Ali Kafi est mort : La fin de l'un des derniers colonels de l'ALN

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Une autre figure historique s’en est allée. Ali Kafi est décédé hier à l’âge de 85 ans, six mois après le décès de Chadli Bendjedid et une année après celui de Ben Bella. En une année, l’Algérie aura perdu trois de ses anciens présidents. L’ancien président du Haut-Comité d'Etat sera inhumé aujourd’hui au Carré des martyrs du cimetière El Alia. Un deuil national de huit jours a été décrété par la présidence de la République.

Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Publié le 17 avril 2013 à 07:00

Evacué en urgence à Aïn Naâdja, puis à Genève, Ali Kafi est décédé dans la matinée d’hier. Sa dépouille sera exposée aujourd’hui au Palais du peuple. L'enterrement aura lieu après la prière du Dohr, au Carré des martyrs du cimetière El-Alia. La présidence de la République a décrété huit jours de deuil national. Toutes les activités sportives et culturelles ont été annulées ou reportées. Ali Kafi laisse derrière lui un long parcours de militant et d’homme d’Etat et des mémoires. Il a, en effet, écrit Mémoires du Président Ali Kafi, du militant politique au dirigeant militaire, un livre qui avait suscité polémique et réactions. Les attaques en règle contre Abane Ramdane ont soulevé une vague d’indignation. Historiens et compagnons de lutte de Abane avaient remis en cause les écrits de Ali Kafi. Ce dernier n’avait en effet pas hésité à jeter l’opprobre sur Abane, mettant en cause son patriotisme. Sa longue carrière a été couronnée par sa nomination, le 11 janvier 1992, membre du Haut-Comité d'Etat, installé après la démission de Chadli Bendjedid. Il succédera le 2 juillet 1992, en tant que président du HCE, à Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992. Ali Kafi reprendra la direction de l'ONM de 1994 à 1996. Juste après l’indépendance, il avait été nommé ambassadeur dans plusieurs pays, à savoir la Syrie, le Liban, la Libye, la Tunisie, l'Égypte, l'Irak et l'Italie. Militant de la première heure du mouvement national, il fut cadre de l'Armée de libération nationale dans la Wilaya II historique dont il fut le chef, avec le grade de colonel. Très tôt, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA), où il gravit les échelons de responsabilité du parti nationaliste à l'est du pays, en passant de responsable de cellule celui de groupe. Désigné par le PPA en qualité d'enseignant dans une école libre à Skikda, en 1953, Ali Kafi fut contacté par Didouche Mourad, avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale. Il milite d'abord à Skikda, puis rejoint les maquis du Nord-Constantinois. Sous les ordres de Zighoud Youcef, Ali Kafi participe aux offensives d'août 1955. Un an plus tard, fait partie de la délégation de la zone II au Congrès de la Soummam, et devient ensuite le dirigeant de la Wilaya II entre 1957 et 1959 , après le départ de Lakhdar Bentobal en Tunisie. En mai 1959, Ali Kafi est appelé Tunis et devient un des dix colonels qui vont réorganiser les instances dirigeantes de la Révolution. Au cours de la crise de 1962, Ali Kafi se retrouve du côté du GPRA.

N. I.