Le chômage repart à la hausse en novembre

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Le chômage repart à la hausse en novembre

Mis à jour le 26/12/2013 à 20:31 - Publié le 26/12/2013 à 20:23


Les résultats de novembre sont d'autant plus cuisants que le gouvernement ne ménage pas sa peine en terme de «traitement social» du chômage.

VIDÉO - Le nombre d'inscrits en catégorie A a augmenté de 17.800 personnes. Mais le gouvernement parle encore d'inversion de la courbe du chômage.

Si une bonne communication consiste à faire dire aux chiffres ce qu'on veut, alors le gouvernement excelle en la matière. D'après les statistiques publiées jeudi, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A (celle regroupant les inscrits n'ayant exercé aucune activité) a augmenté de 17.800 personnes en novembre, effaçant presque la baisse d'octobre (- 20.500). Or c'est sur cette fameuse catégorie A que l'exécutif a fondé sa promesse d'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année et toute sa stratégie en faveur de l'emploi… Autant dire que l'objectif a du plomb dans l'aile. Pire, l'emploi des jeunes, dont François Hollande a fait une priorité, a lui aussi marqué le pas. Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans inscrits en catégorie A est reparti à la hausse en novembre (+ 2300), après avoir reculé continûment depuis mai. Les résultats de novembre sont d'autant plus cuisants que le gouvernement ne ménage pas sa peine en terme de «traitement social» du chômage. Quelque 450.000 personnes auront bénéficié d'un contrat aidé en 2013 et 100.000 jeunes d'un emploi d'avenir. Autant de personnes qui seront donc sorties de la catégorie A.

Pourtant, malgré ces statistiques, l'exécutif ne se démonte pas. «L'inversion de la courbe du chômage est bel et bien engagée en ce quatrième trimestre 2013», lit-on dans le communiqué du ministère du Travail! Pour aboutir à cette conclusion pour le moins étonnante, le gouvernement a trouvé la solution: faire des moyennes sur plusieurs mois. «Sur les deux premiers mois du quatrième trimestre (octobre et novembre), l'évolution est à la baisse, de 1350 personnes en moyenne par mois», explique le communiqué du ministère.
Situation fragile

Factuellement, cela est vrai. Et de fait, les chiffres sont volatils depuis plusieurs mois. «On est dans une période d'hésitation du marché du travail, ce qui compte, c'est la tendance», a justifié Michel Sapin, le ministre du Travail jeudi. Il n'empêche, cette manière de communiquer revient à transformer une hausse en baisse…

En réalité, la progression du chômage a ralenti tout au long de 2013: l'augmentation des inscrits en catégorie A est passée de 30.000 par mois en moyenne au premier trimestre à 18.000 au deuxième trimestre et à 5500 au troisième. Et depuis l'été, un palier semble avoir été atteint, les mois de hausse succédant aux baisses. D'ailleurs, le nombre d'inscrits en catégorie A, B et C (incluant donc les chômeurs ayant une activité réduite) a diminué en novembre, de 6900 personnes.

Les entreprises ont la clé de l'emploi

Mais si la situation est moins désastreuse, elle demeure fragile. L'ancienneté moyenne au chômage a encore augmenté en novembre, atteignant le chiffre record de 508 jours. Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans à Pôle emploi a bondi de 17% en un an. Les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans sont 12% plus nombreux en un an. Et si en octobre le nombre de chômeurs en catégorie A avait baissé, c'était en partie parce que ces personnes avaient trouvé des «petits boulots» et avaient basculé en catégories B et C (chômeurs ayant exercé une activité réduite). Le phénomène inverse s'est produit en novembre, où les inscrits en B et C ont diminué. Preuve que le marché du travail reste marqué par la précarité.

Pour l'avenir, tout dépendra du comportement des entreprises. C'est elles qui ont la clé de l'emploi. Le gouvernement estime que le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) les incitera à embaucher en 2014. Grâce à cela, il table sur l'inversion durable de la courbe du chômage en 2014. Michel Sapin a souligné jeudi que les sorties de Pôle emploi pour reprise d'emploi avaient augmenté en novembre. Mais l'Insee est nettement moins optimiste. L'institut officiel table sur un simple ralentissement des destructions d'emploi dans le secteur marchand (4000 destructions au premier semestre 2014). Et il prévoit une hausse du taux de chômage, qui atteindrait 11% à la mi-2014, contre 10,9% au troisième trimestre 2013…

VIDEO BFMTV

http://video.planet.fr/a-la-une-michel-sapin-1300-chomeurs-de-moins-par-mois-2612.518011.12214.html