WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique
Levallois : le train de vie des Balkany intrigue la police
Mis à jour le 08/10/2013 à 11:41 - Publié le 08/10/2013 à 11:15
Isabelle et Patrick Balkany à l'Élysée, lors de la passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le 16 mai 2007
Le maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany, aurait ouvert un compte en Suisse dans les années 90, selon lepoint.fr. Il est aussi soupçonné d'avoir utilisé des policiers municipaux pour son compte.
Le train de vie des époux Balkany est scruté à la loupe par la police. Propriété de quatre hectares à Giverny, vacances dans un somptueux riad à Marrackech, escapades dans une villa de l'île de Saint-Martin aux Antilles… Comment ce couple, qui déclarait il y a huit ans ne pas payer l'ISF, finance-t-il toutes ses dépenses? Selon lepoint.fr, qui a consulté un rapport de police remontant à juin 2001, le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, aurait placé dans les années 90 des avoirs à l'étranger, en Suisse notamment.
Le rapport de police fait tout d'abord état d'un prêt de trois millions de deutsche marks accordé en 1988 à l'élu par la banque de Suez à Amsterdam. Pour pouvoir en bénéficier, Patrick Balkany avait obtenu, selon le document, la caution d'une société suisse, Atlas Finanz Service. Une entité qui intrigue la police car elle soldera en 1996 un autre prêt du maire de Levallois, accordé cette fois par la filiale à Zurich (Suisse) de la banque néerlandaise ABN AMRO, où Patrick Balkany possède un compte bancaire depuis le 26 juillet 1994, selon lepoint.fr. En 1996, les sommes déposées dans cet établissement représentent 1,6 million de francs suisses, soit l'équivalent d'un peu de plus de 6,5 millions de francs français. Où se trouve cet argent aujourd'hui? A-t-il été déclaré au fisc français? Ce compte suisse a-t-il été fermé? Autant de questions auxquelles le compte-rendu d'enquête de 2001 ne répond pas.
Les policiers s'intéressent en revanche au gérant d'Atlas Finanz Service, un Suisse dénommé Hans Peter Jorin, qu'ils soupçonnent d'être un prête-nom, celui-ci apparaissant dans plusieurs affaires de Patrick Balkany. Hans Peter Jorin avait par exemple procuration sur une structure ayant racheté pour plus de 16 millions de francs (environ 2.400.000 euros) une partie des actions de l'entreprise familiale de prêt-à-porter fondée par le père de Balkany. On le retrouve également, ainsi que la société Atlas Finanz Service, derrière la villa Serena, que fréquentait le couple lors de ses séjours à Saint-Martin.
Enquête préliminaire
Des accusations auxquelles Patrick Balkany a répondu indirectement mardi via un communiqué publié sur Twitter. «J'ai vendu à un investisseur suisse, en toute légalité, mes actions de l'entreprise familiale de prêt-à-porter à la fin des années 1980. Le produit de la vente de ces actions a été intégralement transféré à l'époque au CCF de Levallois», se justifie ce proche de Nicolas Sarkozy. Quant à sa maison de Giverny, il assure l'avoir «acquise en 1982 avant de détenir tout mandat électif».
- Citation :
Patrick Balkany @Patrick_Balkan
Communiqué à la suite de l'article du Point.fr
9:29 AM - 8 Oct 2013
67 Retweets 14 favorites
La mairie de Levallois-Perret a par ailleurs été récemment perquisitionnée dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre sur le fonctionnement de la police municipale. Patrick Balkany est soupçonné d'avoir utilisé l'un des policiers municipaux de la ville comme chauffeur, lors de récentes vacances à Saint-Martin. La police cherche à savoir si cet agent a été payé directement par le couple ou par la municipalité. Les enquêteurs auraient en outre découvert que l'élu avait payé ses billets d'avion en liquide.
Dans son communiqué, Patrick Balkany réplique qu'un policier municipal est, «en toute légalité et conformité administrative, détaché au cabinet du maire pour assurer les fonctions de chauffeur de sécurité». «Lors de ses vacances, je l'ai invité une fois, bien entendu sur mes deniers personnels, dans une maison louée à Saint-Martin», assure-t-il.
L'élu UMP a déjà été condamné à 15 mois de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité pour une affaire comparable, l'utilisation d'employés municipaux entre 1985 et 1995 dans ses résidences principale et secondaire. Ce proche de Nicolas Sarkozy n'en avait pas moins été réélu en 2001.