Le PS veut installer le match Sarkozy-Hollande

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Le PS veut installer le match Sarkozy-Hollande

Publié le 10/01/2012 à 23:51


Martine Aubry lors de la présentation de ses vœux à la presse, entourée des membres du PS, mardi à Paris.

Le candidat socialiste entend défendre son projet face aux Français.

Un match à deux, pas à quatre. Entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, pas avec Marine Le Pen ni François Bayrou. Inquiets du score que pourrait réaliser la présidente du Front national à l'élection présidentielle et gardant un œil sur l'évolution du président du MoDem, les socialistes s'efforcent d'installer dans l'opinion l'idée que le scrutin d'avril se jouera au bout du compte entre le PS et l'UMP, à projet contre bilan.

Cette idée d'un duel inéluctable entre les deux favoris des sondages pour le premier tour, c'est celle qu'a défendue en filigrane Martine Aubry mardi, en présentant ses vœux à la presse. Alternant entre le violent réquisitoire contre Nicolas Sarkozy et le panégyrique vibrant à l'égard de François Hollande, la patronne du PS n'a retenu ni ses coups ni ses compliments, en se bornant à n'évoquer aucun des autres candidats. Fustigeant le «quinquennat Fouquet's, expérience sans précédent de destruction de la France et de ses valeurs», elle a formulé un vœu à l'égard du chef de l'État. «Il dit, je cite, vouloir au terme de son mandat être jugé sur ses résultats. Eh bien, qu'il le soit!», a-t-elle lancé. «Pas un domaine ne vient rattraper les autres, a-t-elle assuré. Récession, dette, désindustrialisation, déficit commercial, chômage, pauvreté, violences, inégalités, échec scolaire, insécurité sociale, précarité. La liste des maux du sarkozysme est vraiment excessivement longue. N'en déplaise à M. Fillon!» Le premier ministre figurait également dans le collimateur de Martine Aubry pour avoir moqué, la veille, le «catastrophisme rustique» de François Hollande. En tant que chef du premier parti d'opposition, elle figure dans la liste des premier ministrable si la gauche remporte la présidentielle. Mais elle se défend d'y penser. «Je suis dans le moment, c'est mon côté bornée», confie-t-elle. Tout comme elle se défend d'avoir endossé dans la campagne le rôle d'aboyeur en chef contre Nicolas Sarkozy. «Je ne suis pas là pour faire le pitbull», jure-t-elle. Il n'empêche, cela évite à François Hollande de s'en charger. «Il ne le veut pas. Ce n'est pas son rôle de se laisser entraîner dans la bagarre que la droite essaye de provoquer. Fillon aura beau multiplier les invectives, il n'ira pas», assure Benoît Hamon

Le ton de la vérité

Le moment, c'était aussi mardi celui de tresser les louanges de François Hollande. «Son ton est celui de la vérité et de la volonté, et son fond celui du redressement et de la justice et de l'espérance», a-t-elle dit de celui qu'elle n'avait pourtant pas ménagé durant la primaire. Aujourd'hui encore, la droite brandit régulièrement les accusations de «flou» qu'elle avait alors portées contre François Hollande.

Nicolas Sarkozy face à François Hollande, c'est aussi l'affiche qu'a défendue Jean-Marc Ayrault. «Ni Marine Le Pen ni François Bayrou n'ont la capacité à obtenir une majorité parlementaire pour soutenir leur action», a relevé mardi le patron des députés PS. Directeur de la communication du candidat socialiste, Manuel Valls abonde dans le même sens. «François Hollande est le seul qui puisse battre Nicolas Sarkozy, le seul», tranche le député maire d'Évry.

En se rangeant nettement derrière le candidat socialiste, Martine Aubry espère répondre une bonne fois pour toutes aux interrogations sur sa place dans la campagne, alimentées par ses opposants au sein du parti. Si elle s'est faite rare, explique-t-elle, c'est pour ne pas parasiter la campagne de Hollande en donnant l'impression d'une seconde voix. «Être collée à François Hollande, ce n'est pas comme cela que je vais l'aider», assure-t-elle. Martine Aubry préfère conserver un lien direct avec le candidat et revendique son franc-parler. Avant les fêtes, elle le confiait: «La meilleure façon d'être utile à François, c'est de lui donner mon avis.»