WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Société EXCLUSIF : le parquet requiert un non-lieu total pour DSK dans l'affaire du Carlton
Mis à jour le 11/06/2013 à 12:53 - Publié le 11/06/2013 à 10:05 Dominique Strauss-Kahn.
Les magistrats instructeurs disposent d'un délai d'un mois pour rendre leur décision.Le parquet de Lille a transmis mardi son réquisitoire aux juges d'instruction de l'affaire du Carlton, a-t-il indiqué au
Figaro. Il requiert un non-lieu total pour Dominique Strauss-Kahn et estime donc que le dossier ne justifie pas son renvoi devant le tribunal correctionnel.
Le réquisitoire de quelque 90 pages, signé par le procureur de Lille, offre une lecture du dossier radicalement différente de celle des juges qui ont mis en examen l'ex-patron du FMI pour «proxénétisme aggravé en bande organisée» en mars 2012. Il a été rédigé après «une analyse approfondie et minutieuse» d'un dossier qui comprend «33 tomes et 6800 cotes», précise le communiqué.
Le parquet estime qu'«il n'existe pas de charges suffisantes» pour étayer une responsabilité pénale de DSK dans cette affaire où treize autres personnes sont mises en examen.
Les magistrats instructeurs sont désormais libres de suivre ou non ce réquisitoire. Ils disposent d'un délai d'un mois pour rendre leur décision.
«Dominique Strauss-Kahn était très soulagé lorsqu'on lui a appris la nouvelle ce matin. C'est la victoire du droit, on sort du moralisme», indique mardi au
Figaro Me Frédérique Beaulieu, qui défend l'ancien patron du FMI au côté de Me Henri Leclerc. Quelle que soit l'issue du dossier, la défense de Dominique Strauss-Kahn ne manquera pas d'exploiter cette analyse du parquet qui dédouane son client.
C'est un vrai coup de tonnerre dans cette affaire qui a vu les frasques de DSK avec ses amis du Nord déballées sur la place publique. Selon le parquet, l'ex-ministre n'est pas un acteur clé de ce groupe d'amateurs de soirées libertines faisant régulièrement appel aux «filles» de Dodo la Saumure mais un simple consommateur. «Le parquet souligne que le fait d'être un client de prostituées ne fait pas de Dominique Strauss-Kahn un proxénète. C'est un peu la même distinction qu'entre un consommateur de drogue et un dealer», résume une source judiciaire.
Le parquet requiert la «correctionnalisation» de l'affaireEn décembre dernier, la cour d'appel de Douai avait entièrement validé le travail des juges d'instruction, présentant DSK comme «l'instigateur» présumé du réseau. Selon elle, DSK aurait «initié et largement favorisé en toute connaissance de cause la mise en place d'un système fondé sur la complaisance de son entourage immédiat dans le but de satisfaire ses besoins sexuels».
Si les trois juges ne suivent pas le réquisitoire du parquet, DSK sera renvoyé devant le tribunal correctionnel aux côtés des autres protagonistes, parmi lesquels deux chefs d'entreprise, un avocat, un commissaire de police et quelques autres notables lillois. Au total, 14 personnes sont mises en examen dans cette affaire. Un non-lieu a également été requis pour Jean-Luc Vergin, ancien directeur régional du groupe Eiffage.
Par ailleurs, le parquet requiert la «correctionnalisation» de l'affaire. En d'autres termes, il estime que la circonstance aggravante de «bande organisée» n'est pas constituée et que le dossier doit être jugé, non par une cour d'assises, mais par un tribunal correctionnel.