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Jean-Marc Ayrault en Algérie pour relancer les échanges économiques
Publié le 16/12/2013 à 13:07
Jean-Marc Ayrault lors de sa visite à Alger.
Le premier ministre a entamé ce lundi à Alger une visite de deux jours. Il est accompagné de neuf ministres pour relancer les échanges entre les deux pays, mis à mal par la concurrence chinoise.
C'est une visite très économique que Jean-Marc Ayrault entame ce lundi en Algérie. Un an après François Hollande, le premier ministre se rend ce lundi à Alger puis demain à Oran. Il est accompagné de neuf ministres, dont Manuel Valls (Intérieur), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Vincent Peillon (Education). À leur côté, une délégation de 80 chefs d'entreprises dont Martin Bouygues, Pierre Mongin (RATP), ou encore les dirigeants d'Alstom et de Renault. Objectif affiché: redonner un second souffle aux relations commerciales entre les deux pays.
La visite se traduira par la première réunion du «Comité intergouvernemental de haut niveau», chargé du suivi des échanges entre les deux pays. Cette instance sera présidée par Jean-Marc Ayrault et son homologue algérien, Abdelmalek Sellal. «Cela peut paraître un peu formel, mais c'est très utile, ça donne une impulsion à des dossiers qui trainent parfois depuis des mois», explique-t-on dans l'entourage du premier ministre.
Jean-Marc Ayrault clôturera également ce lundi un Forum économique à Alger qui réunira 400 chefs d'entreprises des deux pays. «Ce sera l'occasion pour nous de rappeler notre ambition commune pour le volet économique de notre relation», a précisé le premier ministre dans un entretien au journal algérien El Watan . Jean-Marc Ayrault va également visiter plusieurs sites comme la cimenterie de Lafarge à Oggaz ou l'usine Renault de Oued-Tlelat, censée illustrer la philosophie du «co-développement industriel» entre Paris et Alger. Il prendra également le tramway d'Oran, construits par la RATP et Alstom.
La France détrônée par la Chine
Jean-Marc Ayrault et ses ministres vont tenter de freiner l'effritement constant des relations commerciales entre les deux pays. Au premier semestre, l'excédent commercial de la France avec l'Algérie a été divisé par deux à 670 millions d'euros, contre 1,3 milliard un an plus tôt. Seules les exportations de céréales (+108%) ont permis à la France de tenir le cap alors que celles de véhicules (15%), de produits pharmaceutiques (-0,9%) et de produits de raffinage du pétrole (-66%) marquaient le pas. Conséquence: sur les neuf premiers mois de l'année, la France a perdu sa place historique de premier fournisseur de l'Algérie. Selon les douanes algériennes, Pékin a réalisé sur la période 4,95 milliards de dollars d'exportations vers l'Algérie, soit 11,98% des importations globales du pays, contre 4,7 milliards de dollars (11,37%) pour la France. En 2012, les deux pays étaient déjà au coude-à-coude: la France enregistrait alors 6 milliards de dollars d'exportations en Algérie contre 5,88 milliards pour la Chine.
Les importations algériennes de l'Hexagone, constituée à 98% d'hydrocarbures, ont grimpé de 50% sur les six premiers mois de l'année. Cela n'a pas empêché la France de tomber à la quatrième place des clients de l'Algérie derrière l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne.
Des investisseurs français encore très présents
La France reste toutefois l'un des plus importants investisseurs dans le pays. L'an dernier, le stock d'IDE (Investissements directs étrangers) français était estimé à 1,94 milliard d'euros, en hausse de 4,5% par rapport à 2011. Il était principalement composé d'investissements dans les activités financières, les hydrocarbures, les industries pharmaceutiques, alimentaires et automobiles. «Les 450 entreprises et entrepreneurs français implantés en Algérie emploient près de 40.000 salariés (générant plus de 100 000 emplois indirects) et réinvestissent une bonne partie de leurs bénéfices. Elles déploient également d'importants efforts en matière de formation et de transferts de technologie», souligne le Trésor français.
Pour approfondir ces relations économiques, la France entend faciliter la mobilité des Algériens. «En 2013, la France devrait délivrer quelques 250.000 visas en Algérie, soit une augmentation de près de 20% par rapport à 2012. Le taux d'acceptation a lui aussi augmenté, pour atteindre 75%», rappelle Jean-Marc Ayrault. «Il convient de poursuivre dans cette bonne direction et de résoudre toute difficulté qui pourrait entraver le renforcement de nos relations économiques», conclut le premier ministre.