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 La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances

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Petrus.m

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MessageSujet: La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances   La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances Icon_minitimeMer 29 Jan - 11:47

Le Monde.fr | 28.01.2014 à 15h49 • Mis à jour le 29.01.2014 à 09h18 | Par Samuel Laurent et Jonathan Parienté
La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances 4355921_6_189f_devant-une-ecole-lyonnaise-en-septembre-2013_6a4fb72016e3f53ae07d4ca60814402f
Devant une école lyonnaise, en septembre 2013.

C'est le dernier « coup » des opposants à la supposée « théorie » du genre : suivant les recommandations de Farida Belghoul, ancienne figure de la lutte des « Beurs » des années 1980, devenue proche du militant d'extrême droite Alain Soral, des dizaines de parents ont retiré, lundi 27 janvier, leurs enfants de l'école pour protester contre « l'enseignement obligatoire de la théorie du genre » dès la primaire.

Une vaste opération d'intox, qui repose sur des fantasmes de plus en plus répandus.

Première intox : il existerait une « idéologie du gender » pour imposer de force « une société basée sur les orientations sexuelles qui deviennent le fondement du droit et de l'égalité »

C'est la première escroquerie des anti-« gender » : ils postulent qu'il existe une « idéologie » du « gender », une sorte de théorie philosophique et politique, voire d'agenda précis qui serait suivi par les tenants de ce « courant », avec un but à atteindre.

Or, c'est tout simplement faux. Les anti ont réussi assez brillamment à amalgamer deux notions très différentes. Il y a d'un côté les « gender studies », issues des Etats-Unis, qui sont un paradigme universitaire : dans les années 1960 et 1970, plusieurs chercheurs ont étudié les raisons des inégalités hommes-femmes, dont ils ont fait un matériau d'études. En réalité, ces « gender studies » se traduisent par « études sur le genre », et sont donc une discipline universitaire, en aucun cas une idéologie ou une théorie politique. D'autant qu'au sein de ce courant universitaire les oppositions sont vives.

D'un autre côté se trouve la politique de lutte contre les inégalités hommes-femmes que mène le gouvernement, et que menaient déjà ses prédécesseurs. Cette politique passe par une sensibilisation à la question des inégalités et des « rôles » sociaux de l'homme et de la femme, notamment à l'école.

Sur le fond, l'Education nationale à peu à peu intégré des questions de société et une forme de sensibilisation, que ce soit à l'écologie, au racisme ou aux dangers des drogues. La nouveauté provient de l'intégration des questions de discrimination sexuelle et d'égalité homme-femme, avec les « ABCD de l'égalité ».

Deuxième intox : l'enseignement de la « théorie du genre » devient obligatoire

Ce climat d'hystérie autour des questions d'égalité hommes-femmes ou de lutte contre l'homophobie débouche sur des phénomènes assez dramatiques, comme cette vague de SMS appelant les parents à retirer leurs enfants des écoles un jour donné pour dénoncer cet « enseignement obligatoire » du « genre ».

Derrière ces rumeurs, on trouve l'extrême droite. Plus précisément, des militants proches de l'extrême droite qui ont monté un « jour de retrait de l'école », assurant que « l'Etat, sous couvert de lutter contre l'homophobie, introduit à notre insu la théorie du genre à l'école : homosexualité, bisexualité et transsexualité entrent dans tous les programmes scolaires ».

L'enseignement de l'égalité hommes-femmes est prévu par la loi depuis 1989 et l'article L. 121-1 du code de l'éducation : « Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d'enseignement supérieur [...] contribuent à favoriser la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d'orientation. [...] Ils assurent une formation à la connaissance et au respect des droits de la personne ainsi qu'à la compréhension des situations concrètes qui y portent atteinte. [...] Les écoles, les collèges et les lycées assurent une mission d'information sur les violences et une éducation à la sexualité. »

La politique d'éducation à l'égalité entre hommes et femmes est d'ailleurs un objectif européen, puisque l'Union européenne a fait de l'égalité hommes-femmes un principe fondamental. Elle demande donc aux Etats membres de transcrire ce principe par des actions diverses, et notamment de sensibilisation à l'école. Le gouvernement a poursuivi cette politique en évoquant la lutte contre les « stéréotypes » sur les hommes et les femmes.

Il s'agit donc de quelques activités pédagogiques destinées à sensibiliser à la non-discrimination des homosexuels et à l'égalité entre les sexes. En aucun cas de l'enseignement d'une « théorie du genre ». De même, évoquer les « stéréotypes de genre » signifie expliquer aux enfants les clichés liés au genre, par exemple celui de la femme à la maison et cantonnée aux tâches ménagères. Il ne s'agit évidemment pas de « déguiser les petits garçons en filles », comme on le lit chez les anti-« gender ». La convention interministérielle de 2013 est d'ailleurs assez proche de celle qui avait cours depuis 2006, et qui n'était donc pas le fruit du travail du gouvernement actuel.

Troisième intox : un document distribué en primaire enseigne la « théorie du genre »

Pour mettre en place son programme de sensibilisation, l'Education nationale a distribué dix séquences pédagogiques, adaptables de la grande section de maternelle au CM2, expérimentés dans plus de 600 classes de 275 écoles.

Evidemment, pour les « anti-gender », ce document est un « cheval de Troie ». « Au nom de l'égalité, on veut traquer et chasser chez nos enfants, dès l'âge de 5 ans, tout comportement typiquement féminin ou masculin », dénonce Vigi Gender, le site qu'ils ont mis en place. Un tract de La Manif pour tous fustigeait « cette vision idéologique, dans la droite ligne des concepts gender. Elle revient à nier notre réalité biologique et culturelle et à déconstruire les repères élémentaires de nos enfants. Sous couvert de lutte pour l'égalité, c'est l'indifférenciation entre garçons et filles qui se profile ! ».

Il suffit pourtant de lire le site de l'ABCD, et particulièrement les outils pédagogiques mis à disposition des enseignants, pour constater qu'il n'y a pas là de quoi hurler au scandale – à moins de considérer que l'égalité entre femmes et hommes n'a pas sa place à l'école. Les activités proposées pour combattre les stéréotypes consistent en leur déconstruction : il n'y a pas des sports de filles et des sports de garçon, analyses d'œuvres d'art qui illustrent les différences de mode au travers des époques, etc.

Quatrième intox : la masturbation serait encouragée dès la maternelle

C'est l'un des derniers angles d'attaque des contempteurs de la supposée « théorie du genre » : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enjoindrait aux écoles et crèches d'« encourager la masturbation enfantine ». Pis, le document serait « un abrégé de corruption de mineurs inspiré par la théorie du genre ».

Ce rapport a été rédigé, à partir de 2008, par une vingtaine d'experts sous l'égide du ministère de la santé et de la politique sociale espagnol et du bureau européen de l'OMS. Il a été publié il y a plus de trois ans… mais n'a été popularisé que ces dernières semaines à la faveur de sa traduction en français par une institution suisse.

Selon ce document, l'éducation sexuelle informelle n'est pas suffisante pour garantir un niveau satisfaisant de santé sexuelle et ce afin que les individus puissent se « comporter en connaissance de cause, non seulement envers eux-mêmes, mais aussi envers la société ». Il rappelle l'état des connaissances sur le développement de la sexualité aux différents âges de l'enfant et appelle, justement, à différencier les discours à ses différents stades du développement :

   « Lorsque l'on parle de comportements sexuels des enfants et des jeunes, il est primordial de garder à l'esprit que la sexualité des enfants est différente de celle des adultes et qu'il est faux d'analyser les comportements sexuels des enfants et des jeunes du point de vue de la sexualité des adultes. Les adultes donnent une signification sexuelle à certains comportements sur la base de leurs expériences d'adultes et trouvent parfois difficile de voir les choses du point de vue des enfants. Or, il est essentiel d'adopter ce point de vue. »

Aussi dressent-ils une liste de « standards » pour « promouvoir la santé sexuelle et à développer ou adapter des programmes d'éducation sexuelle à différents niveaux de développement et de formation ». Dans ce document de 70 pages, il y a six occurrences du terme « masturbation ». Il n'est à aucun moment question « d'encourager » les enfants à se masturber. En revanche, les auteurs du rapport rappellent qu'une forme d'autosexualité existe dès le plus jeune âge et qu'il conviendrait d'en informer les enfants qui en font la demande.

Rappelons enfin que dans sa version en vigueur depuis 2004, le code de l'éducation indique qu'« une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogènes ».

Cinquième intox : le gouvernement voudrait interdire l'enseignement à domicile

Hystérie, approximations, alerte permanente au « totalitarisme » et à la « dictature », les « anti-gender » instaurent un climat dans lequel il est difficile de distinguer le vrai au milieu des outrances. Dernier cas en date : la prétendue volonté du gouvernement d'interdire l'enseignement à domicile. « La théorie du gender sera imposée à tous, quitte à interdire l'école à la maison », pouvait-on lire sur des sites proches du mouvement. L'information s'est évidemment très vite répandue.

Or, ici encore, on est dans la confusion complète et savamment entretenue. Les « anti » ne précisent en général jamais que le texte dont ils parlent n'est pas un projet de loi, mais une proposition. En clair, il n'émane pas du gouvernement, mais des parlementaires. Et, en l'espèce, il ne vient pas de parlementaires de gauche supposés vendus au « gender », mais des sénateurs UMP Hugues Portelli, Christian Cambon, Jacques Gautier, Hélène Masson-Maret, Michel Houel, Colette Mélot et Louis Pinton.

Leur idée est de limiter les possibilités d'enseignement à domicile pour éviter « une désocialisation volontaire, destinée à soumettre l'enfant, particulièrement vulnérable, à un conditionnement psychique, idéologique ou religieux ». Ils demandent qu'une scolarisation à domicile soit validée par un médecin agréé qui reconnaisse de réelles difficultés pour l'enfant à être scolarisé.

Cette proposition n'est donc pas une mesure que le gouvernement s'apprêterait à prendre : il s'agit d'une initiative parlementaire, issue des rangs de l'opposition de droite au Sénat, et qui n'a que peu de chances de devenir réalité dans l'immédiat.
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MessageSujet: Après des boycotts, Peillon dément tout enseignement du « genre » à l'école   La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances Icon_minitimeMer 29 Jan - 11:51

Le Monde.fr avec AFP | 28.01.2014 à 17h43 • Mis à jour le 28.01.2014 à 18h05
La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances 4355923_3_9f9d_vincent-peillon-a-l-assemblee-nationale-le_2723c0e7517853ddaa7f4a72161fd9b2
Vincent Peillon à l'Assemblée nationale, le 22 janvier.

Le ministre de l'éducation, Vincent Peillon, a réfuté, mardi 28 janvier, tout enseignement de « la théorie du genre » à l'école, alors qu'un appel à boycotter les salles de classes est relayé par SMS et sur les réseaux sociaux. Cette campagne, lancée par Farida Belghoul, une proche de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, veut convaincre les parents de ne pas mettre les enfants à l'école un jour par mois.

Selon la militante, l'enseignement de la « théorie du genre » serait induit par le dispositif « ABCD de l'égalité », lancé à la rentrée par le ministère dans dix académies, et visant à lutter contre les stéréotypes filles-garçons à l'école pour corriger les inégalités entre les sexes dès le plus jeune âge.

Lire : Des collectifs se mobilisent contre la mise en place des « ABCD de l'égalité »
http://www.lemonde.fr/education/article/2013/10/01/l-egalite-sexuelle-a-l-ecole-dix-sequences-pedagogiques-sans-reference-au-genre_3487699_1473685.html
Ce alors même que la notion même de « théorie du genre » est sujette à caution, et remise en cause par de nombreux spécialistes.

Lire : Le catéchisme « antipédago », le « gender » et la nouvelle extrême droite soralo-dieudonniste
http://education.blog.lemonde.fr/2014/01/24/le-catechisme-antipedago-le-gender-et-la-nouvelle-extreme-droite-soralo-dieudonniste/

DES COURS DE « MASTURBATION EN MATERNELLE »

Sur Internet, plusieurs personnes ont publié des exemples de messages reçus par téléphone ou par mails, qui ont, semble-t-il, convaincu certains parents de ne pas envoyer leurs enfants dans certains établissements scolaires.

Lire : Comment les détracteurs de la théorie du « genre » se mobilisent
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/25/comment-les-detracteurs-de-la-theorie-du-genre-se-mobilisent_3180069_3224.html
La lutte contre la « théorie » du genre, une foire aux intox et aux outrances BfDIB5TIIAAGO7C
Le journal Ouest-France rapporte un phénomène d'absentéisme suscité par la réception de SMS par des parents autour de Rennes, évoquant des cours « d'éducation sexuelle et de masturbation en maternelle ». Le même phénomène s'est produit dans l'est de la France, selon L'Est républicain et L'Humanité, et dans plusieurs établissements de la région parisienne.

Le Parisien explique par exemple que « 20 % des écoliers » de la zone urbaine sensible de Beauval, à Meaux, ont manqué l'école, lundi 27 janvier, alors que des campagnes contre la théorie du genre, se traduisant notamment par des affiches « Demain, tu seras une femme mon fils », ont été lancées la semaine précédente.

Toujours dans Le Parisien, le maire de Meaux, Jean-François Copé, a déclaré à ce sujet : « Je suis choqué par la théorie du genre et je comprends l'inquiétude des familles. La priorité de l'école doit rester les savoirs fondamentaux. »

« TOUT ÇA EST ABSOLUMENT FAUX »

Le sujet a été évoqué lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, mardi 28 janvier, par une question posée à Vincent Peillon par le député PS de Seine-et-Marne, Olivier Faure.

Le ministre de l'éducation lui a répondu : « L'éducation nationale (...) refuse totalement la théorie du genre. Et elle refuse les instrumentalisations de ceux qui, venus de l'extrême droite négationniste, sont en train de vouloir répandre l'idée qui fait peur aux parents, et blesse les enseignants, que tel serait notre point de vue. (...) Je veux très solennellement rassurer tous les parents de France : n'écoutez pas ceux qui veulent semer la division et la haine dans les écoles. Ce que nous faisons ce n'est pas la théorie du genre, je la refuse, c'est promouvoir les valeurs de la République et l'égalité entre les hommes et les femmes. »

« Il y a un certain nombre de parents qui, m'a-t-on dit, ont été inquiets, se sont laissés prendre à cette rumeur totalement mensongère selon laquelle (...) à l'école, on apprendrait aux petits garçons à devenir des petites filles. Tout ça est absolument faux, il faut cesser », avait-il déclaré plus tôt dans la journée, en marge de l'installation du Conseil national d'évaluation du système scolaire à la Sorbonne.
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