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SITUATION SÉCURITAIRE : Interpol redoute des attaques en Algérie
Par Ikram GHIOUA - Lundi 26 Aout 2013 -L'Algérie a pris toutes les précautions nécessaires pour faire face au terrorisme
Cet avertissement intervient quelques jours après la décision prise par Washington de fermer une vingtaine d'ambassades au Moyen-Orient et en Afrique.
Evoquant la situation sécuritaire en Afrique du Nord et dans la région du Sahel, Interpol a mis en garde, dans son dernier rapport, les pays membres du Sahel sur d'éventuelles attaques terroristes avant la fin du mois courant, notamment l'Algérie. Cet avertissement intervient relativement à la conjoncture sécuritaire actuelle dans plusieurs pays comme le Pakistan, l'Irak, la Libye et le Niger où Al Qaîda est très active et des opérations subversives ont permis d'organiser la fuite de prisonniers condamnés pour terrorisme.
Selon Interpol, le même procédé est prévisible en Algérie qui a déjà pris toutes les précautions nécessaires pour affronter des actes similaires. Cet avertissement intervient également quelques semaines après la décision prise par la Maison- Blanche de fermer plusieurs de ses ambassades à travers le monde dont celle en Algérie. Les services de renseignements américains ont intercepté des messages contenant des menaces d'attentats du n°1 d'Al Qaîda, Ayman al-Zawahiri, et Nasser Al-Whaychi, le chef de la filiale Al Qaîda dans la péninsule arabique (Aqpa).
C'est suite à cela que Washington a pris la décision de fermer une vingtaine d'ambassades et de consulats américains au Moyen-Orient et en Afrique.
Par ailleurs, le rapport d'Interpol prenant en considération les donnés sur le terrain souligne que pas moins de neuf pays ont connu des faits relatifs à des opérations de fuite. Le même document appelle les 190 pays membres d'Interpol à coordonner toute information susceptible de démasquer un projet dans ce sens, sollicitant la collaboration des services de sécurité des même pays.
Prenant en compte l'avertissement d'Interpol, les Etats-Unis d'Amérique ont mis en garde ses ressortissants pour prendre leurs dispositions. Le risque élevé d'attentats terroristes après l'évasion de détenus des prisons extrémistes en Irak, au Pakistan et en Libye, n'est pas un fait anodin, estiment des sources sécuritaires.
C'est un fait qui doit interpeller les pays qui font face à ce phénomène à exercer la plus grande vigilance et à soutenir la lutte contre le terrorisme, surtout qu'il s'agit de fuite en masse (de centaines) de terroristes affiliés à la nébuleuse. Pour Interpol, les projets d'attentats sont prévisibles en Algérie, mais aussi au Moyen-Orient. La même agence prévient que ce sont près de 1 000 prisonniers qui ont été libérés y compris des dirigeants d'organisations terroristes qui étaient détenus au niveau de la prison d'Abou Ghrib en Irak. Les attentats kamikazes à la voiture piégée se sont d'ailleurs multipliés dans ce pays, mais aussi au Liban et en Syrie. Les terroristes semblent avoir les moyens de choisir la méthode et l'endroit pour commettre des attentats. Mais c'est surtout contre des touristes que cela est plus probable. Des sources bien informées confient que la Tunisie et l'Egypte ne sont certainement pas à écarter.
A défaut de s'organiser comme une vraie armée terroriste, les instigateurs de la terreur vont cibler des voyageurs en frappant en même temps au niveau de ces deux pays.
C'est dire que dans sa correspondance, Interpol recommande d'accorder une grande priorité aux informations récentes relatives à la fuite des prisonniers impliqués dans des affaires de terrorisme. Selon des renseignements obtenus par Interpol, ces évasions répondent à un plan mis en oeuvre par l'organisation criminelle Al Qaîda. Les pays cités sont appelés à redoubler de vigilance et à coordonner leur travail d'investigation afin de déterminer les tenants et les aboutissants de ces multiples évasions qui ont eu lieu dans plusieurs pays où l'agitation populaire gronde et presque en même temps. S'agit-il d'un plan concerté et planifié par des commanditaires qui bénéficient de puissantes complicités? C'est apparemment à cette question que s'attelle Interpol qui insiste auprès de l'ensemble des pays membres pour coopérer davantage afin d'éviter le pire. Si des pays comme le Pakistan, la Libye, l'Inde, la Turquie, la Syrie, l'Irak, l'Egypte, l'Algérie, le Mali, le Niger, le Liban semblent désignés plus que d'autres, la menace est, semble-t-il sérieuse, et elle concerne même des pays de l'Europe de l'Ouest. L'alerte demeure valable tant que la lumière n'est pas faite sur les évasions qui ont touché pas moins de neuf pays.