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Mariage pour tous : l'Élysée veut en finir vite
Publié le 12/04/2013 à 23:06
Le Sénat a adopté l'ensemble du projet de loi à main levée vendredi en fin de matinée.
Le projet de loi sera examiné en deuxième lecture à l'Assemblée à partir de mercredi. Si les articles modifiés par les sénateurs sont entérinés par les députés, le texte sera définitivement approuvé par le Parlement.
L'Élysée veut en finir. Le projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, adopté vendredi par le Sénat, reviendra à l'Assemblée dès mercredi prochain en deuxième lecture. Si les articles modifiés par les sénateurs sont entérinés par les députés, le texte sera définitivement approuvé par le Parlement. Dans le cas contraire, le Sénat sera à son tour saisi pour une deuxième lecture. Mais, alors que l'onde de choc de l'affaire Cahuzac continue à ébranler l'exécutif, le gouvernement est déterminé à ne pas laisser ouvert longtemps un deuxième front. Une nouvelle manifestation nationale des opposants au projet de loi est prévue le 26 mai.
Le président du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a jugé «sage et légitime» la «décision du gouvernement de procéder à la deuxième lecture sans tarder». Il a observé que l'examen du texte «a duré six mois et a occupé les deux assemblées pendant plus de 100 heures chacune». Bruno Le Roux a aussi justifié la volonté d'accélérer de l'exécutif par «la stratégie du blocage, de l'intimidation et, hélas, parfois de la violence» que «les opposants à cette réforme» auraient mise en œuvre.
Tout au contraire, le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, a estimé vendredi que François Hollande a tort d'accélérer. «Le président de la République prend le risque d'une confrontation violente avec les Français», a-t-il affirmé.
Au plan du symbole, les défenseurs du projet de loi ont marqué un point important vendredi. Les sénateurs ont adopté sans modifier l'article 1 du texte, qui consacre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Cette disposition, approuvée par les deux assemblées, ne figure donc plus dans la liste des articles du projet de loi qui demeureront en débat à l'Assemblée en deuxième lecture.
Plusieurs nuancesLa Haute Assemblée a adopté l'ensemble du projet de loi à main levée vendredi en fin de matinée. Aucun président de groupe n'avait demandé un scrutin public, procédure pourtant courante, et qui permet de savoir qui a voté quoi. On ne dispose donc pas du détail du scrutin.
La gauche a soutenu le texte, tandis que la droite et le centre ont voté contre. Ce clivage classique s'est toutefois compliqué de plusieurs nuances. Ainsi, Nicolas Alfonsi (divers gauche) a voté contre et la centriste Chantal Jouanno pour.
Selon les présidents de groupe PS, PC et Europe Écologie-Les Verts - respectivement François Rebsamen, Éliane Assassi et Jean-Vincent Placé -, la totalité des sénateurs de leurs groupes ont voté pour, y compris les élus d'outre-mer, parfois réticents. Parmi les divers gauche, Jean-Pierre Chevènement, Pierre-Yves Collombat et François Vendasi n'ont pas pris part au vote.
La quasi-totalité du groupe UMP a voté contre. Selon le groupe UMP, Fabienne Keller, Jacqueline Farreyrol et Christian Cointat ont toutefois voté pour. Roger Karoutchi, Alain Milon, Alain Fouché et Yann Gaillard se sont abstenus.