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Meeting contre le racisme : Valls rend hommage à Taubira
Mis à jour le 28/11/2013 à 07:59 - Publié le 27/11/2013 à 23:32
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, était l'invitée d'honneur du meeting à la Mutualité, à Paris.
Après les attaques racistes contre Taubira, les socialistes se sont réunis en meeting à la Mutualité, à Paris, pour défendre «les valeurs de la République» sans échapper aux travers des discours incantatoires. Manuel Valls n'était pas en reste. «Nous formons un beau couple» a-t-il lancé à ceux qui aiment les opposer.
Les réflexes ont la vie dure. Pour être restés longtemps dans l'opposition, les socialistes en savent quelque chose, eux qui ne sont jamais aussi à l'aise que sur une estrade à dénoncer les ravages du pouvoir en place. Le problème, c'est que le pouvoir en place, c'est eux. Et qu'en dépit de leurs nombreux reproches à l'encontre de François Hollande, ils ne vont tout de même pas organiser un meeting contre la politique du chef de l'État. Alors, à défaut, ils se sont trouvé un nouvel adversaire à vilipender, Marine Le Pen et le FN, un combat, la lutte contre le racisme et les extrémismes, et une cause à défendre, la République et ses valeurs. Et ils se sont réunis en meeting à la salle de la Mutualité à Paris pour en parler.
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«Nous assistons à une véritable offensive réactionnaire et antirépublicaine»
Harlem Désir ______________________________________________________________________
Récemment cible de nombreuses attaques racistes à son encontre, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, était l'invitée d'honneur de cette rencontre. Très applaudie à son arrivée, elle s'est installée au premier rang pour écouter le discours d'accueil d'Harlem Désir, qui avait retrouvé pour l'occasion la fougue de ses années à la tête de SOS Racisme dans les années 1980. «Nous avons vu et entendu trop de choses inacceptables ces dernières semaines! Je n'ai pas connu un tel déferlement de la parole haineuse et raciste depuis trente ans», a assuré le premier secrétaire du PS avant de s'en prendre au FN, mais aussi à «une partie de la droite». «Nous assistons à une véritable offensive réactionnaire et antirépublicaine de la part d'un bloc droitier, d'un Tea Party à la française, dont un des terreaux a été la Manif pour tous», a dénoncé Harlem Désir. Sans citer nommément de responsables de l'UMP, il en avait tout de même quelques-uns dans le viseur, notamment François Fillon et Jean-François Copé.
Selon le patron du PS, si «les dirigeants de l'extrême droite xénophobe et raciste ne se sont jamais sentis aussi forts», c'est à cause «de la faiblesse de ceux qui ne savent plus leur opposer la fermeté républicaine, de ceux qui vacillent entre le ni-ni et le cas par cas». Puis, oubliant apparemment que la gauche est au pouvoir depuis 2012, Harlem Désir a lancé un appel aux militants pour porter une nouvelle offensive républicaine. (...) Il faut assumer nos valeurs, que la gauche assume d'être de gauche, il nous faut renouer avec le rêve français qui était au cœur de la campagne présidentielle de François Hollande.»
Et c'est Christiane Taubira qui s'est ensuite chargée à la tribune du discours sur les valeurs républicaines. Ou plutôt du cours magistral, délivré sur un ton lyrique, et qu'elle a entamé en s'adressant aux racistes, xénophobes, etc. «Nous allons leur expliquer que, malgré nos apparences, malgré nos croyances, malgré nos lieux de vie, malgré nos régimes alimentaires ou matrimoniaux... nous continuerons à vivre ensemble», a-t-elle commencé avant de changer de sujet: «C'était les deux minutes que je réservais ce soir aux racistes, à ceux qui sont déjà vaincus.» Ovationnée à la fin de son intervention, Christiane Taubira a ensuite pu écouter un message vidéo de soutien de Robert Badinter, un petit discours de Thibault Poirot, le jeune professeur qui s'était opposé aux manifestants qui sifflaient François Hollande le 11 novembre dernier, à un petit exposé délivré par la journaliste et essayiste Caroline Fourest et, enfin, à la visite de Manuel Valls, tout juste rentré d'Espagne, et arrivé vers 22 heures en compagnie de Vincent Peillon sur la musique de Bella Ciao.
L'hommage de Valls à Taubira: «Nous formons un beau couple»
Point commun de quasiment toutes les interventions, le constat du lien entre la crise économique et la montée des extrémismes. En revanche, pas un mot sur les réformes à entreprendre pour redresser la situation. François Hollande le rappelle souvent, pour lutter contre la montée du FN, ce sont surtout les résultats qui compteront. Pour l'instant, il n'en a pas encore.
Comme pour le constater, Manuel Valls a mis en garde lors de son intervention: «Nous devons nous prémunir contre les risques de l'incantation.»
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a surtout rendu un hommage appuyé à la garde des Sceaux, Christiane Taubira. «Moi, parmi vous, je suis celui qui connais le mieux (...) Christiane Taubira. Progressivement, malgré les analyses, les avis (...), nous formons, je le dis, un beau couple» dédié à «l'Etat de droit», a lancé le ministre de l'Intérieur.» «On veut nous opposer à chaque fois, c'est tellement facile...», a ajouté Manuel Valls devant quelques centaines de militants socialistes.
«Pour se battre pour la République, pour se battre pour nos valeurs et pour combattre ceux qui combattent la République, il faut une République forte et un état de droit. Et cet Etat de droit, nous l'incarnons tous les deux», a poursuivi le ministre de l'Intérieur.