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Sarkozy ne veut pas revenir mais pourrait y être «obligé»
Mis à jour le 06/03/2013 à 15:29 | publié le 06/03/2013 à 10:47
Nicolas Sarkozy au Parc des Princes, à Paris, le 24 février.
VIDÉO - L'ancien chef de l'État met en cause, dans des propos rapportés par Valeurs actuelles, la gravité de la situation. Il affirme également que le monde politique (lui) «procure un ennui mortel».
Dix mois jour pour jour que Nicolas Sarkozy ne s'est pas exprimé publiquement. Depuis sa défaite face à François Hollande, l'ex-président n'est sorti qu'une fois de sa réserve, en août, pour dénoncer la situation en Syrie via un communiqué. Pas un mot en revanche sur son avenir politique. Le mystère est savamment entretenu par un Nicolas Sarkozy à la fois silencieux, mais continuant à tirer les ficelles en coulisses, et par des propos ambigus distillés dans la presse par sa garde rapprochée. Mais cette fois-ci, son état d'esprit apparaît plus clair. Selon des propos rapportés par l'hebdomadaire
Valeurs actuelles à paraître jeudi, l'ex-chef de l'État affirme qu'il n'a pas l'intention de revenir en politique, mais qu'il pourrait y être contraint «par devoir» pour la France, si la situation politique l'exigeait. L'ambiguïté, toujours. Mais avec quelque chose en plus: la sensation que Nicolas Sarkozy avance ses pions. Il n'a pas envie de faire son retour, mais il y serait prêt.
Dans son reportage, qui relate des conversations de l'ex-président avec certains de ses nombreux invités,
Valeurs actuelles dissémine quelques confidences. «La politique, c'est fini», y affirme Nicolas Sarkozy, selon des propos rapportés. «Que ce soit clair, je n'ai pas envie d'avoir à faire au monde politique, qui me procure un ennui mortel», assure-t-il. «Et puis, regardez comment j'ai été traité! Lorsqu'on m'a convoqué pour treize heures d'interrogatoires, à propos de l'affaire Bettencourt (...) Sans compter la manière dont ils ont traité ma femme. Interdite de chanter pendant cinq ans.» D'un revers de la main, l'ancien chef de l'État semble balayer les rumeurs déclenchées par la sortie d'Alain Juppé, mi-février, sur son «envie» de se représenter dans quatre ans.
«Je serai obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir»Mais c'est sans compter sur l'habileté politique de Nicolas Sarkozy. Comme au soir de sa défaite le 6 mai, il ne veut se fermer aucune porte. Ne pas injurier l'avenir. Se plaçant au-dessus de la mêlée, il n'exclut pas de revenir si le pays se trouvait «tenaillé entre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite», sans «aucune solution de recours ni à droite ni à gauche». «Il y aura malheureusement un moment où la question ne sera plus: “avez-vous envie?” mais “aurez-vous le choix?”, indique-t-il, selon les propos cités par l'hebdomadaire. Dans ce cas, je ne pourrai pas continuer à me dire: je suis heureux, j'emmène ma fille à l'école, et je fais des conférences partout dans le monde. Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir. Uniquement parce qu'il s'agit de la France».
Nicolas Sarkozy exclut par ailleurs toute volonté de revanche vis-à-vis de François Hollande. «C'est un très mauvais sentiment», estime-t-il. «Et puis quelle revanche ce serait? Pour reprendre la France dans l'état où les socialistes la laisseront. Tu crois que je ne sais pas que je vais mourir? Donc franchement est-ce que j'ai envie de revenir? Non», ajoute-t-il, toujours selon des propos rapportés. Le nouveau président a «cassé tout ce que j'avais réussi à construire avec Angela Merkel», la chancelière allemande, poursuit Nicolas Sarkozy, qui prédit des «événements graves». «Il y aura une crise sociale. Puis on va se prendre une crise financière d'une violence rare et ça finira par des troubles politiques».
Appelé à réagir à ces propos, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est voulu d'une «extrême prudence» après le flot de réactions suscité par sa sortie mi-février. «C'est un débat tout à fait prématuré», a-t-il déclaré sur RTL, jugeant que la «priorité de l'UMP était de reconstruire un projet politique». Un avis également émis par l'ancien premier ministre François Fillon. Mais alors que son combat avec Nicolas Sarkozy en vue de 2017 semble se profiler, l'ex-chef du gouvernement a refusé de commenter ce qu'il a qualifié de «feuilleton». Dix jours après son retour sur la scène médiatique, François Fillon craint-il d'être éclipsé par l'ancien leader de la droite? Nicolas Sarkozy devrait en tout cas apprécier…