Jamel Administrateur
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| Sujet: Election présidentielle de 2014 : Les islamistes en embuscade Mar 23 Juil - 12:35 | |
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ELECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2014 : Les islamistes en embuscade
Par Mohamed TOUATI - Mardi 23 Juillet 2013 -
Tout le monde lorgne le Palais d'El Mouradia La mouvance islamiste voit, par un concours de circonstances inattendu (Abdelaziz Bouteflika doit en principe renoncer à un 4e mandat), son rêve de conquête du pouvoir se profiler à nouveau.
Pas grand monde sur la ligne de départ pour le moment. Cela ne veut pas dire pour autant que les états- majors des formations politiques n'y songent pas. La course au Palais d'El Mouradia qui tarde à être lancée risque de se jouer au sprint et comme dans toutes les compétitions de vitesse: gare aux faux départs. Pour ne pas déroger à la règle tout se joue en coulisses dans le secret des dieux. Un type de communication estampillé «made in Algeria». Pendant ce temps-là, les grosses cylindrées (Front de libération nationale et Rassemblement national démocratique qui sont les deux premières forces politiques du pays) tardent à réparer la casse. Les mouvements de redressement qu'elles ont connus les ont réduits à l'état d'attelage donnant l'impression d'être tirés par de vieux canassons à la peine. En souffrance. Pilotés par deux secrétaires généraux qui ont eu tour à tour à occuper les postes de chef de gouvernement puis celui de Premier ministre après le lifting subi par la Constitution, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia qui étaient deux prétendants sérieux à la magistrature suprême ont dû probablement, la mort dans l'âme, quitter leurs responsabilités au sein de leurs partis après les avoir pourtant menés au succès (lors des élections législatives du mois de mai 2012). Depuis, le FLN et le RND se retrouvent enlisés dans la crise jusqu'au cou. Une conjoncture qui pourrait profiter à une mouvance islamiste emmenée, notamment par le Mouvement de la société pour la paix, qui peut lui servir de locomotive. En quête de rachat, voire de revanche après avoir subi de sévères échecs électoraux, ce parti a fait peau neuve et affiche désormais des ambitions constamment contrariées. Suite notamment à la candidature du président de la République à un 4e mandat qui s'annonce de plus en plus improbable. Il faut rappeler que la mouvance islamiste qui avait cru son heure arrivée s'était fédérée autour de l'Alliance pour une Algérie verte (AAV) qui a regroupé le Mouvement de la société pour la paix, El Islah et Ennahda après que le MSP ait décidé de claquer la porte de la coalition gouvernementale (FLN, RND, MSP) pour assurer et assumer sans doute un rôle de leadership. Prendre la destinée du pays dans la foulée des révolutions arabes qui ont permis aux islamistes d'accéder au pouvoir en Tunisie et au Maroc. 2012 devait donc marquer le rendez-vous des islamistes avec l'Histoire. L'ex-patron du MSP l'avait clamé haut et fort près de trois années auparavant. «Vous savez, cette année-là (2012, Ndlr) coïncidera avec le 50e anniversaire de l'Indépendance du pays. Nous avons toujours prédit qu'il nous faut au moins un demi-siècle afin que la génération qui a libéré le pays transmette le flambeau à la génération de l'Indépendance. Nous avons coché cette date parce qu'elle coïncide avec le 50e anniversaire de l'Indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures», avait déclaré, le 29 août 2009, Bouguerra Soltani, lors d'une interview qu'il avait accordée au quotidien arabophone Asharq el Awsat. Mal lui en a pris. L'échec a été cuisant. Promise au purgatoire jusqu'en 2017, la mouvance islamiste voit par un concours de circonstances (Abdelaziz Bouteflika doit en principe renoncer à un 4e mandat) son rêve de conquête du pouvoir se profiler à nouveau à l'occasion de l'élection présidentielle de 2014. Le Mouvement de la société pour la paix qui compte jouer le rôle de locomotive dans la course à la magistrature suprême a refait peau neuve en portant à sa tête Abderrezak Mokri, un tribun hors pair tenant d'une stratégie plus radicale beaucoup plus conforme avec les aspirations de ses partisans. Il aura à rassembler un parti que des figures importantes ont quitté (Amar Ghoul, Abdelmadjid Menasra...). A redorer le blason du MSP qui renvoyait l'image d'un parti chevillé à un gouvernement qui a fait de lui un faire-valoir. Ses concertations avec des formations politiques de tous horizons sont des indicateurs qui confirment que la présidentielle de 2014 est aussi dans sa ligne de mire. N'a-t-il pas déclaré que l'heure est à la «remobilisation» des militants islamistes? Le MSP qui sert d'aiguillon à ce projet compte une longueur d'avance sur ses rivaux. Il est déjà entré dans une campagne qui n'en dit pas le nom... | |
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