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ABBAD BENYAMINA, CHEF DU BUREAU NATIONAL D'INTERPOL EN ALGÉRIE, À L'EXPRESSION : "141 Algériens sont recherchés par Interpol"
Par Ilhem TERKI - Lundi 22 Avril 2013 -
L'Algérie a été félicitée par l'Oipc-Interpol
Dans cet entretien, le commissaire principal Abbad Benyamina, chef du Bureau central national (BCN-Interpol Alger), revient sur le fonctionnement, les missions et les objectifs assignés au BCN Alger.
L'Expression: Pouvez-vous nous donner un aperçu sur votre organisation?
Abbad Benyamina: Interpol est l'Organisation internationale de police criminelle (Oipc) la plus importante à l'échelle planétaire. Elle compte aujourd'hui 190 membres parmi lesquels figure notre pays. Elle constitue un pivot central dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, notamment le crime organisé à caractère transnational. Pour en revenir à l'idée de création de cette organisation, il faut préciser que le premier congrès international de police judiciaire s'est tenu en 1914 à Monaco durant lequel les représentants de 14 pays ont débattu de la coopération policière au plan international. L'Algérie était devenue le 52e Etat membre d'Interpol. A l'instar des autres pays membres d'Interpol, l'Algérie, dispose de son Bureau central national (BCN).
Quel est le rôle d'Interpol et du BCN-Alger?La première mission de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) est d'assurer une coordination efficace entre elle et les BCN des différents pays. Ceci nécessite évidemment la célérité d'une communication sécurisée 24h/24, 7j/7, le suivi des enquêtes au plan criminel, la lutte contre la criminalité nationale et internationale, l'apport d'un soutien probant et solide aux enquêtes présentées par les services nationaux et la formation.
A quelle occasion l'Algérie a été félicitée par Interpol?En effet, l'Algérie a été félicitée par l'Oipc-Interpol et ce, pour le développement et l'évolution de la police, qui est à l'image du pays, très active et pleine de conviction. A ce titre, je tiens à souligner que nous entretenons des relations très étroites avec Interpol pour faire face avec efficacité au trafic des migrants et à leur détection ainsi qu'à la criminalité en général, notamment le crime organisé transnational. Aussi, notre pays se félicite de l'accession de M. le contrôleur Abdelkader Kara Bouhadba, directeur de la police judiciaire, au rang de représentant d'Interpol «zone Afrique» pour 3 ans, suite à son élection à ce poste, en novembre dernier.
Combien de personnes sont recherchées par Interpol?En 2012, le Bureau central national Interpol Algérie a diffusé des bulletins de recherche internationale à l'encontre de 141 personnes recherchées par les autorités judiciaires nationales, qui ont été diffusés au niveau international par le Bureau central national.
D'autre part, le Bureau central national Interpol Algérie a reçu environ 676 bulletins de recherche internationale émanant d'un certain nombre de pays qui ont aussitôt fait l'objet d'une diffusion à l'échelle nationale.
L'année 2012 a connu une coopération internationale intense et fructueuse, marquée par l'enregistrement de plus de 8 000 affaires d'échange d'informations, en particulier avec la Tunisie, le Maroc, la France, l'Italie, l'Espagne. Au niveau national, nous avons procédé à la récupération de pas moins de 197 voitures recherchées à l'étranger et 127 faux documents qui sont à l'étude.
L'échange d'informations constitue la pierre angulaire de la coopération policière, dites-nous comment et par quels moyens se fait cet échange?Au plan technique, nous disposons d'une station de télécommunications Interpol, permettant l'échange d'informations 24h/24 et 7j/7. L'Algérie est parmi les premiers pays ayant acquis cette station qui, de par sa fonctionnalité, permet de stocker des bases de données et d'échanger des fichiers, photos d'identité, empreintes digitales, immatriculations de voiture, numéros de passeport, liés aux documents volés ou falsifiés, aux véhicules recherchés, objets d'arts volés, ADN et exploitation sexuelle infantile.
Les bases de données sont mises à la disposition des services nationaux chargés de l'application de la loi, au niveau des aéroports et des ports.
Est-ce que les bases de données des véhicules volés et des faux documents sont mis à disposition des différents services de police?Oui, effectivement, les bases de données sont communiquées à tous les postes de la police de l'air et des frontières (PAF), dans les ports, aéroports ou autres postes des frontières terrestres.
Ces données sont également mises à disposition de la Gendarmerie nationale et des services des Douanes.
En outre, la Dgsn a mis en place un système de connexion des services de la police des frontières (PAF) à la banque de données d'Interpol. Cette mesure s'inscrit dans le cadre du renforcement de la sécurité des voyageurs. Il s'agit de la base de données mobile du réseau Interpol appelé Mind.