WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International Hollande réconforté par son nouvel allié italien
Mis à jour le 01/05/2013 à 23:20 - Publié le 01/05/2013 à 19:59
François Hollande et le premier ministre italien, Enrico Letta, le 1er mai à l'Élysée.
Reçu à l'Élysée mercredi, le nouveau président du Conseil, Enrico Letta, a plaidé pour la croissance et l'emploi en Europe.
Une des clés de l'apaisement entre François Hollande et Angela Merkel s'appellerait-elle Enrico Letta? En pleine zone de turbulences franco-allemandes, le chef de l'État est ressorti souriant mercredi d'un long entretien à l'Élysée avec son nouvel allié italien, Enrico Letta, homme de gauche, Européen féru de synthèse, dialecticien précis, habile dans la conjugaison des deux impératifs majeurs de l'UE, la relance de la croissance et la recherche de l'équilibre budgétaire. Nommé samedi, après deux mois de crise politique, à la tête d'une coalition gauche-droite, Enrico Letta, 46 ans, s'est propulsé à Berlin sitôt que le Parlement lui a voté la confiance, mardi. Après Paris, il sera jeudi à Bruxelles - avec le souci de dégager pour son pays la ligne de crête entre la réduction de la dette italienne (125 % du PIB) et un chômage des jeunes qu'il juge «catastrophique». Pour François Hollande, qui se débat dans les mêmes affres, cet «ami» - qui l'appelle «François» et le tutoie volontiers - tombe à pic. Surtout quand il souligne que «la France et l'Italie vont aider l'Europe et aider l'Allemagne».
Après le coup de boutoir du PS contre Merkel, François Hollande a joué mercredi des convergences franco-italiennes pour écarter la tentation d'une «confrontation» avec l'Allemagne. Paris et Berlin doivent «travailler ensemble, quelles que soient les conjonctures, les personnalités qui les dirigent et quelles que soient les sensibilités», déclare-t-il aux côtés de son partenaire italien. L'occasion pour le chef de l'État de plaider en faveur d'un «compromis» entre les pays de l'UE aux «situations différentes» - entendre la France, l'Italie et l'Allemagne. Il souligne que «la trajectoire budgétaire doit être adaptée à ce qu'est la réalité de la croissance».
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De part et d'autre des Alpes, on sait que l'emploi est l'enjeu essentiel
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De part et d'autre des Alpes, on sait que l'emploi est l'enjeu essentiel. Enrico Letta, «comme François Hollande», note-t-il, estime que pour lutter contre le chômage, «la première des conditions» est de permettre aux entreprises de bénéficier de faibles taux d'intérêt, ce qui suppose «de réaliser l'union bancaire sans attendre». Sur ce thème, le président propose d'anticiper, «peut-être dès la fin de l'année», le programme européen de lutte contre le chômage des jeunes décidé dans le cadre du budget européen pour les années 2014-2020.
C'est que, «derrière le défi économique, le défi est politique»: là aussi, les deux dirigeants font chorus. «Si l'Europe est perçue par les citoyens comme une mauvaise mère, cela va causer un problème démocratique», dit Enrico Letta. À Rome comme à Paris, chacun voit le front eurosceptique à sa porte. En écho au discours de Marine Le Pen, un peu plus tôt, François Hollande dénonce ceux qui veulent «faire prévaloir les pires sentiments» et les «égoïsmes nationaux».
Doit-on miser à Paris, comme à Rome, sur un «gouvernement d'union nationale» ? À cette question, Enrico Letta vole au secours de son hôte: «attendons les résultats avant de se prononcer…». L'union nationale, tranche Hollande, n'est «jamais un souhait» mais «une obligation dans certaines circonstances…»