WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique Assemblée : la majorité absolue du PS fragilisée
Mis à jour le 10/06/2013 à 10:59 - Publié le 10/06/2013 à 10:57
Jean-Marc Ayrault va devoir soigner ses relations avec le groupe des 16 députés radicaux de gauche, présidé par Roger-Gérard Schwartzenberg.
INFOGRAPHIE- Le groupe PS à l'Assemblée ne compte plus que 292 députés, soit trois voix de plus que la majorité absolue.
A l'Assemblée, les socialistes n'ont plus la majorité absolue à eux seuls que de peu. L'opposition vient d'emporter deux sièges lors de législatives partielles des Français de l'étranger. Le PS a perdu toutes les législatives partielles - il y en a eu sept - organisées depuis décembre. En outre, une législative partielle est encore prévue, les 16 et 23 juin, pour élire le député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne après la démission de Jérôme Cahuzac. Une nouvelle défaite lors de cette élection fragiliserait encore le PS.
Désormais, le groupe socialiste au Palais-Bourbon ne compte plus que 292 députés, soit trois voix de plus seulement que la majorité absolue (289 sur 577 sièges). Il dispose en outre du soutien, pas toujours confortable, de ses alliés radicaux et Verts qui siègent au gouvernement.
Certes, la Constitution permet au gouvernement de recourir à l'article 49-3 pour passer en force et faire adopter un texte sans vote. Mais, depuis la révision constitutionnelle de 2008, Matignon ne peut plus utiliser cette procédure musclée qu'une fois par session, sauf lors de l'examen du budget de l'État ou de la Sécurité sociale. Pour le PS, garder la majorité absolue au Palais-Bourbon a donc une grande importance.
«Nous ne sommes pas sûrs» de conserver la majorité absolue jusqu'à la fin du quinquennat, a concédé lundi matin, sur Europe 1, le porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon (Essonne). De surcroît, le groupe socialiste compte trois députés chevènementistes. Or, ces derniers mois, ceux-ci n'ont pas approuvé certains textes importants comme la loi transcrivant l'Accord national interprofessionnel conclu par les partenaires sociaux. Si ces trois chevènementistes persistent à faire cavalier seul, le gouvernement dépendrait du bon vouloir des autres groupes de gauche de l'Assemblée - radicaux de gauche, écologistes et communistes - pour faire adopter ses projets de loi.
Une situation inconfortable pour l'exécutif. Les 15 députés communistes, en effet, parfois rejoints par les 17 députés Europe Écologie/Les Verts, voire par certains représentants de l'aile gauche du PS, n'hésitent pas à voter contre le gouvernement lors de certains scrutins. Le 28 mai, communistes et écologistes ont voté contre le projet de loi sur l'enseignement supérieur, qui n'a été approuvé que par les socialistes et les radicaux de gauche.
Jean-Marc Ayrault va donc soigner ses relations avec le groupe des 16 députés radicaux de gauche, présidé par Roger-Gérard Schwartzenberg (Val-de-Marne). Ceux-ci représentent, en définitive, les seuls alliés à peu près sûrs du PS aujourd'hui. Mais ils ont des motifs de mécontentement. «Nous préconisions le retour à une circonscription unique pour les élections européennes, rappelle le radical de gauche Alain Tourret (Calvados). On nous a laissé entendre que nous allions obtenir gain de cause, puis le PS a choisi le statu quo. Nous estimons avoir été trompés». Pour tout arranger, les sujets de friction ne vont pas manquer dans les mois à venir. «La position de nos amis socialistes sur le cumul des mandats est beaucoup trop dogmatique», avertit Alain Tourret. Dures négociations en perspectives pour Ayrault.