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Hollande s'enfonce dans l'impopularité
Publié le 22/09/2013 à 18:55«François Hollande tourne à vide. Il ne persuade plus personne», estime Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion de l'Ifop.
Selon un sondage Ifop pour le JDD, le chef de l'État chute à 23% d'opinions favorables. Le ras-le-bol fiscal et le conflit syrien alimentent le mécontentement des Français.
Alerte rouge à l'Élysée. À six mois des municipales, François Hollande s'enfonce dans l'impopularité. Selon un sondage Ifop pour le
JDD , la cote de popularité du président a chuté de cinq points, pour arriver à 23 %, le plus bas niveau jamais atteint par le chef de l'État dans ce baromètre depuis son arrivée à l'Élysée. Hollande détenait déjà un triste record: celui d'avoir chuté très fort, très tôt dans le quinquennat. Il s'approche désormais d'un autre record, atteint fin 1991 par François Mitterrand (qui ne recueillait alors que 22 % de satisfaits), un an et demi avant la défaite historique de la gauche aux législatives de 1993.
Le mécontentement des Français est d'abord alimenté par le «ras-le-bol fiscal», dans un contexte économique et social dégradé et anxiogène pour les Français. «L'idée de la pause fiscale, mal ficelée, n'a pas été achetée par les Français qui voient l'explosion tous azimuts des impôts et des taxes, analyse le directeur du pôle opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet. S'ajoute à cela une grande perplexité, voire un mécontentement, devant le discours tenu par le gouvernement. Il y a le sentiment que l'exécutif ne maîtrise pas la situation et ne cesse de se contredire. Quant aux interventions télévisées du président, elles ratent complètement leur cible. François Hollande tourne à vide. Il ne persuade plus personne.»
Hollande ne convainc pas sur la Syrie
Un autre dossier alimente le mécontentement de l'opinion, toutes familles politiques confondues: la Syrie. Selon l'Ifop, les Français n'ont pas compris pourquoi Hollande tenait tant à intervenir militairement contre le régime de Bachar el-Assad. Ils ont eu le sentiment que la France était «à la remorque des États-Unis». Et qu'une intervention militaire n'aurait fait qu'envenimer les choses dans une «région poudrière». «Ce cocktail d'éléments explique que François Hollande ait atteint un niveau d'impopularité quasiment sans précédent sous la Ve République», résume Fourquet.
Un autre sondage, réalisé par le même institut, pour
Sud-Ouest dimanche, n'est pas de nature à rassurer l'Élysée. Une écrasante majorité de Français (84 %) estiment que la délinquance a augmenté au cours des derniers mois. En 2007, seuls 43 % partageaient ce constat.
- Citation :
- «Quand la situation se redressera, les sondages aussi»
Un conseiller de François Hollande
Alors que se profile un long tunnel électoral (municipales, européennes, régionales, etc.), deux sujets traditionnellement défavorables à la gauche - fiscalité et insécurité - sont au cœur des préoccupations des Français. Les responsables de la majorité, réunis la semaine dernière à Matignon, ont relevé ce point avec inquiétude. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a insisté sur la nécessité de remettre la question de l'emploi et de l'inversion de la courbe du chômage, attendue par le gouvernement pour la fin de l'année, sous le feu des projecteurs.
À l'Élysée, on tente de relativiser ces mauvais chiffres. «Le président doit affronter la situation la plus difficile depuis bien longtemps, il ne s'attend pas à ce qu'on lui jette des brassées de roses, note un conseiller. Quand la situation se redressera, les sondages aussi.» Le président devrait se rendre jeudi sur le site - fermé - des hauts-fourneaux de Florange (Moselle). La confirmation de cette visite symbolique doit être actée lundi matin.