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Inde : colère après la mort de 22 enfants, victimes d'intoxication alimentaire
Le 17.07.2013 à 16h22 • Mis à jour le 17.07.2013 à 18h38
Quatre véhicules de police incendiés, un poste de police et des cars scolaires saccagés, des centaines d'habitants dans la rue... La mort de vingt-deux enfants, qui avaient mangé gratuitement à la cantine de leur école primaire dans le Bihar, Etat de l'est de l'Inde, a déclenché la colère de ses habitants mercredi 17 juillet. Une trentaine d'écoliers sont toujours hospitalisés.Alors que ces décès seraient dûs à une intoxication alimentaire, les soupçons se portent sur les pesticides utilisés dans les cultures de riz et de blé. Les premiers éléments de l'enquête ont en effet révélé la présence probable de phosphate contenu dans un insecticide, selon le gouvernement local.
"Laver les légumes avant de les cuire n'aurait fait aucune différence", a précisé un haut responsable du ministère de la santé dans le
Guardian.
Furieux après ce drame, des manifestants ont demandé
"des mesures fermes contre les fonctionnaires", responsables selon eux de la mort des enfants. Les autorités du Bihar se sont engagées à verser 200 000 roupies (2 500 euros) aux familles des victimes.
Des dizaines d'enfants sont tombés malades et vingt-deux sont morts à la suite d'une intoxication alimentaire probablement due à une contamination par des pesticides.
Le même jour, dans le district voisin du Madhubani, dans le même Etat, ce sont cinquante enfants qui sont tombés malades après leur repas du midi dans une école, rapporte
The Times of India. Ils seraient toutefois hors de danger, selon le centre de santé dans lequel sept d'entre eux sont toujours hospitalisés.
"HONTE NATIONALE"Selon le quotidien indien,
"le Bihar connaît une corruption généralisée dans le système des repas de cantine, et les recommandations du gouvernement sur la qualité de la nourriture sont ignorées. Par le passé, des lézards, des grenouilles et des insectes morts, ainsi qu'un rat, ont été retrouvés dans des repas de cantines scolaires, provoquant la colère des étudiants et des parents". Dans le Bihar, Etat le plus peuplé et parmi les plus pauvres d'Inde, l'inflation a rendu les repas gratuits indispensables pour les familles les plus démunies, et ce malgré des conditions sanitaires souvent déplorables. Si la cantine gratuite permettrait d'augmenter l'assiduité des écoliers indiens, les intoxications alimentaires sont fréquentes. L'an dernier, plus de 130 élèves avaient dû être hospitalisés à Pune, dans l'ouest du pays, après une contamination de leur repas par la bactérie E. coli.
VASTE PROGRAMME ALIMENTAIRESelon la Banque mondiale, 43 % des enfants indiens souffrent d'insuffisance pondérale, le plus haut niveau dans le monde. Un niveau de malnutrition infantile que le premier ministre indien, Manmohan Singh, a qualifié de
"honte nationale", précise le
Guardian. Les prix alimentaires flambent depuis six ans en Inde, aggravant le quotidien de 455 millions d'Indiens vivant sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Le gouvernement indien a approuvé début juillet un programme d'aide alimentaire pour les plus défavorisés, une mesure longtemps reportée. Ce programme devrait être le plus vaste au monde, avec une aide alimentaire destinée à près de 70 % de la population, soit plus de 800 millions d'habitants. Il garantit un approvisionnement mensuel compris entre 3 et 7 kg de céréales par personne, en fonction des niveaux de revenus de chacun.