Algérie : L’ex-ministre Ali Benouari veut se présenter à la présidentielle de 2014
Par Abbès Zineb | 19/07/2013 | 15:10
L’ex-ministre algérien des finances Ali Benouari, qui vit à Genève depuis 27 ans, veut “se présenter à la présidentielle” algérienne de 2014, a-t-il déclaré dans une interview publiée vendredi par le journal La Tribune de Genève.
“Oui, j’envisage de me porter candidat, je n’avais pas prévu de l’annoncer depuis la Suisse”, qui est son “pays d’adoption et une démocratie”, a-t-il déclaré au journal. L’ex-ministre “pense pouvoir insuffler de la modernité au débat”, a-t-il ajouté.
M. Benouari s’attend à des “élections libres”, et selon lui, “la question est de savoir comment éviter que les islamistes, qui pourraient l’emporter à nouveau, n’exercent le pouvoir à leur seul profit”.
Pour lui, le scrutin ne va pas être arrangé d’avance par l’armée en expliquant que” l’Algérie ne peut pas, vingt-deux ans après son premier printemps, se satisfaire d’un tel scénario”.
Benouair avertit que “l’annulation d’élections débouche toujours sur la guerre civile. Nous en avons fait l’amère expérience; 200 000 Algériens ont trouvé la mort après l’interruption du processus électoral de 1991. J’en parle en connaissance de cause. J’étais dans ce gouvernement-là” en évoquant l’éventualité” d’une victoire islamiste en 2014 .
A la question est ce les des rumeurs sur la santé de Bouteflika qui l’ont poussé à se présenter aux prochaines présidentielles algériennes, il a confié que “non. Peu importe que Bouteflika parte de sa belle mort ou en vertu de l’article 88 de la Constitution. Tout le monde dit qu’il ne sera plus là en avril et c’est tant mieux. Son pouvoir était illégitime. Avec sa fin proche, les gens se mettent à nouveau à rêver de démocratie, mais ce qui pourrait sortir des urnes ravive aussi les pires craintes”.
Ali Benouari, 62 ans, est un économiste qui a été ministre du Trésor dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali du 5 juin 1991 au 18 octobre 1991. Il a obtenu la nationalité suisse en 2000, et s’est présenté trois fois à des élections depuis lors.
Son expérience politique en Suisse se résume à une candidature au grand-Conseil en 2001 et deux autres, sous les couleurs du parti radical, au Conseil national en 2007 puis au grand conseil en 2009. Son seul mandat politique : membre du Conseil d’administration de l’Aéroport de Genève de 2002 à 2006.
Très impliqué dans la vie associative suisse, il a fondé, en particulier: l’association suisse des musulmans pour la laïcité (ASML), le 20 septembre 2006, pour mieux faire connaitre la communauté musulmane installée en Suisse et souligner son attachement aux idéaux et aux valeurs démocratiques de ce pays.