Les partis de l’Alliance Algérie Verte (AAV) en route pour la présidentielle 2014 derrière Mokri
Par Khidr Omar | 16/06/2013 | 19:53
Au lendemain du rassemblement de l’Internationale islamiste par le MSP à Sidi Fredj, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Cheikh Nahnah, le parti islamiste bon chic bon genre a organisé hier un point de presse. Rached El Ghanouchi, le patron du parti tunisien Nahda, toujours flanqué de Si Ali Boughazi, conseiller du président Bouteflika est l’invité vedette de la conférence de presse.Abderazak Mokri, le tout nouveau patron du MSP, a fait encore un autre pas sur la voie du chemin qu’il entend prendre pour devenir le fédérateur du courant islamiste algérien, plus que jamais orphelin d’un leader charismatique. En tous cas, lors de son intervention, il a clairement indiqué qu’il sera tout à ce chantier de la mutualisation des partis islamistes, expliquant qu’il s’agit là d’une orientation phare du dernier congrès du parti.
Bénédiction de GhanouchiUn rassemblement des islamistes en vue de la présidentielle 2014 ? En tous cas le chef islamiste tunisien a donné sa bénédiction à Abderazak Mokri pour être le candidat des islamistes, jugeant qu’il en a « toutes les qualités ». Cela étant, le patron du MSP considère qu’il « est encore prématuré de parler de la présidentielle 2014, qui n’est pas encore inscrite sur l’agenda organique du parti. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) “ne s’est pas encore prononcé sur l’élection présidentielle de 2014 du fait de l’ambiguïté qui caractérise la scène politique”, a expliqué son chef.
En revanche, il confirmera que sa formation menait actuellement des consultations avec des partis politiques influents en vue d’adopter une position à l’égard de la Présidentielle de 2014 soulignant que “Les consultations que le chef du MSP est entrain d’entreprendre ne se limiteront pas uniquement aux partis islamistes, a-t-il précisé en expliquant qu’il ne voyait pas d’inconvénients à discuter avec les partis de la mouvance démocratique et les partis nationalistes qui ont un poids sur la scène politique. “Nous ne voulons pas nous conditionner par rapport à des délais préalablement définis pour ne pas subir de pression et pour que ces consultations ne soient pas vaines”, a-t-il renchéri en insistant sur la «transparence et la liberté”» à la prochaine élection présidentielle.
Une transparence qui signifie, selon lui l’impartialité de l’Administration et des institutions de l’État concernant l’action politique. “L’Algérie n’a pas besoin de tuteur. Il est inacceptable que quiconque décide à la place du peuple algérien” assène Mokri qui fait allusion aux services de sécurité algériens.
Évoquant la teneur de ses entretiens avec El Ghanouchi, il s’est contenté de répondre qu’ils ont porté sur la situation dans la région du Maghreb et les voies et moyens de consolidation des liens de coopération et de fraternité unissant les peuples de la région en plus des questions d’intérêt commun. La visite de Ghannouchi, poursuit M. Mokri, “se veut le couronnement de relations amicales datant de dizaines d’années” ajoutant que “nous avons adressé une invitation à M. Ghannouchi comme à tant d’autres érudits et hommes politiques pour le colloque sur le défunt Nahnah”.
De son côté, M. Ghannouchi qui a assisté à une partie de la conférence de presse avait brièvement évoqué “la concession faite par son mouvement à travers la suppression du terme “Charia’a” de la Constitution tunisienne pour préserver les intérêts de la société tunisienne” affirmant que son mouvement accordait plus d’intérêt à la cohésion et à l’unité de la société tunisienne.
Par ailleurs les trois formations islamistes qui composent l’Alliance Algérie Verte (AAV) ont profité de cette conférence de presse pour rendre public un communiqué commun dans lequel elles demandent à faire de la prochaine présidentielle de 2014 “une opportunité réelle” pour le peuple algérien de “réaliser le changement pacifique et serein escompté et éviter au pays troubles et chaos”.
Le communiqué signé par les dirigeants des trois partis El Islah, Nahda , MSP insistent sur la nécessité à assurer “toutes les conditions et garanties” pour que la prochaine élection présidentielle soit “transparente, intègre et crédible et à même de permettre à l’Algérie de franchir un pas important vers le progrès et la stabilité et l’édification de l’État de droit”.