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Manif pour tous : ultime mobilisation sous tension
Le 26.05.2013 à 00h21 • Mis à jour le 26.05.2013 à 11h34
Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues de Paris, dimanche 26 mai, pour manifester une nouvelle fois contre la loi autorisant le mariage entre homosexuels.
Une cinquantaine d'interpellations sur les Champs-Elysées Une cinquantaine de militants contre le mariage homosexuel ont été interpellés samedi 25 mai sur les Champs-Elysées.
Une cinquantaine de militants anti-"mariage pour tous" ont été interpellés samedi soir à Paris après avoir tenté de bloquer l'avenue des Champs-Elysées, a annoncé Europe 1. Vers 21 h 25, une petite dizaine de personnes se réclamant du "Printemps français" ont sorti d'une camionnette des barrières, du type de celles utilisées pour canaliser les manifestations, qu'elles ont installées sur l'avenue, formant une sorte d'enclos. Elles s'y sont ensuite attachées et certaines ont fait usage de fumigènes. Des policiers et gendarmes sont rapidement intervenus pour interpeller les militants.
Le "Printemps français", groupe le plus radical contre la loi Taubira a publié cette semaine un communiqué pour une
"nouvelle résistance", affirmant que
"la France est actuellement soumise à des forces qui veulent l'asservir entièrement". "La bataille ne fait que commencer. Elle se prolongera jusqu'à la victoire", ajoutait-il.
A la suite de ce communiqué, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a annoncé envisager l'interdiction de ce groupe. Une interdiction difficile à mettre en œuvre, le Printemps français n'étant pas un mouvement officiel mais plutôt une nébuleuse.
- L'exécutif appelle à la prudence, Copé dénonce une "intimidation"
M. Copé a appelé le chef de l'Etat à opérer "une rupture totale sur la façon de gouverner, pour en finir avec le sectarisme".
La journée de samedi a été marquée par des échanges tendus entre la droite et l'exécutif sur l'opportunité de participer – ou non – à la manifestation. Manuel Valls a déconseillé aux familles avec enfants de participer à la manifestation en raison de
"menaces" que font peser des
"groupes d'extrême droite". En déplacement en Ethiopie, François Hollande a rappelé que
"la liberté de manifester en France est entière" mais a également déclaré "
chacun doit faire attention et prendre sa responsabilité".Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a, lui, affirmé que les responsables de l'UMP qui appelaient à manifester portaient
"une lourde responsabilité en provoquant la crispation et la radicalisation" de certains opposants. Le premier visé, Jean-François Copé, président de l'UMP, a aussitôt dénoncé
"les tentatives inacceptables de pression et d'intimidation" de la part de l'exécutif.
L'appel à manifester de Jean-François Copé divise jusque dans les rangs de l'UMP. L'ancien ministre des affaires étrangères et actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé, a ainsi jugé qu'il n'était
"pas très opportun" de
"multiplier les manifestations" alors que la loi est votée,
au risque de voir des dérapages". L'ancien ministre et député de l'Aube, François Baroin, a déclaré à
Sud Ouest qu'il n'était
"pas question pour [lui] de défiler derrière des banderoles qui appellent soit à la désobéissance civile, soit à une récupération politique qui ne peut profiter qu'à l'extrême droite".- Frigide Barjot ne manifestera pas
Dans un communiqué envoyé dimanche matin, Frigide Barjot, a confirmé qu'elle ne participerait pas à la manifestation.
Dans un communiqué envoyé dimanche matin, la porte-parole de la Manif pour tous, Frigide Barjot, a confirmé,
"la mort dans l'âme", qu'elle ne participerait pas à la manifestation
"pour préserver la paix civile et la liberté d'expression" après les menaces dont elle a fait l'objet.
"Je ne céderai ni aux intimidations, ni à la surenchère de violence (...) mais j'appelle à la réussite massive et pacifique de cette dernière manifestation", écrit-elle. Selon un sondage BVA pour
Le Parisien publié dimanche, 66 % des Français estiment que Frigide Barjot
"a finalement plutôt échoué dans son combat contre le 'mariage pour tous'".