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Les sept otages français au Cameroun sont libres
Mis à jour le 19/04/2013 à 14:52 - Publié le 19/04/2013 à 10:49
Tanguy Moulin-Fournier, sa femme Albane et son frère Cyril, à l'ambassade de France à Yaoundé ce vendredi.
VIDÉO - La famille française enlevée le 19 février par le groupe extrémiste nigérian Boko Haram a été libérée jeudi soir et devrait être sur le sol français samedi matin.L'Élysée a rapidement confirmé vendredi matin l'heureuse nouvelle publiée par un communiqué du président camerounais Paul Biya: la famille française enlevée le 19 février par le groupe extrémiste nigérian Boko Haram a été libérée jeudi soir. Tanguy Moulin-Fournier, directeur de développement chez Suez, sa femme Albane, son frère et leurs quatre enfants, Éloi, Andéol, Maël et Clarence, âgés de 12, 10, 8 et 5 ans sont arrivés vendredi matin à l'ambassade de France à Yaoundé. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est aussitôt envolé pour le Cameroun afin de les rapatrier, dès samedi matin, dans un avion de la République.
François Hollande a pour sa part remercié «les autorités camerounaises et nigérianes qui ont travaillé à cette issue heureuse, et notamment le président Biya, en étroite collaboration avec la France». Le chef de l'État français a tenu à le préciser: «La France n'a pas versé de rançon.» Les circonstances de la libération de la famille restaient encore floues vendredi matin. Les sept otages avaient été capturés alors qu'ils étaient en vacances dans le parc de Waza, un lieu classé à l'Unesco. Les Moulin-Fournier, qui résident au Cameroun, avaient décidé d'y passer quelques jours. D'après des témoignages de gardes forestiers, les 4×4 occupés par la famille avaient été bloqués par des hommes armés qui avaient emmené leurs otages sur des motos, en direction de la frontière nigériane toute proche.
Les soupçons s'étaient aussitôt portés sur le groupe islamiste extrémiste nigérian Boko Haram («l'éducation occidentale est impie»). Ces djihadistes, auteurs de nombreux attentats contre les institutions nigérianes, contrôlent la zone proche de la frontière camerounaise. Le 25 février, une première vidéo montre la famille prisonnière. Un homme récite des versets du Coran et accuse François Hollande d'avoir «déclaré la guerre à l'islam», allusion à l'offensive française au Mali.
Le 18 mars, Boko Haram accentue la pression en diffusant un appel au secours du père de famille. «Nous perdons nos forces chaque jour et commençons à être malades, nous ne tiendrons pas longtemps», dit Tanguy Moulin-Fournier dans une vidéo montrant à nouveau les sept otages, dont les enfants. Le cadre français évoque des «conditions de vie très dures» depuis l'enlèvement, «il y a vingt-cinq jours», et confirme être détenu par Boko Haram, qu'il désigne par son nom arabe.
Boko Haram exigeait la libération de ses prisonniers au Nigeria et au CamerounLe 21 mars, Boko Haram précise ses intentions. Le groupe armé veut en fait échanger ses otages contre des prisonniers appartenant au mouvement, et qui seraient des parents. Dans une vidéo, un homme présenté comme le chef de la secte, Abubakar Shekau, précise: «Nous affirmons au monde que nous ne libérerons pas les otages français tant que nos familles sont emprisonnées.»
Aucune demande de rançon n'est formulée, mais on sait que la méthode a été fréquemment employée dans le passé. Plus maintenant, affirment les autorités françaises. En visite au Cameroun et au Nigeria, Laurent Fabius exprime un message de «détermination et de discrétion.» Son homologue nigérian est plus explicite. Nous ne payons pas de rançon aux terroristes, assure-t-il. On apprendra par la suite qu'il s'agit d'une ligne fixée par l'Élysée: on ne paie pas de rançon. François Hollande lui-même l'avait confirmé au moment où se déclenchait l'opération «Serval» au Mali. Selon
Le Monde, le chef de l'État, recevant le 13 janvier les familles d'otages enlevés précédemment, leur aurait déclaré qu'«il est impensable que l'on donne de l'argent à des organisations contre lesquelles nous sommes en guerre».
Qu'a obtenu Boko Haram contre la libération des sept otages français? La question se posera plus tard. Après le temps des retrouvailles.