Manifestations en Turquie : un policier mort en pourchassant des manifestants

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Manifestations en Turquie : un policier mort en pourchassant des manifestants

Publié le 06.06.2013, 14h03 | Mise à jour : 14h59


A Adana, dans le sud de la Turquie, un policier a succombé à ses blessures après être tombé d'un pont mercredi en poursuivant des manifestants, une chute d'un pont en construction alors qu'il pourchassait des manifestants.

Un policier turc a succombé mercredi à ses blessures après une chute d'un pont en construction alors qu'il pourchassait des manifestants à Adana, dans le sud de la Turquie. Il s'agit du premier mort dans les rangs de la police depuis le début, le 31 mai, de la contestation contre le chef du gouvernement islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan en Turquie, durant laquelle deux manifestants ont trouvé la mort.

Mercredi encore, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes du pays à l'appel de deux puissantes centrales syndicales de gauche, notamment à Istanbul et Ankara, pour exiger la démission de Erdogan. Dans la capitale turque, la police a à nouveau dispersé des groupes de manifestants à grand renfort de grenades lacrymogènes et de canons à eau.

Erdogan, attendu de pied ferme à l'aéroport...

Des incidents ont également été signalés mercredi à Rize, une localité des bords de la mer Noire (nord-est), entre des contestataires et des partisans du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

Les défenseurs de Erdogan sont jusque-là restés discrets. Mais le Premier ministre s'est targué à plusieurs reprises du soutien d'une large partie de la population -l'AKP a rallié 50% des suffrages lors des élections générales de 2011- et a donné rendez-vous à ses adversaires aux élections locales de 2014 pour exprimer leurs doléances.

De retour d'une visite de trois jours au Maghreb, Erdogan est attendu ce jeudi soir de pied ferme en Turquie par des dizaines de milliers de manifestants qui exigent sa démission, au septième jour du mouvement. Pour éviter une confrontation, le vice-Premier ministre Huseyin Celik a exhorté les partisans de l'AKP à ne pas accueillir leur leader à l'aéroport jeudi soir.

... réaffirme qu'il ne renoncera pas au projet du parc Gezi

De son côté, le Premier ministre n'a pas attendu d'avoir rejoint le sol turc pour livrer son sentiment sur une situation explosive. Estimant que des membres d'une «organisation terroriste» figuraient parmi les manifestants, il a fermement réaffirmé qu'il excluait de renoncer au projet urbain controversé dans le parc Gezi à Istambul, la ville dont il a été le maire. C'est pour s'opposer aux prochains déracinements d'arbres dans le cadre de ce projet que vendredi dernier les premiers manifestants se sont réunis dans ce parc et sur la place Taksim, voisine. Une manifestation réprimée avec une violence que même le vice-Premier ministre a très vite dénoncée, et qui a mis le feu aux poudres dans tout le pays.