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 Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces

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Petrus.m

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MessageSujet: Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces   Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Icon_minitimeDim 2 Mar - 9:45

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 01.03.2014 à 12h49 • Mis à jour le 02.03.2014 à 10h15
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Kfcoozb
L'ambassadeur ukrainien a demandé au Conseil de sécurité « de faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter l'agression de la Fédération russe. Il y a encore une chance ».

Après l'approbation par le parlement russe d'un « recours à l'armée en Ukraine », samedi 1er mars, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le président russe Vladimir Poutine pour lui demander « d'entamer d'urgence un dialogue direct avec les autorités de Kiev », pour « faire immédiatement baisser la tension ». Et le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu de nouvelles consultations à huis clos à New York.

L'ambassadeur ukrainien, qui a obtenu le droit de prononcer un discours après une suspension de séance et de nombreuses querelles de procédure, a accusé Moscou d'avoir « brutalement violé » la charte des Nations unies. Il a demandé au Conseil de sécurité « de faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter l'agression de la Fédération russe ». « Il y a encore une chance », a-t-il dit, soulignant que les renforts militaires russes en Crimée « sont déjà là et augmentent d'heure en heure ».

L'ambassadrice américaine à l'ONU a ensuite déclaré qu'il était « temps que l'intervention de la Russie en Ukraine se termine » et indiqué que Washington allait travailler avec l'Ukraine pour protéger « sa souveraineté, son unité et son futur démocratique ». Elle a réclamé l'envoi « d'observateurs internationaux » en Ukraine « pour faire baisser la tension », ainsi que d'une mission internationale de médiation en Crimée.

L'ambassadeur russe a de son côté rejeté les accusations de Kiev et réaffirmé que la solution à cette crise était « d'établir un gouvernement d'unité nationale ». Il a souligné également que le président russe Vladimir Poutine « n'avait pas encore pris de décision sur l'utilisation des forces armées » en Ukraine.

Lire l'analyse : L'aveu d'impuissance de l'ONU
http://splashurl.com/ms3ykms

OBAMA MET EN GARDE POUTINE

A Washington, les conseillers du président Barack Obama pour la sécurité nationale se sont réunis « pour discuter d'éventuelles options politiques », selon un haut responsable. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a prévenu Moscou que le déploiement de troupes russes en Ukraine « violait la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et les conventions internationales, et menaçait « la paix et la sécurité » dans la région. Sans mesures « immédiates et concrètes » de Moscou, « l'effet sur les relations entre les Etats-Unis et la Russie (...) sera profond », a-t-il mis en garde.

Le président Obama parle au président de la Russie Vladimir Poutine de la situation en Ukraine, dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 1er mars.
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Mb8po7r
M. Obama s'est de son côté entretenu avec Vladimir Poutine au téléphone pendant 90 minutes. Le président des Etats-Unis a appelé son homologue russe à « replier ses forces dans leurs bases de Crimée et à s'abstenir de toute interférence ailleurs en Ukraine ».

   Selon la Maison Blanche, M. Obama « a dit clairement que la poursuite des violations de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie aurait des conséquences négatives sur la place de la Russie au sein de la communauté internationale » et « mènera à un plus grand isolement politique et économique ». En attendant la suite des « consultations urgentes avec leurs alliés », « les Etats-Unis vont suspendre leur participation aux rencontres préparatoires du sommet du G8 », prévu en juin à Sotchi, en Russie.

La Russie se donne le droit de « protéger ses intérêts et les populations russophones » en cas de « violences » dans l'est de l'Ukraine et en Crimée, a répondu Vladimir Poutine. Selon le Kremlin, M. Poutine a évoqué « la vraie menace pesant sur les vies et la santé des citoyens russes sur le territoire d'Ukraine », ainsi que « les actions criminelles des ultranationalistes soutenus par les actuelles autorités à Kiev ».

Pour Washington cependant, « si la Russie a des inquiétudes sur le traitement des russophones et des minorités en Ukraine, la réaction appropriée est de s'adresser directement au gouvernement ukrainien ».

RÉUNION DE L'OTAN DIMANCHE

M. Obama s'est aussi accordé avec deux de ses plus proches alliés, le président français et le premier ministre canadien Stephen Harper. Ce dernier a emboité le pas aux Etats-Unis en menaçant de boycotter le sommet du G8 à Sotchi. François Hollande a également discuté avec le président du Conseil européen et la chancelière allemande à propos de cette situation « grave et inquiétante », et s'est entretenu avec Vladimir Poutine pour lui demander « d'éviter tout recours à la force ».

Le président polonais Bronislaw Komorowski a demandé la convocation d'urgence du Conseil de l'Atlantique Nord, qui doit être approuvé par l'OTAN.
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Mt763l4
Se sentant « menacée par une intervention militaire russe potentielle», la Pologne a de son côté demandé la convocation d'urgence du Conseil de l'Atlantique Nord. Sur son compte Twitter, le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a assuré que ce conseil allait se réunir dimanche pour discuter de la « grave situation en Ukraine », juste avant une commission OTAN-Ukraine. Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont eux décidé d'attendre lundi pour se réunir à Bruxelles.

Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, qui doit se rendre à Kiev dimanche, a tenu à rappeler l'existence du Mémorandum de Budapest de 1994, texte signé par la Russie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni s'engageant « à respecter et à réaliser leurs engagements » portant sur l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
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Petrus.m

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MessageSujet: En Crimée, l'arrivée des Russes ravive les anciennes querelles   Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Icon_minitimeDim 2 Mar - 9:50

Le Monde.fr | 01.03.2014 à 21h23 • Mis à jour le 02.03.2014 à 09h35 | Par Louis Imbert (envoyé spécial à Simferopol)
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Nyrl7lo
Soldat russe sur un véhicule blindé, à Balaclava, le 1er mars 2014.

A l'entrée de ses bâtiments agricoles, au village de Sevastyanovka en Crimée, Ivan Ivanov reçoit froidement. Ce géant russe, veste et casquette de cuir, poigne martiale, déclare sans préambule : « Nous sommes très heureux de voir la fédération de Russie arriver. Toute la Crimée se réjouit ».

En ce samedi 1er mars, Vladimir Poutine n'a pas encore annoncé avoir demandé au parlement russe l'autorisation de déployer l'armée russe en Ukraine. Mais au village, depuis vendredi, on la voit déjà passer sur la route qui mène de la base russe de la mer noire de Sébastopol à la capitale régionale, Simferopol. On n'a pas le moindre doute sur la nationalité de ces blindés, de ces véhicules transports de troupes sans plaques ni drapeaux.

Lire les dernières informations L'Ukraine met son armée en état d'alerte après les menaces de la Russie
http://splashurl.com/nx29fjo

« IL SUFFIT QUE TRENTE TYPES ARRIVENT AU VILLAGE »

Soudain, une Lada fait une embardée sur le pan de colline qui masque le village et vient s'arrêter à pleins freins presqu'aux pieds de M. Ivanov. Un petit homme bien bâti en saute et tend sa carte : il est ici l'autorité, Elvir Ousmanov, représentant du village au majlis, l'organe représentatif de la minorité tatare.

M. Ousmanov a appris que des fauteurs de troubles rodaient en ville. On le rassure. « Il y a beaucoup de provocations, vous comprenez, s'excuse-t-il. On essaie de maintenir le calme. » A l'entrée du village, Lubov Tarasenko, un chômeur, « comme 95 % du village », qui subsiste en cultivant ses légumes au fond de son jardin, a déjà expliqué qu'il ne dormait plus depuis des jours, comme sa femme, ou peut-être à cause d'elle.

Le village de Sevastyanovka, non loin de Simferopol.
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Mzo84vh
Ce matin, il a bu tôt pour se lancer dans cette journée d'orage. « On craint les titushkis » , dit-il, les semeurs de troubles payés à la tâche. « Il suffit que trente types arrivent au village. Tu dors, c'est le milieu de la nuit, ils brûlent une dizaine de maisons et c'est la guerre. »

La « guerre » que ces hommes craignent, ce n'est pas celle que l'armée russe semble déjà mener sans pavillons. Aucun n'imagine que les soldats ukrainiens s'avisent de lui faire face. Ca n'est pas non plus une occupation militaire, qui règlerait leur crainte des désordres, au moins pour un temps. Ce sont surtout les coups de couteaux entre voisins, les vieilles haines qui se réchauffent : le sale conflit communautaire.

Lire le décryptage : Pourquoi la Crimée a-t-elle un statut à part en Ukraine ?
http://splashurl.com/lwwae5a

DÉPORTATION DE MASSE ET ENNEMIS « FASCISTES »

Environ 140 familles vivent à Sevastyanovka : des Ukrainiens, minoritaires, des Russes et des Tatars. Les uns sont chrétiens, héritiers de la Russie de Catherine II, les autres musulmans. La seconde guerre mondiale a violemment divisé ces communautés. Accusés de « collaboration avec les nazis », les Tatars ont été déportés vers les steppes d'Asie centrale en 1944 sur décret de Staline. La communauté sera autorisée à rentrer en 1989. La révolution orange ukrainienne de 2004 encouragera leur retour en Crimée, provoquant des tensions dans les villages.

Dans le village de Sevastyanovka, ce n'est l'armée russe qui fait peur, ni une occupation militaire. Ce sont les coups de couteaux entre voisins, les vieilles haines qui se réchauffent : le sale conflit communautaire.
Ukraine : Obama demande à Poutine de replier ses forces Lcxegq3
Or, cette histoire là se ravive depuis samedi et la débandade du gouvernement Ianoukovitch. Parmi les Russes de Crimée, on associe volontiers les partis nationalistes de l'ouest du pays, qui prennent leur part du nouveau pouvoir, aux ennemis « fascistes » de la grande guerre patriotique. Côté tatar, on craint plus que tout un retour dans le giron russe.

Lire le récit Des princes de Kiev à l'indépendance, mille ans d'identité ukrainienne
http://splashurl.com/kdr83qr

C'est dans ces villes de Crimée que les milices russes s'organisent. Elles tiennent la rue dans le centre de Sebastopol. Elles ont encerclé le Parlement et la place Lénine à Simféropol, alignées au garde à vous débraillé en attendant les chars. La télévision communautaire appelait chacun à rester chez soi avant le week-end.

« POURQUOI ILS VIENNENT, LES RUSSES ? »

Au village, ces troubles s'invitent dans une bagarre entre Lena Javoronkova, 66 ans, et Meriem Bolatova, 68 ans, l'une Russe, l'autre Tatare. Elles étaient voisines à l'âge de 7 et 9 ans. Puis Meriem a été déportée avant de revenir en 1989 avec son fils, pompier, et de construire une grande maison en face de celle de Lena. Samedi après-midi, Meriem s'indignait :

- « Pourquoi ils viennent, les Russes ? Ce n'est pas leur pays ! »

Accoudée à sa barrière, fichu blanc à fleurs roses, Lena lui rétorque que la Russie, au moins, pourra sauver le pays du marasme économique qui le guette, et de la cure d'austérité assassine annoncée par le gouvernement de Kiev.

- « Tu ne veux pas qu'on aille en Russie ? Mais tu verras le mois prochain, on te coupera ta pension ! Tu seras assise sur ton cul nu !  ».

MM. Ivanov et Ousmanov, eux, l'assurent : ils sont « frères ». Ensemble, ils ont décidé d'assurer la sécurité du village contre les « agents provocateurs ». Et aussi contre les adolescents qui pourraient se laisser chauffer la tête. « On interroge toutes les familles, on vérifie si les gens sont fiables, s'ils ne vont pas faire des problèmes. » Ils échangent les dernières nouvelles toutes les heures Et si ces nouvelles sont excellentes pour M. Ivanov – « la Russie garantiera la sécurité » –  M. Ousmanov, lui, commence à perdre son calme.

Regarder notre carte animée : Ukraine : comprendre les origines de la crise en cinq minutes
http://splashurl.com/0
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