Le Monde.fr avec AFP | 02.02.2014 à 10h18 • Mis à jour le 02.02.2014 à 11h32
Au meeting du candidat Ashraf Ghani, à Kaboul le 2 février.
Les candidats à la présidentielle afghane tenaient dimanche 2 février à Kaboul leurs premiers grands meetings politiques à l'occasion de l'ouverture officielle de la campagne électorale, marquée la veille par les meurtres de deux membres de l'équipe d'Abdullah Abdullah, un des favoris du scrutin.
Onze candidats sont en lice pour briguer la succession du président Hamid Karzaï, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat. « Je suis venue dire que je veux participer à la campagne, malgré les problèmes de sécurité. Si nous ne votons pas, nous risquons de perdre tous les progrès qui ont été faits ces dernières années, en particulier en matière de droits des femmes », a déclaré Freshta Maqsoodi, 22 ans, une étudiante venue assister au meeting de M. Abdullah, organisé dans une immense salle des fêtes, pleine à craquer de sympathisants. A l'instar de M. Abdullah, Ashraf Ghani, autre candidat à la présidentielle, tenait également une réunion politique dans une grande salle de réception de la capitale afghane.
En raison des menaces qui pèsent sur la campagne électorale, un important dispositif de sécurité avait été mis en place pour protéger les meetings, avec une forte présence policière et des palpations de sécurité systématiques. La campagne a été endeuillée par la mort de deux membres de l'équipe de M. Abdullah, abattus en pleine rue par des hommes armés samedi soir à Hérat, la grande ville de l'ouest afghan.
Lire : Hamid Karzaï : « Les Américains agissent en puissance coloniale »
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/12/10/hamid-karzai-les-americains-agissent-en-puissance-coloniale_3528442_3216.html
Cette attaque a été « fermement condamnée » par le chef de la mission de l'ONU en Afghanistan, Jan Kubis, qui a déploré dans un communiqué « toute tentative visant à saboter le processus électoral ». Ces meurtres font resurgir le spectre de la précédente élection présidentielle, en 2009, un scrutin chaotique marqué par des fraudes et des violences.
La course à la présidence afghane, dont le premier tour aura lieu le 5 avril prochain, fait figure de test pour la stabilité et l'avenir du pays, et plus largement pour douze ans d'intervention occidentale marquée par des dizaines de milliards de dollars d'aide. Elle survient alors que l'Afghanistan, en proie à une violente insurrection des talibans, aborde une période d'incertitude à l'approche du retrait, à la fin de l'année, des 58 000 soldats de la force internationale l'OTAN (ISAF).
Lire : L’OTAN menace de quitter totalement l’Afghanistan après 2014
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/01/28/l-otan-menace-de-quitter-totalement-l-afghanistan-apres-2014_4355410_3216.html