Kadhafi m'a dit à moi verbalement que la Libye avait versé une vingtaine de millions de dollars » pour la campagne présidentielle de M. Sarkozy, en 2007. Panique dans la Sarkozie. M. Gaudin s'agite. Imprudemment.

Le vendredi 21 juin 2013, en début d'après-midi, il appelle un homme sûr, son ancien collaborateur Jean-Louis Fiamenghi, ex-patron du RAID parti dans le privé, qui prévient d'emblée, en policier averti : « Je veux pas parler au téléphone. » Avant d'ajouter : « J'ai un ami qui a des trucs intéressants à dire pour la personne qui est à côté de vous » (M. Sarkozy, dont le bureau jouxte celui de M. Gaudin, au 77 de la rue de Miromesnil).

« Y a des trucs un peu pointus, je voudrais qu'il passe vous voir », insiste M. Fiamenghi, qui dévoile l'identité de son informateur : il s'agit de Philippe Bohn, vice-président chez EADS, « que M. Sarkozy connaît bien ». M. Gaudin propose alors un rendez-vous avec M. Sarkozy à 16 heures. Ce Philippe Bohn pourrait être une bonne pioche, c'est un spécialiste des intrigues libyennes.

« TOUT ÇA EST COMPLÈTEMENT BIDON »

Mais il faut en savoir plus sur Moftah Missouri. M. Sarkozy semble convaincu qu'il est instrumentalisé par le pouvoir socialiste, par le biais du contre-espionnage français. Donc, ce même jour, Michel Gaudin laisse un message au secrétariat du directeur du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Un Breton, taiseux, ex-ponte de la DGSE, nommé en mai 2012 à la tête de la DCRI par Manuel Valls, désireux de se débarrasser de l'emblématique Bernard Squarcini, vraiment trop sarkozyste.

M. Calvar, en fin de journée, téléphone à M. Gaudin. Il ignore que les juges sont à l'écoute. « Je vous ai rappelé dans l'après-midi, commence M. Gaudin, à l'initiative du président qui voulait d'ailleurs vous appeler parce qu'il était assez embêté, il a appris que vos services auraient reçu le garçon, là, qui hier a déclaré que Kadhafi lui avait dit avoir donné de l'argent à M. Sarkozy. »

M. Calvar semble tomber des nues : « On n'a reçu personne, nous. On l'aurait reçu quand ? » « Il avait été reçu parce qu'il habite en Jordanie, semble-t-il, et il est à la recherche de papiers », répond M. Gaudin, avant de préciser sa pensée : « Aussitôt le président a pensé que tout ça pouvait correspondre à un montage pour qu'il raconte n'importe quoi pour avoir des papiers quoi, voilà. » Il ajoute, à propos des accusations portées par M. Missouri : « Tout ça est complètement bidon, comme vous l'imaginez. » Bien conscient du caractère gênant de sa démarche, M. Gaudin ne paraît guère à l'aise : « Soyons clairs, M. Calvar, moi je ne souhaite pas vous mettre en difficulté. » C'est pourtant le cas.

« JE VAIS VÉRIFIER, M. LE PRÉFET »

En effet, et cela intéresse fortement les enquêteurs, le patron de la DCRI, à plusieurs reprises, s'engage à se renseigner : « Je vais vérifier M. le préfet (…). Ça va être très simple, dans l'heure qui suit, je fais faire toutes les vérifications. »

M. Calvar le sait bien : s'il communique la moindre information confidentielle, il commet un délit. Il va donc chercher à en savoir plus sur M. Missouri. Mais en se gardant bien de rappeler M. Gaudin. Trois jours plus tard, lundi 24 juin 2013, ce dernier contacte M. Sarkozy.

Il est question de Philippe Bohn. « J'ai eu Bohn donc il essaie de passer demain matin parce qu'il a rendez-vous avec notre homme à 11 h 30 », commence-t-il. Qui est ce « notre homme » ? Mystère. « Oui, c'est un combinard quand même hein, ce type », observe M. Sarkozy à propos de M. Bohn. Réponse de M. Gaudin : « Enfin moi, ce qu'il m'a expliqué, c'est qu'il nous est très fidèle. »

« BON MAIS IL NOUS EST FIDÈLE, LUI ? »

M. Gaudin évoque ensuite M. Calvar, qui n'a pas donné de nouvelles. Les deux hommes doutent désormais de la fiabilité : « On va voir si l'autre me rappelle. Parce que c'est sûr qu'il y a eu quelque chose pour qu'il ne vous rappelle pas », relève M. Sarkozy. « Surtout qu'il m'a dit deux ou trois fois, je vous rappelle dans l'heure qui suit », renchérit M. Gaudin. « Bon mais il nous est fidèle, lui ? », s'enquiert M. Sarkozy. « Oh oui, oui, on l'a beaucoup aidé autrefois. » « Il était très proche de son prédécesseur ? », demande l'ex-président, en référence à M. Squarcini. « Oui, il était assez proche mais c'est pas le même style », répond M. Gaudin. La fidélité reste un marqueur du système sarkozyste.

A bout de patience, M. Sarkozy décide d'appeler directement le patron de la DCRI. Cette conversation n'a pas été enregistrée, M. Sarkozy n'étant pas encore sur écoute à cette date. Mais un quart d'heure plus tard, à 18 h 55, l'ex-chef de l'Etat rappelle le directeur de son cabinet pour l'informer de la discussion qu'il vient d'avoir avec M. Calvar, qu'il juge « très respectueux mais assez embêté ».

Lire aussi : Financement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuves
http://splashurl.com/ll327jp

L'ancien président, redoutant une manipulation politique, a averti le patron de la DCRI qu'il était prêt à la dénoncer publiquement : « Je lui ai dit que j'avais des éléments très précis, que je ne me contenterai pas d'un simulacre d'enquête et que je serai obligé de donner à la presse tout ce que j'aurai. » Il exerce une pression maximale sur le chef de la DCRI.

« C'EST PAS BON SIGNE POUR LUI »

M. Sarkozy précise à M. Gaudin la réponse que lui a faite M. Calvar : « Alors il m'a dit, oui j'ai fait une enquête. Ah bon, j'ai dit, une enquête… En tout cas, moi je suis décidé à le mettre sur la presse si je veux. » M. Gaudin approuve : « Ça sème, euh, un peu le trouble et l'inquiétude, c'est parfait. » « Donc rappelez-le pour savoir comment il a réagi, reprend M. Sarkozy. Vous lui direz que je prends très au sérieux les choses. »

M. Gaudin s'exécute. Dix minutes plus tard, toujours ce 24 juin 2013, il recontacte M. Sarkozy : « J'ai eu Calvar, là, donc, qui ne sait rien. Alors donc ça sera très intéressant demain de voir avec notre ami Bohn ce qu'il peut nous dire, mais il avait l'air effectivement très embêté, hein. » « Bah oui », opine l'ex-président, qui se fait menaçant : « Et c'est pas bon signe quand même pour lui de ne pas nous avoir rappelés. »

Les enquêteurs capteront encore, les mois suivants, plusieurs conversations entre MM. Gaudin et Bohn. Tout le petit monde des sarkozystes de l'ombre apparaît. Les juges s'intéressent ainsi à un certain Tristan A., qui pourrait être l'un des contacts de M. Bohn dans la police (et dont Le Monde n'a pu trouver la trace).

« RIEN DE NOUVEAU ? »

Le 10 septembre 2013, M. Gaudin vient aux nouvelles : « Vous n'avez rien de nouveau dans nos affaires ? », demande-t-il à M. Bohn. Le 13 janvier, ce dernier laisse un message sibyllin sur le portable de M. Gaudin : « Il se peut qu'il y ait une nouvelle offensive… »

Mais entre-temps, à partir du 3 septembre 2013, les enquêteurs ont décidé de placer à son tour M. Sarkozy sous surveillance téléphonique, convaincus à l'examen des écoutes ayant visé M. Gaudin qu'ils pourront surprendre des conversations sur le fond du dossier, mais aussi sur le réseau d'informateurs dont M. Sarkozy dispose. C'est ainsi qu'ils tomberont sur des échanges laissant présumer un trafic d'influence avec le magistrat Gilbert Azibert, en marge de l'affaire Bettencourt.

Sollicités, MM. Sarkozy, Gaudin, Fiamenghi et Calvar n'ont pas souhaité s'exprimer. Interrogé comme témoin par les juges le 28 mars, M. Calvar a expliqué en substance avoir répondu par simple courtoisie aux appels de MM. Sarkozy et Gaudin, mais n'avoir jamais eu l'intention d'y donner suite. Il a concédé s'être renseigné sur les contacts qu'aurait pu prendre la DCRI avec M. Missouri, mais n'en a pas dit plus, invoquant le secret-défense.

Lire également : Six affaires qui menacent Nicolas Sarkozy
http://splashurl.com/l5brbg7

Quant à M. Bohn, il a assuré au Monde n'avoir « jamais parlé de l'enquête en cours avec des fonctionnaires ». S'agissant de Tristan A., M. Bohn déclare : « Je ne sais pas si je le connais. Vous savez, je connais beaucoup de fonctionnaires du ministère de l'intérieur… »
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