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Michelin confirme la suppression de 700 postes à Joué-lès-Tours
Publié le 10.06.2013, 10h47 | Mise à jour : 12h00
Quelque 150 salariés de l'équipe du matin à l'usine Michelin de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) ont débrayédans l'attente d'une annonce officielle de la suppression de 700 emplois sur ce site.
Michelin vient d'annoncer aux syndicats la suppression de 700 emplois à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) à partir du 1er semestre 2015, avant la tenue, jeudi, du comité central d'entreprise à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Les 150 salariés de l'équipe du matin de ce site ouvert en 1961, qui a compté jusqu'à 4 000 salariés dans les années 80, ont décidé de débrayer. Selon les Echos, la direction a décidé de mettre fin à la production de pneumatiques poids-lourds. En cause : l'effondrement des ventes en Europe qui sont passées de 26,7 millions de pneumatiques en 2007 à 20,2 millions en 2012. En novembre dernier, Michelin avait déjà signalé que l'activité poids lourds était surcapacitaire de 50% en France. Déjà, les départs à la retraite et les CDD n'étaient plus remplacés.
Le numéro 1 mondial ne conserverait dans cette usine d'Indre-et-Loire que les activités marginales de fabrication de nappes textiles et métalliques des pneus. Ainsi, seulement 200 salariés seraient conservés sur les 926 actuels.
Les élus locaux également mobilisésRéunis ce matin dans l'usine, après avoir sorti un pneu de poids-lourd dans la cour pour montrer leur savoir faire, les salariés ont fait part de leur inquiètude. «Ici, la moyenne d'âge est de 52 ans, la remise en question est difficile. Il n'est pas possible pour des gens qui ont fait construire ou acheté une maison, et dont le conjoint travaille, de partir sur d'autres sites», a expliqué Olivier Coutan, le délégué de Sud. Si Michelin devrait faire en sorte d'éviter les licenciements secs, sur les 700 postes supprimés 200 pourraient être concernés par des mesures de départ à la retraite anticipée. Pour les autres, des solutions de reclassement vers d'autres sites seraient proposées. Notamment à La Roche-sur-Yon (Vendée), où un programme d'investissement de plus de 500 millions d'euros en recherche et développement est envisagé. «Selon nous, environ 300 personnes resteraient sur le carreau. Certains, comme les actionnaires, s'engraissent alors que d'autres ici vont mourir de faim», a lâché Claude Guillon, délégué CGT.
Ce plan de suppression d'emplois mobilise aussi les élus de la région. «Si l'information est confirmée, Michelin devra apporter des solutions solides pour la réindustrialisation», a immédiatement lancé le député PS Philippe Le Breton. «Nous n'accepterons pas de la part d'un groupe bénéficiaire qu'une décision aussi traumatisante socialement soit justifiée par des considérations vagues et générales sur l'état du marché du poids-lourd», reprend de son côté Laurent Baumel, le maire de la commune proche de Ballan-Miré.
En 2012, le groupe Michelin qui conserve encore 40% de sa production mondiale de pneumatiques en Europe a vu son bénéfice augmenter de 25% à 2,4 milliards d'euros grâce à l'émergence de nouveaux marchés en Inde ou en Chine.
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Un secteur en crise en EuropeAprès Goodyear à Amiens, Bridgestone à Bari en Italie, Pirelli à Settimo Torinese en Italie, les géants du pneumatique réduisent fortement leurs capacités de production en Europe. Selon une récente étude de Natixis au mois de mai, le marché européen du pneu poids lourds a chuté de près de 6,5 millions de pneumatiques par an entre 2007 et 2012, pour atteindre 20,2 millions de pneumatiques vendus. Même chose avec l'effondrement du marché automobile en Europe. Les ventes de pneus pour les voitures de tourisme ont chuté de 9% au premier trimestre 2013 après une chute de 10% en 2012. Du coup, de nombreuses usines tournent au ralenti. Selon la direction de Michelin, l'usine de Joué-lès-Tours est seulement à 50% de ses capacités. Cette hémorragie est en train de faire boule de neige sur d'autres bassins d'emplois. Le groupe Michelin vient d'annoncer ce lundi 10 juin qu'il allait arrêter la production de pneus poids lourds en Algérie.
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VIDEO FRANCE-TV. Les premières impressions des salariés de Michelinhttp://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e7343f894a6f677b10006b4/51b5623f94739961c80003ee/e19732f742974de58ba5869223956ac7?wmode=transparent&autoplay=1