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Marseille : Valls veut un «pacte national» pour en finir avec la violence
Publié le 06.09.2013, 06h53 | Mise à jour : 08h00 Après les deux nouveaux règlements de comptes meurtriers survenus jeudi, dont celui d'Adrien Anigo, le directeur sportif de l'OM, une table ronde sur la sécurité se tiendra samedi matin à Marseille
L'état d'urgence est décrété à Marseille. Une table ronde sur la sécurité se tiendra samedi matin dans la cité phocéenne en présence de l'ensemble des élus et parlementaires de la ville, a annoncé la préfecture alors que deux hommes ont été tués par balles jeudi à Marseille et sa région.
Un peu plus tôt dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait appelé à un «pacte national» pour sortir du trafic de drogue. «J'ai demandé au préfet de région et au préfet de police de recevoir très vite l'ensemble des élus pour définir ce travail en commun», a-t-il déclaré. «Il faut maintenant que tout le monde se mette autour de la table pour redonner un espoir aux Marseillais».
Manuel Valls a appelé directement Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire UMP de Marseille, selon La Provence: «J’ai appelé Jean-Claude Gaudin parce que nous devons nous rassembler tous contre la délinquance qui exaspère la vie quotidienne des Marseillais. Marseille n’a pas besoin de divisions mais de la bonne volonté de tous.» Dès lors, Jean-Claude Gaudin se dit prêt à «unir les efforts» avec le gouvernement socialiste. Quitte à vivre six mois très particuliers avant les municipales.
Dans la foulée, la préfecture a annoncé dans un communiqué la tenue samedi à 10 heures d'«une réunion de travail sur la sécurité, traitée dans une approche globale comprenant l'éducation, la santé, l'emploi, l'habitat et le volet social», «dans la droite ligne» du comité interministériel du 6 septembre 2012. «Cette réunion sera l'occasion, d'une part, de réaliser un constat partagé sur l'état de la délinquance dans la cité phocéenne et, d'autre part, d'échanger sur la mise en oeuvre d'un pacte pour Marseille sur la sécurité et son développement futur», ajoute la préfecture.
Aux côtés du préfet de région Michel Cadot et du préfet de police Jean-Paul Bonnetain, seront présents «les grands élus et les parlementaires de Marseille, le président du conseil régional Paca et le président du conseil général des Bouches-du-Rhône».
Déjà quinze victimes depuis le début de l'année Marseille et sa région ont été le théâtre jeudi de deux nouveaux règlements de comptes, après un été marqué par une série d'homicides et d'agressions. Adrien Anigo, fils du directeur sportif de l'Olympique de Marseille José Anigo, a été tué en plein après-midi dans les quartiers nord, quelques heures après le meurtre à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) d'un jeune homme, abattu par un commando de quatre hommes cagoulés alors qu'il se rendait au travail.
Avec ces deux nouveaux meurtres, le terrible bilan des règlements de comptes à Marseille et sa région se porte à quinze victimes. Le 22 juillet, un quadragénaire avait été tué de plusieurs balles de kalachnikov après une impressionnante course-poursuite, le 29 juillet le corps partiellement brûlé d'un jeune homme de 22 ans avait été découvert aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), tué d'une balle dans la tête et le 19 août un homme de 25 ans, qui avait déjà fait l'objet de deux tentatives d'assassinat, est mort criblé de balles dans le quartier de l'Estaque, au nord de Marseille.
Le nombre de blessés dans ces faits de violence armée est en forte augmentation. Pas plus tard que dimanche dernier, trois hommes âgés de 21 à 29 ans ont été blessés par balles dans le centre-ville de Marseille lors d'une fusillade à la kalachnikov et au pistolet 9 mm, à la suite d'une altercation en boîte de nuit. Vendredi 30 août, un jeune homme était grièvement blessé à la tête.
Le 20 août dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'était rendu dans la cité phocéenne, accompagné de 5 ministres pour annoncer des renforts policiers, au lendemain d'un nouveau règlement de comptes mortel. Mesures qui depuis alimentent la polémique, le maire de Marseille réclamant plus. Ce dernier a très mal pris l'annonce, mercredi, de renforts policiers à Lille, estimant que le gouvernement «méprisait» sa ville et qu'il avait pris une «décision partisane» alors que sa ville doit, selon lui, composer avec des renforts «au compte-gouttes».
VIDEO. Marseille : le fils du directeur sportif de l'OM tué par balleshttps://www.dailymotion.com/video/x149tyw_marseille-le-fils-du-directeur-sportif-de-l-om-tue-par-balles-images-duree-00-24_news