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Composition du nouveau gouvernement : les derniers arbitrages
Publié le 16.05.2012, 07h50 Ce matin, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, contactera les ministres pressentis avant que la liste du gouvernement ne soit dévoilée en fin d’après-midi par le secrétaire général de l’Elysée Pierre-René Lemas.
Ce matin, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, contactera les ministres pressentis avant que la liste du gouvernement ne soit dévoilée en fin d’après-midi par le secrétaire général de l’Elysée Pierre-René Lemas. Un premier Conseil des ministres pourrait avoir lieu dès demain. Revue de détails des principaux ministères convoités.
La bataille du QuaiC’est l’un des postes les plus prestigieux du gouvernement : celui des Affaires étrangères et européennes. Deux personnalités, sur les rangs depuis des mois, ne ménagent pas leurs efforts pour séduire François Hollande. Pierre Moscovici, qui fut son directeur de campagne, ex-ministre des Affaires européennes de Jospin, est au cœur du système depuis le second tour et a notamment organisé tous les rendez-vous internationaux du président élu. Ce qui en fait le favori. L’expérimenté Laurent Fabius, ancien Premier ministre, a joué les missi dominici du candidat dans les capitales étrangères pendant la campagne. Avec un raté, et non des moindres : la Chine. Moscovici, le partisan du oui à la Constitution européenne, au penchant atlantiste face à Fabius, partisan du non en 2005 et plus proche d’une neutralité de la France, c’est le match du Quai.
Bercy très convoitéLà aussi, un ministère clé : l’Economie et les Finances. Surtout en période de crise… Michel Sapin, ami personnel du président de la République, qui a déjà été aux commandes de Bercy dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, fait figure de favori. Avantage de Sapin, outre sa proximité avec le président, sa modération : « C’est un bon signe envoyé aux marchés », explique un autre ministrable. Mais, depuis quelques jours, d’autres hypothèses circulent, dont celle de Martine Aubry. Faut-il y voir un signe?
Hier, lors du passage de François Hollande à l’Hôtel de Ville, Sapin s’est lancé dans une étreinte étonnante, prenant le nouveau président de la République pour le serrer dans ses bras. Un geste de remerciement ou un adieu à l’ami de trente ans qui va désormais devoir mettre de la distance avec ses plus proches?
Un match pour l’EducationHier après-midi, François Hollande s’est exprimé au pied de la statue de Jules Ferry au jardin des Tuileries devant des écoliers. Mais aussi devant d’anciens ministres de l’Education de gauche : Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, Jack Lang. Au milieu d’eux se trouvait Vincent Peillon. Durant toute la campagne, l’eurodéputé a mis en musique la priorité du candidat en faveur de l’école. « Il a préparé toutes les décisions politiques. Il est légitime et prêt », explique l’ancien président de l’Unef Bruno Julliard, qui l’a aidé. Sauf que, dans la dernière ligne droite, le professeur de philosophie pourrait se faire coiffer par une ministre de tutelle, Martine Aubry, privée de Matignon et qu’un « lot de consolation » comprenant, outre l’Education, la Recherche et la Culture pourrait séduire.
Duel pour la DéfenseJean-Yves Le Drian, le président du conseil régional de Bretagne, semblait bien parti. Passionné par les dossiers militaires, ami de trente ans de François Hollande, le Breton a été envoyé en émissaire à Washington et dans plusieurs capitales européennes pour déminer certains dossiers, dont celui du retrait des troupes d’Afghanistan. Mais voilà, un obstacle se dresse sur sa route, et non des moindres : Laurent Fabius qui, par le jeu des reclassements, pourrait finalement hériter du poste.
Les inconnues de la Justice et de l’EcologieLa Place Vendôme : le ministère de la rumeur. Plusieurs noms sont avancés sans qu’aucun s’impose vraiment : l’avocat et sénateur André Vallini, qui a l’avantage d’être un proche de François Hollande. Mais, dans le registre de la proximité, l’avocat Jean-Pierre Mignard, parrain de Thomas Hollande, a de quoi rivaliser. Depuis plusieurs jours, les noms de l’ex-présidente du Syndicat de la magistrature Adeline Hazan, maire de Reims, et même de Christiane Taubira, issue des Radicaux de gauche, sont apparus. Même incertitude concernant le ministère de l’Environnement. Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-les Verts, ou pas? « Pas sûr, répond un socialiste proche des milieux écologistes. Le nucléaire est un cactus… » Le nom d’Arnaud Montebourg, lui, a circulé pour les deux ministères, comme pour celui de l’Industrie.
Sauf surprise…Même si des « corrections » de dernière minute sont possibles, certains ont marqué des points durant la campagne et devraient être récompensés. C’est le cas de Marisol Touraine, à qui le ministère des Affaires sociales tend les bras. Ou la jeune Aurélie Filippetti, bien introduite dans les milieux culturels et qui a l’avantage de symboliser le renouvellement, tout comme Najat Vallaud-Belkacem ou Delphine Batho, qui devraient hériter, elles aussi, d’un maroquin. Manuel Valls, révélation de la campagne, devrait s’imposer au ministère de l’Intérieur, au détriment du sénateur François Rebsamen. Quant au ministère de l’Agriculture, le visage fermé de Stéphane Le Foll, compagnon de route de Hollande et spécialiste de la question, ne laisse guère de doute : le président des Radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet, est bien parti pour lui voler la mise.