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Syrie : Obama souhaite une intervention militaire après un vote du Congrès
Le 31.08.2013 à 07h37 • Mis à jour le 31.08.2013 à 22h46 Barack Obama à la Maison blanche, le 31 août.
Barack Obama a déclaré, samedi 31 août, qu'il avait pris la décision de principe de frappes contre le régime syrien mais avait demandé au Congrès de donner son feu vert à une telle opération, éloignant la perspective d'une intervention américaine à court terme.
"J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien", a affirmé le président américain dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche.
"Nous sommes prêts à frapper quand nous le choisirons", a précisé Barack Obama, évoquant une intervention sans troupes au sol,
"limitée dans le temps et dans son ampleur". Le Congrès étant en vacances, les débats s'ouvriront avec la session parlementaire, la semaine du 9 septembre.
M. Obama, qui précise s'être entretenu avec les chefs de file démocrates et républicains des deux chambres, doit composer avec une opinion publique divisée sur une intervention en Syrie. Il a estimé samedi pouvoir lancer une attaque même si le vote du Congrès s'avérait négatif, sans préciser s'il prendrait une telle décision. Jeudi, le premier ministre britannique, David Cameron, s'était incliné après un refus du Parlement britannique, renonçant à suivre les Etats-Unis (lien vers l'édition abonnés).
LES ANALYSES DES ECHANTILLONS DE L'ONU EN COURSAprès le départ de Syrie, samedi, des experts de l'Organisation des Nations unies
, une
"fenêtre d'opportunité" pour d'éventuelles frappes s'était ouverte, selon les experts. Suivant M. Obama, François Hollande a déclaré vouloir adresser un
"message fort" au régime du président Assad, que les deux présidents tiennent pour
"responsable" de l'attaque du 21 août dans la banlieue de Damas.
Cette attaque a fait 1 429 morts, dont 426 enfants, selon un rapport du renseignement américain rendu public vendredi. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation non gouvernementale installée à Londres, a publié un nouveau bilan provisoire faisant état de plus de cinq cents morts.
L'analyse des échantillons collectés sur place par les experts de l'ONU pourrait prendre jusqu'à deux semaines, a annoncé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, cité par des diplomates.
Les analyses des échantillons recueillis par les experts de l'ONU pourraient prendre jusqu'à deux semaines.
MENACES DE L'IRANLe chef des Gardiens de la révolution iraniens, le commandant Mohammad Ali Jafari, a qualifié samedi d'
"illusion" l'idée qu'une intervention militaire occidentale pourrait être circonscrite aux frontières de la Syrie, annonçant
"des réactions au-delà de ce pays". Le président russe, Vladimir Poutine, a quant à lui assuré que les accusations d'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien étaient
"une absurdité totale". Il demande aux Etats-Unis de fournir des preuves de leur emploi. M. Poutine propose que le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg, les 4 et 5 septembre, auquel M. Obama doit participer, soit l'occasion de discuter de la crise syrienne
RÉFUGIÉS AU LIBAN
Les ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe se réuniront dimanche au Caire pour parler de la Syrie. Le vice-secrétaire général de l'organisation panarabe, Ahmed Ben Helli, a précisé que cette réunion prévue mardi avait été avancée à dimanche en raison des développements du dossier syrien.
A la suite des experts de l'ONU, un flot ininterrompu de familles syriennes a traversé le poste-frontière libanais de Masnaa, fuyant la violence et les menaces de raid américaines. L'exode n'est pas massif – seuls ceux qui ont un moyen de transport et de l'argent prennent la route –, mais c'est un afflux régulier de voitures surchargées, passagers hagards et coffres ouverts débordant de sacs et de valises.
Plusieurs pays ont conseillé à leurs ressortissants d'éviter de se rendre au Liban en raison de sa proximité géographique avec la Syrie. Selon une source au sein des services de sécurité, environ quatorze mille personnes, principalement des Européens, ont quitté ce pays au cours de la seule journée de jeudi.