Avec la montée du chômage, Pôle emploi est saturé

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Avec la montée du chômage, Pôle emploi est saturé

Publié le 17/01/2012 à 10:46


Certains conseillers de Pôle emploi affirment que devant l'afflux de demandes d'emplois, ils ne peuvent plus recevoir les chômeurs dans l'agence.

Chaque conseiller suivrait en moyenne 200 personnes, selon les informations du Parisien-Aujourd'hui en France, et non pas 115, comme l'affirme Pôle emploi. Le sommet de l'emploi prévu demain s'annonce tendu.

La situation n'en finit plus de se tendre chez Pôle emploi. Entre agressions et absentéisme, ce service public est en pleine crise. Et ce, à la veille du sommet de l'emploi. Un chiffre pour comprendre cette ambiance: le nombre de chômeurs suivi en moyenne par chaque conseiller. Officiellement, le nombre se situe autour de 115. L'objectif en 2008, date de la création de ce service public, était même de 60. En réalité, il se situerait plutôt autour de 200 chômeurs, selon les informations du Parisien-Aujourd'hui en France, comme en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne.

Un record aurait même été établi à 655 à Yerres, en Essonne. En France, la moyenne serait dépassée dans des villes comme Le Mans (Sarthe), à Cherbourg (Manche), à Rennes (Ile-et-Vilaine), à Angers (Maine-et-Loire) ou encore à Brest (Finistère). «Au téléphone, on ne passe que dix minutes par personne», révèle Ouassili Bekkouche, un conseil de Pôle emploi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), interrogé par le quotidien. D'autres reconnaissent que, sous l'afflux de demandes, ils se concentrent sur les cas les plus urgents. «En moyenne, je vois mes demandeurs d'emploi une fois par trimestre», affirme au quotidien l'un d'entre eux. Une autre conseillère est même plus catégorique. «Nous avons perdu notre sens du service public, affirme-t-elle. On nous demande de faire du chiffre, de recevoir le plus de gens possible sans pour autant avoir de solutions à leur apporter».

François Chérèque réclame la création de «2000 emplois minimum»

La montée du chômage n'est pas étrangère à cette situation. La fusion entre l'ANPE et l'Unedic a été rendue effective en janvier 2009 en pleine montée du chômage. Entre 2008 et 2011, plus d'un million de personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi. Et ce service public s'en est trouvé désorganisé. C'est pourquoi le chef de l'État compte beaucoup sur le sommet de l'emploi de mercredi à l'Élysée avec les partenaires sociaux pour annoncer à la fin du mois des mesures concrètes afin d'enrayer cette crise de l'emploi. Une augmentation des effectifs de Pôle emploi ou encore une rallonge des crédits sont fortement envisagées. Sur RMC/BFM TV, ce matin, le leader de la CFDT, François Chérèque réclame la création de «2000 emplois minimum. Ces personnes-là existent. Elles ont déjà été utilisées en CDD à Pôle emploi. Elles sont qualifiées, il faut les faire venir pour renforcer Pôle emploi». Certains, même, avancent la possibilité que l'État reprenne la gestion de l'Unedic.