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L'Algérie remet en cause la cession de Michelin à Cevital
Mis à jour le 03/11/2013 à 18:20 - Publié le 03/11/2013 à 18:02
L'Etat algérien semble vouloir reprendre la main sur la transaction Michelin/Cevital
Le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi, a affirmé que l'Etat algérien ferait valoir son "droit de préemption" sur la société de fabrication de pneumatiques Michelin-Algérie, acquise récemment par le groupe privé algérien Cevital.
L'exercice par l'Etat du droit de préemption est prévu par la Loi de finances complémentaire de 2009 (LFC) qui prévoit que "l'Etat ainsi que les entreprises publiques économiques disposent d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers".
En juin, le géant français du pneumatique Michelin avait annoncé son intention de céder ses activités en Algérie à une société privée algérienne et de restructurer sa branche poids lourds en France. Michelin avait annoncé qu'il allait céder dans un premier temps 67% de ses activités en Algérie à la société Cevital, groupe privé algérien. A terme, cette participation devait être portée à 100%, avait alors précisé Michelin. Le groupe français arrêtera de fait la production de pneus pour poids lourds dans son usine d'Alger fin 2013.
M. Djoudi, cité par l'agence APS, a souligné que l'Etat avait décidé de faire valoir son "droit de préemption" sur la filiale algérienne de Michelin, fermée par la maison mère en France. "L'enjeu concerne l'immobilier, car nous allons pratiquer le droit de préemption pour récupérer les terrains, en vue d'y effectuer nombre d'investissements", a expliqué le ministre.
Le ministre n'a pas dévoilé l'offre présentée par le gouvernement pour exercer ce droit, affirmant que les concertations avec la partie française sont toujours en cours. "Il est fort possible que des fabricants de pneumatiques s'intéressent au marché algérien. Nous leur accorderons toutes les facilités nécessaires à l'investissement", a précisé M. Djoudi.
Le ministre algérien du Développement industriel et de la promotion de l'investissement, Amara Benyounes, a indiqué pour sa part que l'Etat peut exercer son droit de préemption en raison du coût très bas de la transaction entre le groupe Cevital et le groupe Michelin.
Les deux parties ont fixé le montant de la transaction concernant le terrain de près de 15 hectares qui abritait l'usine Michelin-Algérie à Bachdjarrah (Alger) à 1,7 milliard de dinars (15,7 millions d'euros), selon M. Benyounes.
Le ministre a estimé que ce prix était "bien loin de la réalité du marché".