WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique Marine Le Pen veut être la «lumière» d'une France plongée «dans les ténèbres»
Mis à jour le 01/05/2013 à 18:43 - Publié le 01/05/2013 à 14:06
Marine Le Pen devant les militants FN place de l'Opéra, à Paris.
VIDÉO - La présidente du Front national, lors de la fête du 1er mai, a renvoyé dos à dos Nicolas Sarkozy et François Hollande.
«France, Marine, Liberté» «Mélenchon au goulag» «Marine à l'Élysée, du travail pour les Français» et surtout «On est chez nous»: dans la traditionnelle manifestation du 1er mai du Front national, entre Palais- Royal et Opéra en passant par la statue de Jeanne d'Arc où Marine Le Pen a déposé une gerbe, les slogans et discussions fleuraient bon la France aux Français, le rejet de Nicolas Sarkozy comme de François Hollande, le refus de la mondialisation, de l'immigration et de l'Union européenne honnie.
En 2012, entre les deux tours de l'élection présidentielle qui avait vu Marine le Pen récolter plus de six millions de voix (17,9 %), 10.000 personnes avaient convergé vers l'Opéra. Mercredi, dans un tout autre contexte, ils étaient moitié moins, défilant région par région dans un cortège parfois clairsemé et plutôt bon enfant (à part les jeunes du FNJ, très remontés, certains lançant même un «Mélenchon assassin») où résonnaient régulièrement des
Marseillaise. Le mariage homosexuel n'était évoqué qu'à demi-mot («Hollande, ta loi on n'en veut pas») et les «Hollande démission» avaient du mal à franchir les rangs de la délégation du Nord-Pas-de-Calais. Avenue de l'Opéra, les touristes étrangers observaient le cortège en roulant leurs valises et pressant le pas pour trouver une station de métro ouverte.
«Nous progressons dans le débat, dans les cœurs et dans les urnes»Place de l'Opéra, devant une affiche où Jeanne d'Arc ne présentait bizarrement qu'une moitié de visage, sur fond bleu et surtout jaune, avec «le peuple d'abord» pour slogan, Marine Le Pen a prononcé un discours de près d'une heure, entourée de ses élus et de ses hiérarques, Jean-Marie Le Pen en tête. Le fondateur du FN, qui à 84 ans ne défile plus, avait fait une apparition devant la statue de Jeanne d'Arc avant de rejoindre la place d'honneur dans la tribune.
Dans une France qui, selon elle, «est dans des temps obscurs car elle s'est enfermée dans les ténèbres de l'Europe», Marine Le Pen s'est posée en «lumière de l'espoir» car, selon elle, le Front national est devenu «le centre de gravité de la vie politique française». «Nous progressons dans le débat, dans les cœurs et dans les urnes», dit-elle. Renvoyant dos à dos la gauche et la droite, François Hollande et Nicolas Sarkozy (autant hués l'un que l'autre), la présidente du Front national a dénoncé pêle-mêle le monde de la finance, les juges du Syndicat de la magistrature, «l'islamisme fondamentaliste», «les promesses non tenues et les trahisons à gogo» la «mondialisation sauvage» et le «crime irréparable» du traité de Lisbonne.
VIDEO : Extrait du discours de Marine Le Penhttps://www.dailymotion.com/video/xzhicv_1er-mai-discours-de-marine-le-pen-a-paris_news
S'appuyant sur une citation de l'écrivain et résistant Maurice Druon, «l'unité se dissout quand la grandeur s'efface» elle a plaidé pour qu'il y ait en France «un vrai chef qui agisse enfin» plutôt que «les Brejnev qui nous gouvernent». Pour parfaire le parallèle entre la France de Jeanne d'Arc, héroïne du jour, et celle de 2013, elle a lancé: «c'est le roi de Bruxelles qui est devenu maître chez nous», tel le roi d'Angleterre de jadis. Dans la foule agitant les drapeaux tricolores (un seul drapeau européen: celui qui trône sur le toit de l'Opéra Garnier...), le succès était garanti.