Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? : Les nouveaux islamistes en Algérie Jeu 17 Nov - 11:32 | |
| QUI SONT-ILS ? QUE VEULENT-ILS ?
Les nouveaux islamistes en Algérie Salafistes, ikhwanistes, wahabites, repentis, nostalgiques du Front islamique, «réconciliateurs», radicaux, modérés, Frères musulmans, nationalistes, Badisséens, «djaz'âra», réformistes ou djihadistes. L'Algérie grouille d'islamistes de tous bords. Après la mainmise des éléments du Gicl sur la Libye, puis la percée politique spectaculaire d'Ennahda en Tunisie, voilà que le Maroc fait face à deux puissants mouvements islamistes : «Al Adl wal Ihsane», un mouvement non agréé mais toléré, qui promet de déboulonner le Royaume par ses fondements, et «Hizb aladala wa at-tanmia», le «Parti de la justice et du développement», communément appelé PJD, un parti islamiste modéré, mais qui risque de ratisser large, comme l'a fait En-nahda, en Tunisie. Face à ces changements brusques survenus dans le Maghreb, et qui annoncent un chamboulement politique profond et une redistribution des cartes, l'Algérie craint que les islamistes locaux ne s'enhardissent pour exiger plus. La différence avec nos voisins est notable : l'Algérie vient juste de sortir d'une zone de feu, qui a marqué les esprits au fer rouge. Donc, il n'est plus permis de tenter une nouvelle aventure, alors que la précédente n'a même pas encore clos ses douloureux chapitres. La mort des principaux leaders des fondateurs -la première génération, en fait- de l'islamisme politique en Algérie, comme Malek Bennabi, Ahmed Sahnoun, Abdellatif Soltani, Mosbah Houidak et Omar Larbaoui, avait permis à une seconde génération d'islamistes, composé de Abassi Madani, Ali Benhadj, Abdelhadi, Mohamed Saïd, Ali Djeddi, etc. de prendre forme, avant de décliner à son tour. Aujourd'hui, nous assistons à la troisième génération d'islamistes, autant chez les djihadistes que chez les modérés. Mais, en fait, qui sont les islamistes algériens ? Que veulent-ils? Sont-ils réellement dangereux, ou on les dilate sciemment pour en faire un épouvantail politique et maintenir les choses en l'état ? DU TOUT-RÉPRESSIF AU TOUT-PRÉVENTIF Bref survol d'un univers encore très peu connu de la mouvance islamiste, qui s'étend sur un large spectre allant des djihadistes aux nationalistes… L'Algérie est passée par plusieurs étapes dans sa gestion de l'islamisme radical et violent. Du tout-sécuritaire de 1992, au tout-préventif de 2000-2011, nous sommes aussi passés par un toutrépressif, la loi sur la «rahma», la Concorde civile et la Réconciliation nationale, concernant les radicaux, tandis que les islamistes modérés, ou nationalistes ont siégé au gouvernement, ont été ministres, ministres d'État et ambassadeurs plénipotentiaires. Donc, l'État avait en face une variété d'islamistes, et gérait au cas par cas les difficultés. Apprivoiser, domestiquer, réprimer ou composer ? Il fallait à chaque fois répondre à ce genre de question pour maintenir les équilibres de l'État algérien en place. Décriée par certains, encensée par d'autres, la Réconciliation nationale, le plus grand chantier politique engagée par le président de la République depuis son premier mandat à la tête de la République, la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale, avec toutes ses tares, avait été un bienfait certain, permettant la récupération de plusieurs milliers d'islamistes, et de faire l'économie de sang versé, de larmes, de veuves et d'orphelins. À ceux qui affirmaient que la Réconciliation nationale avait démobilisé la lutte antiterroriste, l'Armée répondait par un maillage sécuritaire des maquis islamistes et des ratissages coordonnés, avec les résultats que l'on sait. Usant du dogme militaire « faire la guerre comme si la paix n'existait pas, et négocier comme si la guerre n'existait pas», l'ANP est arrivée à maintenir les équilibres entre lutte antiterroriste et Réconciliation nationale. Toutefois, les choses ne sont pas évidemment aussi simples que cela, et l'évolution du terrorisme, ses débordements sur le Mali, le Niger, la Mauritanie, et même certainement le Nigeria, le Sénégal et le Burkina-Faso, requiert désormais d'autres conceptions militaires, d'autres approches politiques et d'autres solutions sociales, éducatives, culturelles… PAR FAYÇAL OUKACI | |
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