Le Monde.fr avec AFP | 29.01.2014 à 11h55 • Mis à jour le 29.01.2014 à 12h25
Jean-François Copé, le 18 septembre 2013.
Jean-François Copé a condamné, mercredi 29 janvier, les appels à boycotter l'école appuyés sur des rumeurs faisant état d'un supposé enseignement de la « théorie du genre ». Depuis vendredi, en effet, une centaine d'écoles sur les 48 000 établissements publics que compte le pays ont été perturbées par des absences d'élèves après une rumeur diffusée par SMS et sur les réseaux sociaux.
Cité lundi dans le journal Le Parisien, le député-maire de Meaux déclarait pourtant :
« Je suis choqué par la théorie du genre et je comprends l'inquiétude des familles. La priorité de l'école doit rester les savoirs fondamentaux. »
« DOUBLE PEINE »
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, s'est dite « scandalisée par les propos de Jean-François Copé sur ce sujet, qui fait le pari de la peur, du fantasme, de l'inquiétude des parents » :
« Lorsque Jean-François Copé dit : “Je comprends les inquiétudes des parents quant à une théorie du genre”, lui qui sait parfaitement qu'il n'y a aucune théorie du genre qui est développée dans les écoles primaires de France, M. Copé fait le pari du fantasme. »
Après s'être montré dans un premier temps compréhensif avec les familles, M. Copé s'est ensuite inscrit en faux contre le mouvement, lancé par une proche d'Alain Soral, Farida Belghoul.
Dans son communiqué diffusé mercredi, le secrétaire général de l'UMP a jugé que ce mouvement « s'apparent[ait] à une manipulation, lancée par des personnes cherchant clairement à affoler les parents d'élèves. (…) Il s'agit, en outre, d'une double peine pour les enfants, qui doivent d'abord et avant tout respecter l'école, institution républicaine fondamentale ».
« Il faut naturellement que les parents envoient les enfants à l'école », a-t-il insisté dans une interview à Radio Classique, tout en appelant l'éducation nationale à « lever toute ambiguïté ».
« Je commence en avoir assez de ces sujets que le gouvernement, comme par hasard, met toujours sur la table, qui n'apportent rien à notre société et qui génèrent [des] tentations pour les extrémistes d'extrême droite ou d'extrême gauche (sic) pour faire de l'agitation dans un pays qui a besoin de sérénité. »